La nuit étendait toujours sa robe sombre et froide sur le petit matin lorsque j’ai posé un premier pas hésitant sur La Piste Inconnue. Nous étions alors début novembre et un lundi 05 naissait. Celui de l’année 2012. Depuis ce jour, sur la route, on me demande régulièrement comment ce projet se construit.
Avant d’aller plus loin, ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’une piste, à part quelques trappeurs nord-américains, cela n’intéresse personne. Mais transformez cette dernière en une piste inconnue, et vous aurez tôt fait de voir naître une forme d’intérêt teinté d’incrédulité dans le regard des gens. Si les romantiques trouvent en général cela beau, les esprits les plus cartésiens tombent souvent dans une impasse : comment est-il possible ne serait-ce que d’avancer sur une piste qui n’existe pas encore, et dont — par définition — personne ne connaît rien ?
Je réalise aujourd’hui que j’évoque au final très peu le sujet sur ce carnet de route et que ce thème gagnerait pourtant sans doute à être abordé, notamment parce qu’il pourrait aider de futurs voyageurs à appréhender cet aspect très pratique du voyage. Après tout, tracer cette piste est ce qui occupe le plus clair de mon temps depuis maintenant plus de 14 mois. Il est grand temps de partager et — qui sait ? — d’inspirer.
Plus ma quête avance, plus les décisions que je prends font se développer des branches tout en en faisant tomber d’autres sur l’arbre des possibles, et plus je m’enfonce vers l’inconnu. C’est en fait assez simple. Il y a un peu plus d’un mois, si l’on m’avait annoncé que je fêterais mes 25 ans au Sri Lanka, j’aurais probablement répondu quelque chose de très gracieux comme... Au Sri Lanquoi ?!
Jamais, jusqu’à il y a peu, je n’avais envisagé de découvrir ce pays dans le cadre de mon tour du monde. Et pourtant, c’est bel et bien depuis la ville côtière de Tangalle que je rédige présentement ce texte, qui retrace les différents événements qui ont fini par me mener sur cette île en forme de larme, humblement sise au sud-est de la géante Inde.
À le relire, avant sa publication, je me rappelle à quel point ce projet porte bien son nom, au moins autant que sa fière devise :
Allons-y, on verra bien !
Retour à Singapour
Comprendre pourquoi La Piste Inconnue a pris la direction du Sri Lanka implique de remonter quelques mois en arrière, à la mi-novembre 2013.
Je viens d’arriver à Singapour, 134e étape de l’aventure. À ce stade, je ne le réalise pas, mais si le passage dans cette ville-État signe le début du chapitre solitaire de mon voyage, il signe également le début d’un lent mais ferme virage qui viendra bouleverser totalement l’orientation de ce projet.
Pour la première fois de ma vie, je découvre à Singapour la culture indienne. Je veux dire, autrement que par le cinéma, la musique, les écrits, la pensée ou la cuisine. Cette culture qui m’est largement étrangère, je la découvre par l’intérieur. En seulement quelques jours, je rencontre et échange avec de nombreux Indiens. Et notamment celui que j’ai appelé a posteriori le « psikh », et qui m’aura bien aidé à aller de l’avant.
Tandis que je quitte la ville pour remonter vers le nord et la Malaisie, j’ai vaguement dans l’idée d’effectuer ensuite la boucle « classique » qui passe à travers la Thaïlande, le Laos et le Cambodge, pour finir par le Viêt Nam, avant de m’envoler vers l’Inde ou la Chine et continuer mon voyage vers de nouveaux horizons. Je ressens également le besoin d’éprouver profondément et intensément le sentiment de solitude qui est en train de s’abattre sur moi suite aux départs successifs de Samantha et de Koonshu.
Dès lors, arrivé le matin du lundi 18 novembre 2013 au terminal de bus de Johor Bahru, la ville-frontière malaisienne, une carte de la Malaisie en main, je prends la décision de sortir des sentiers battus et de me rendre là où les étrangers ne vont pas : sur la côte est de la Malaisie péninsulaire, en pleine période de mousson.
La mousson
Je voulais me sentir seul. Le moins que l’on puisse dire, c’est je suis servi. À de nombreuses reprises, en proie au doute, je me demande ce que je suis venu faire ici. Tous comme les habitants, j’ai parfois du mal à me nourrir tant l’approvisionnement est rendu erratique à cause des dégâts causés par l’eau sur les routes. M’enfin, je savais que l’épreuve serait difficile, alors je serre les dents et j’avance. Et puis il y a des arbres fruitiers partout. Sur la côte est, je passe des jours entiers sous une pluie d’une intensité telle qu’elle ferait presque pâlir la heavy rain de Nouvelle-Zélande. Chaque soir, je suis heureux d’avoir un toit au-dessus de ma tête. Même les locaux n’ont jamais vu cela. Les villes principales sont parfois sous plus d’un mètre d’eau, quand certains villages sont totalement submergés. J’assiste à ces tristes images d’une Asie du Sud-Est sous l’eau, que je n’avais jusqu’alors vues que bien au sec derrière un écran.
Durant ces quelques semaines, je vis en compagnie quasi exclusive des locaux, et même si — la barbe aidant — je m’intègre rapidement sur cette nouvelle terre d’accueil, je réalise à quel point il est possible de se sentir culturellement isolé lorsque l’on est le seul étranger des environs dans un pays dont on ne connaît pas encore les us et coutumes.
Beaucoup l’ignorent, mais c’est le prix à payer lorsque l’on quitte effectivement les circuits balisés et aseptisés du tourisme de masse. De Christopher McCandless à Sylvain Tesson, en passant par toi, l’ami Cédric, les grands voyageurs ont ceci de noble et d’admirable que c’est justement parce qu’ils ont osé provoquer la solitude durable dans tous les sens du terme qu’ils ont réussi à atteindre une profonde connaissance d’eux-même en apprenant à comprendre, accepter, puis dépasser, leurs peurs les plus enracinées.
De mon côté, je me sens encore incapable de dépasser certaines de mes peurs. Et peut-être est-ce pour cela que La Piste Inconnue continue. Que l’on me colle l’étiquette du solitaire entouré ou celle, en négatif, du sociable indépendant, je reste toujours très attaché à tous ceux qui m’entourent, qu’ils soient présents à mes côtés ou bien au fond du cœur. J’ai beau avancer seul désormais, je ne le suis jamais vraiment. La solitude, la vraie, je la repousse au loin quand elle se montre trop insistante. Je botte en touche. Car elle m’effraie, toujours.
C’est durant cette période de doutes que je fais une nouvelle rencontre capitale pour la suite de mon aventure en la personne de Peter, un voyageur britannique d’une cinquantaine d’années qui parcourt désormais le monde en enseignant l’anglais çà et là. Nous passons quelques jours ensemble. Son recul, son expérience, et le récit de ses aventures, me sont d’un grand soutien. Au moment de se séparer, il me rappelle la conclusion d’une discussion que nous avions eue plusieurs fois :
— Si tu veux aller en Inde mon gars, vas-y maintenant, il fait beaucoup trop chaud et humide dans le sud du pays, en été !
— Arf ! Je te tiendrai au courant quand j’y mettrai les pieds !
Durant les jours qui suivent, je repense beaucoup aux paroles de Peter. D’autant que, j’ai beau essayer de changer la donne, mais continuer vers la Thaïlande après la Malaisie ne me fait franchement pas rêver. Et puis, chaque Indien rencontré sur la péninsule me sert sans le savoir exactement le même discours que Peter. Sans compter que j’arrive à un stade où j’ai fait le deuil des séparations récentes, et que je ressens de nouveau le besoin de sortir de cette bulle de solitude qui m’entoure plus ou moins depuis Singapour. Je ressens un besoin de changement. Un besoin de faire face à de nouveaux défis.
Sur les conseils d’habitants du coin, je décide alors d’orienter la Piste vers l’ouest. Plus précisément, vers les Cameron Highlands, où en plus de retrouver les montagnes, je rencontrerai très probablement d’autres voyageurs, à cette période de l’année
Je choisis d’aller passer quelques jours dans le village de Tanah Rata, perché au milieu des plantations de thé.
Le festival de Tanah Rata
Le jeudi 05 décembre 2013, dans le bus quasi vide qui m’emmène en trombe vers ce village, tandis que le chauffeur se trémousse à pieds joints à la fois sur l’accélérateur et sur de la musique indienne, je constate que l’idée de partir pour l’Inde me motive sévèrement, à présent. Je regarde les millions de palmiers à huile défiler derrière la vitre humide, et je me demande : et si toutes les rencontres et les événements qui ont eu lieu ces dernières semaines étaient en fait des signes destinés à donner une nouvelle orientation et un nouveau sens à mon parcours ?
Peu à peu, une forme de certitude s’installe et je retrouve l’enthousiasme de celui qui, après avoir traversé une épreuve avec succès, voit son prochain objectif se préciser. Cette nuit-là, je la passe en partie à collecter des informations sur les modes d’entrée en Inde, depuis la Malaisie.
Alors que je pensais ne passer que 2 ou 3 jours dans le petit village de Tanah Rata, et, plus généralement, dans les montagnes brumeuses et humides des Cameron Highlands, je finis par m’installer pendant une semaine sous les combles d’une sympathique petite auberge. J’y retrouve tout ce qui me manquait ces derniers temps : des montagnes, de la fraîcheur, un accès à Internet, et surtout, des voyageurs de tous horizons.
Concernant ce dernier point, c’est un véritable festival ! Lorsque je ne suis pas dans les montagnes, dans les plantations de thé ou dans les restaurants locaux, je suis à l’auberge. Et lorsque je suis à l’auberge, je passe des heures entières à ne pouvoir rédiger que trois maigres lignes dans mon journal, faute d’enchaîner les rencontres mémorables. Je crois halluciner. Morbleu ! Mais où était donc passé le monde lorsque je moisissais seul sous la pluie ?
Comme pour enfoncer le clou, je fais notamment la connaissance des sympathiques Autrichiens Sarah et Merlin de ninety7days.tumblr.com, des non moins sympathiques Français Julie et Julien de jmjm89.tumblr.com, ainsi que du tout autant sympathique Suisse Dennis de kyototogeneva.wordpress.com. Tous les cinq s’apprêtent à partir pour, ou reviennent justement, d’Inde. Tous m’enjoignent presque de continuer dans cet axe.
Je crois aux signes. Et les signes se précisent.
J’envisage désormais sérieusement de décoller dans les prochaines semaines depuis Kuala Lumpur, la capitale malaisienne, pour Chennai, dans le sud-est de l’Inde. Le seul point en suspens reste la question de l’obtention du visa touriste, nécessaire pour pénétrer sur le territoire indien, et dont la demande depuis l’étranger se révèle fastidieuse.
La question du visa touriste indien
Obtenir des informations fiables et à jour concernant les possibilités d’une demande de visa indien sur passeport français depuis la Malaisie ou Singapour relève de l’exploit. Après quelques mails échangés avec les services consulaires des ambassades concernées et de nombreux avis consultés, j’apprends, sans comprendre pourquoi, qu’il est à cette heure très difficile pour un touriste français d’obtenir un visa touriste indien depuis l’un de ces deux pays.
Il m’aura fallu des heures de recherche pour arriver à ce constat. Je me sens un peu découragé.
En réalité, soyons clairs : il y a toujours moyen d’obtenir un visa. Cela demande du temps, de l’énergie, souvent de l’argent, mais en montant un bon dossier personnalisé, en contactant les bonnes personnes, puis éventuellement en payant les bonnes sommes, de nombreuses portes s’ouvrent. Pour le coup, je ne souhaite pourtant pas entrer dans la case du cas particulier ou employer des moyens illégaux pour l’obtention d’un simple visa touriste.
Je dresse donc la liste de mes options alternatives.
Si je souhaite me rendre en Inde, je me retrouve devant une pieuvre administrative, qui d’après ce que j’en sais m’offre notamment les autres choix suivants :
- Aller faire ma demande de visa à Bangkok, en Thaïlande.
- Aller faire cette même demande à Katmandou, au Népal.
- Faire une demande par correspondance auprès de VFS Global, qui est la société accréditée par l’Ambassade de l’Inde pour gérer les demandes de visas indiens, en France.
Notez que lorsque l’on n’a pour principal problème dans l’existence que celui de faire un choix entre partir pour Katmandou, Bangkok, ou se déplacer au bureau de poste le plus proche, il est envisageable de commencer à considérer que l’on est un homme heureux.
N’empêche que cette situation me crée des nœuds dans la tête car je n’ai jamais su apprécier le caractère monolithique des formalités administratives, quelles qu’elles soient.
Pendant quelques jours, je pèse le pour et le contre de chacune de ces solutions. En fait, j’y vois surtout du contre : même s’il s’agit de l’un des lieux les plus réputés pour faire une demande de visa touriste indien depuis l’étranger, je n’ai aucune envie de monter à Bangkok et encore moins d’y passer une semaine, en attendant l’hypothétique validation de ma demande de visa ; d’autre part, si je rêve du Népal depuis que je suis en âge de lire un planisphère, arriver à Katmandou à ce stade du voyage me semble bien trop prématuré, presque tricher, et je suis encore bien loin des sommets himalayens dans mon esprit ; enfin, je n’apprécie pas l’idée d’être séparé de mon passeport à l’étranger, surtout s’il est question de le confier à un service de poste quelconque.
J’ai beau envisager de nombreuses options, j’ai la sensation désagréable de me retrouver bloqué, et constamment de retour à la case départ, sans toucher 20 000 francs. Je me décide donc lentement, et à reculons. Je sais pourtant que je ne fais que repousser l’échéance, sans rien solutionner. Quand arrive le mardi 10 décembre 2013, je me suis presque résigné à monter sur Bangkok dans les prochains jours, dans l’unique but d’y obtenir mon visa.
C’est cet instant que choisissent les Doudoux pour pointer le bout de leur nez.
Le coup de grâce des Doudoux
Je suis assis à l’entrée de l’auberge à évaluer une énième fois toutes mes options, quand j’entends soudain parler français du coin de l’oreille. Cela m’intrigue. Je lève la tête et je rencontre ceux par qui tout est arrivé : les Doudoux de lasieattitude.unblog.fr.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le courant passe immédiatement. Après avoir travaillé quelques mois en Australie, Pauline et Jérémy — l’autre nom des Doudoux — ont décidé que le plus court chemin pour revenir en France ne serait pas le leur et qu’il serait de très bon goût de découvrir l’Asie avant de retrouver les Alpes et les tartiflettes.
Alors que nous parlons déjà depuis quelques heures et que je leur expose ma situation, j’entends prononcer pour la première fois de mon aventure les mots « Lanka » et « Sri », dans l’autre sens, et attachés. Pauline et Jérémy partent également en direction de l’Inde, dans quelques jours, et eux non plus n’ont pas encore de visas. Ils sont pourtant bien plus sereins que moi à ce propos. Pauline m’annonce : Il paraît que c’est super simple d’obtenir un visa touriste indien depuis le Sri Lanka !
Quant au visa touriste srilankais, il s’obtient quant à lui directement en ligne en moins de temps qu’il n’en faut pour cligner sept fois des yeux.
En l’espace de quelques minutes, Pauline et Jérémy viennent de renverser toutes mes certitudes. Brusquement, alors que je me trouvais dans un bien ennuyeux cul-de-sac, je sens qu’une nouvelle porte dérobée s’est ouverte en moi.
Le soir, après un dîner teinté d’éclats de rires, je leur annonce que je vais réfléchir à cette option. Je passe ensuite une partie de la nuit à me documenter sur le processus d’obtention d’un visa touriste indien depuis le Sri Lanka, le coût d’un éventuel billet d’avion vers cette île depuis la Malaisie, et, plus généralement sur le Sri Lanka lui-même. Il faut dire que les seules choses que je connaisse de ce pays, c’est que la capitale s’appelle Colombo, qu’il est peuplé aléatoirement de moines, d’éléphants et de militaires, et qu’il se relève tout juste d’une guerre civile officiellement terminée en 2009.
Je ne prends jamais de décisions importantes avant d’avoir laissé passer au moins une nuit. Mais voilà, quelque part, je sais très bien que, parfois, la sagesse revêt le masque de la folie. Et que cette nouvelle rencontre fortuite aura bien plus d’impact sur mon voyage que je ne veux bien oser me l’admettre ce soir. De nouvelles options plein la tête, je m’endors heureux, sourire aux lèvres, les yeux rivés sur la carte du monde, en me disant que le Sri Lanka, après tout, est sur la route de l’Inde, non ?
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En route vers le Sri Lanka
Le lendemain matin, mercredi 11 décembre 2013, je retrouve Pauline et Jérémy et leur annonce que ma décision est prise : tel un homme sous influence revendiquée, je partirai également pour le Sri Lanka pour y faire ma demande de visa touriste indien !
Quelques jours plus tard, le soir du samedi 14 décembre 2013, alors que je suis désormais à Ipoh et que j’ai fait la rencontre de Eric Lai dans la matinée, j’achète un aller simple à destination de Colombo au départ de Kuala Lumpur pour le vendredi 20 décembre 2013.
Ce billet, acheté en période de fêtes, me coûte la ronde somme de 201,80 €, là où 32 jours passés en Malaisie ne m’auront au final coûté en tout et pour tout que 396,99 €, hors coût dudit billet.
Pour un voyageur qui dépense peu d’argent sur la route, c’est un montant considérable. Le fait est que si l’on raisonne en termes d’argent-temps, avec cette somme, j’aurais pu continuer à voyager au moins deux semaines en Malaisie, pays que j’apprécie beaucoup et dont j’ai peu à peu appris les principaux codes.
Mais voilà, ma décision est prise, et je ne ferai plus marche arrière : dans moins d’une semaine, je pars pour le Sri Lanka !
Un nouvel axe pour La Piste Inconnue
Il aura fallu l’enchaînement patient et précis de tous ces événements et de toutes ces rencontres pour que je sois assis cette nuit à vous écrire ces mots depuis la côte sud du Sri Lanka. Malgré toutes les difficultés et tous les doutes accumulés récemment, choisir de venir découvrir ce pays méconnu aura été une bien belle décision à mes yeux. Cette aventure extraordinaire, profondément guidée par l’intuition, continue à me surprendre chaque jour. Et même si La Piste Inconnue semble parfois se perdre, de plus en plus, à chaque instant et pour rien au monde, je ne souhaiterais être ailleurs qu’ici et maintenant.
Suite à ce virage majeur, un nouvel axe se dévoile progressivement. Au moment où j’écris ces lignes, j’envisage de remonter lentement vers le Népal et l’Himalaya, à travers l’Inde. Depuis tout petit, cet ensemble de chaînes de montagnes que je n’ai jamais arpentées m’a toujours fait rêver. Quelque part, si j’atteins ce but, peut-être y trouverai-je finalement ce que je suis parti chercher.
La suite
Pour conclure par des considérations plus terre-à-terre, au jour de la publication de cet article, mon séjour de près d’un mois au Sri Lanka touche bientôt à sa fin, et je devrais décoller le vendredi 17 janvier 2014 pour Chennai et l’Inde. Pour la première fois depuis le début du voyage, j’appréhende très sérieusement le choc culturel que je ressentirai probablement à mon arrivée dans ce nouveau pays.
Nombreux sont les voyageurs qui m’ont parlé de l’Inde. Tantôt comme d’un pays merveilleux, tantôt comme du pays de tous les dangers. Assurément, l’Inde fait jaser. Pour tout vous dire, il est même intéressant de noter que ceux qui affichent les avis les plus catégoriques à son égard sont finalement ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. De toutes les personnes que j’ai croisées et qui ont visité ce pays, toutes ont été unanimes sur deux points : l’Inde est un pays singulier — on m’a souvent parlé de notre planète en évoquant l’Inde d’un côté et le reste du monde de l’autre — et l’on ne ressort par indemne d’un long voyage solitaire en Inde.
Je ne sais pas comment interpréter tout ceci, mais ma curiosité est plus forte que mon appréhension, ma folie plus forte que mes peurs, et mon intuition plus forte que mes doutes. Alors, vous qui me suivez toujours, vous savez quoi ?
Allons-y, on verra bien !
Déjà 8 traces de pas sur « Dans la sérénité des montagnes srilankaises »