Combien ça coûte un tour du monde ?

Publié par Audesou, le 12 avril 2015 à 18:33

Déjà plus de 9 mois que je suis de retour sur le sol français.

Je profite de ce dimanche tranquille pour me replonger dans les vieux grimoires comptables poussiéreux de La Piste Inconnue, et répondre par la même occasion à une question parfois taboue et sujette à fantasmes, qui interpelle pourtant de nombreux voyageurs en devenir. À savoir : combien ça coûte un tour du monde ?
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Celles et ceux d’entre vous ayant lu les articles de la catégorie « Finances » de ce carnet de route auront déjà une petite idée du budget alloué au projet La Piste Inconnue.

Cet article synthétise ces informations, les complète des frais engagés avant le départ, jusqu’à présent souvent passés sous silence, et révèle combien ce voyage de 20 mois autour du monde m’aura coûté.

Au centime près.

Il était une fois, La Piste Inconnue

Avant de passer aux aspects comptables, il me semble important de rappeler ici quelques informations de contexte. Ne serait-ce que pour les personnes qui arriveraient sur cet article et découvriraient La Piste pour la première fois.

La Piste Inconnue :

  • Est l’histoire de mon premier voyage autour du monde.
  • Qui aura duré 601 jours, soit 20 mois, ou encore 1 an, 7 mois et 23 jours.
  • Entre le 05 novembre 2012 et le 29 juin 2014.
  • Dont environ 4 mois en duo, 8 mois en trio, et 8 mois en solo.
  • À travers l’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Chili, Bolivie et Pérou), l’Océanie (Nouvelle-Zélande et Australie) et l’Asie (Indonésie, Singapour, Malaisie, Sri Lanka, Inde et Népal).
  • En mode routard, voire vagabond, toujours simple, jamais fastueux.
  • À tendance aventure, montagne, trek, nature, et découverte des cultures.
  • Avec comptabilité en euros.

Combien d’argent ai-je dépensé sur La Piste Inconnue ?

La comptabilité du projet a été suivie sur la base de deux comptes distincts : « Avant le départ » et « Sur la route ». Cet article ne fait apparaître que les informations concernant les flux sortants.

Pour une bonne gestion du budget total alloué au voyage, un compte supplémentaire doit également être pris en compte. Il s’agit du compte « Après le retour », qui liste les éventuels flux financiers uniquement liés au voyage, ayant lieu suite au retour. Par exemple : frais médicaux liés à une maladie contractée durant le voyage, remboursement d’un prêt contracté pour financer le voyage, engagements financiers vis-à-vis d’un sponsor, etc.

Dans le cadre de La Piste Inconnue, le compte « Après le retour » est vide, et n’apparaît donc pas ci-dessous.

Avant le départ

J’ai dépensé un total de 5 410,40 € avant le départ, ventilés selon les postes suivants.

Dépenses avant le départ
Postes Dépenses
Communication 14,33 €
Administratif 12,00 €
Information 21,85 €
Transport et logement 2 505,52 €
Assurance, hygiène et santé 1 143,22 €
Matériel et équipement 1 713,48 €

Sur la route

J’ai dépensé un total de 11 081,12 € sur la route, ventilés selon les postes suivants.

Dépenses sur la route
Postes Dépenses
Royaume-Uni 19,33 €
Brésil 446,71 €
Argentine 1 447,37 €
Chili 1 119,51 €
Bolivie 463,16 €
Pérou 312,24 €
Nouvelle-Zélande 1 280,91 €
Australie 2 345,33 €
Indonésie 227,65 €
Singapour 56,70 €
Malaisie 598,79 €
Sri Lanka 446,19 €
Inde 739,19 €
Népal 994,84 €
Renouvellement assurance voyage 583,20 €

Au total

Pour ce voyage extraordinaire de 601 jours autour du monde, j’ai donc dépensé un grand total de 16 491,52 €. Absolument tout compris.

Soit une moyenne de 27,44 € dépensés par jour.

Ou encore 823,20 € dépensés en moyenne par mois, qui donnent 9 878,40 € dépensés en moyenne par an.

Mise en perspective

À titre comparatif, avant mon départ, en menant une existence relativement simple à Paris, je dépensais grossièrement et en moyenne 1 200 € par mois. Soit en moyenne 40 € par jour. Plus de 14 000 € par an.

Lors de l’établissement du budget prévisionnel, j’évaluais le coût d’une année de voyage à environ 15 000 €.

En mettant ces chiffres en perspective, on se rend finalement compte que voyager ne coûte pas aussi cher qu’on le croit habituellement.

D’autant que La Piste Inconnue a passé plus de la moitié de son temps — 311 jours, pour être précis — dans des pays développés : Brésil, Argentine, Chili, Nouvelle-Zélande, Australie, Singapour et Malaisie.

Plus que le coût d’un voyage, la seule véritable problématique comptable est en fait la baisse des revenus, qui y est souvent associée.

Combien m’a réellement coûté La Piste Inconnue ?

Les mots sont importants.

Les paragraphes ci-dessus listent les dépenses réalisées sur La Piste Inconnue. En réalité, ce voyage m’aura coûté un peu plus d’un millier d’euros de moins.

Voici pourquoi :

  • La tente technique MSR Hoop achetée en Nouvelle-Zélande (cf. article « La préparation de notre aventure néozélandaise à Auckland ») m’a été remboursée par mes proches, qui craignaient que je ne meure de froid durant l’hiver néozélandais : 450,00 €.
  • L’assurance voyage souscrite pour ce projet a permis le remboursement de quelques frais médicaux et d’une hospitalisation : 142,30 €.
  • La Ford Falcon achetée conjointement avec Koonshu et Samantha pour $2,500 à Sydney a été revendue trois mois plus tard à Darwin pour $2,000 : retour net de 439,44 € de mon côté.

Au final La Piste Inconnue m’aura donc réellement coûté 15 459,78 €.

Soit un coût moyen de 25,72 € par jour.

Ou encore, 771,70 € par mois. C’est-à-dire en moyenne 9 260,40 € par an.

Et vous, combien vous coûtera votre tour du monde ?

Il n’y a pas de réponse absolue à cette question.

Les informations fournies dans cette synthèse ainsi que tous les autres articles regroupés dans la catégorie « Finances » pourront toutefois vous aider à dresser un budget prévisionnel.

Le coût de votre tour du monde dépendra de très nombreux facteurs. Parmi lesquels : votre style, votre expérience, le nombre de voyageurs à vos côtés, les pays traversés, vos besoins, les activités auxquelles vous souhaitez participer, votre rapport à l’argent, votre capacité à déjouer les arnaques en tous genres, etc.

Le plus important des facteurs n’étant autre que : vous.

Pour terminer cet article, une liste d’idées en tous genres dans lesquelles piocher :

  • Il y a autant de voyages que de voyageurs.
  • Au fur et à mesure que l’on gagne en expérience de la route, on apprend à dépenser moins.
  • Investir son temps dans un long voyage est probablement l’un des investissements les plus rentables qui soit, d’un point de vue humain.
  • Si vous voulez vraiment dépenser peu, évitez les pays développés.
  • Sachez que l’on peut virtuellement perdre ou gagner beaucoup d’argent en changeant des devises au bon ou au mauvais moment.
  • Pour ce voyage, j’ai préféré opter pour des équipements techniques parfois onéreux (cf. article « Quel équipement pour un tour du monde ? Partie I : le contenu des sacs de Audesou ») : tous, à l’exception unique des chaussures, sont prêts à reprendre du service.
  • Sur la route, vous pourrez globalement classer vos dépenses en trois à quatre catégories distinctes :
    1. L’hébergement.
    2. Les transports.
    3. L’alimentation.
    4. Les activités.
  • Sur La Piste Inconnue, environ 2/3 des nuits ont fait l’objet de dépenses, et les communautés du type CouchSurfing n’ont jamais été sollicitées. Pour les jours concernés, cette catégorie représentait entre 35 et 75 % du budget quotidien. Il est possible de faire de très lourdes économies en trouvant des moyens de dormir gratuitement.
  • Si vous voyagez avec un budget serré, il sera très utile, voire nécessaire, de tenir vos comptes de manière rigoureuse. Éventuellement, envisagez de vous passer totalement d’argent.
  • Il est possible de voyager strictement sans argent. Et cela n’implique pas nécessairement de dormir dans la rue ou de mendier. De nombreuses pistes sont à envisager : diminuer largement ses « besoins », échanger de l’aide contre la nourriture et/ou un toit, faire du stop, aller à la rencontre des rares cultures encore vierges d’empreinte capitaliste, etc.

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Le Népal

Publié par Audesou, le 6 août 2014 à 11:03

Nepal, once is not enough.

C’est ce qui était écrit sur un poster collé derrière le bureau de l’agent d’immigration qui m’a accueilli, lorsque je débarquais pour la première fois au Népal, une nuit d’avril 2014. Cela peut se traduire en français par : Népal, une fois n’est pas assez.

Les paupières lourdes et les épaules fatiguées, j’avais trouvé cette formule pieuse qui surmontait une photographie du profil ouest de l’Everest un tantinet prétentieuse. Quelques instants plus tard, je pénétrais sur le territoire d’un pays au moins autant fantasmé qu’inconnu, qui allait m’accueillir pour les trois derniers mois de l’aventure.

Aujourd’hui, de retour en France depuis une demi-dizaine de semaines, alors que je publie la dernière des fiches-pays de La Piste Inconnue, cette formule, je la trouve simplement juste.

Synthèse de mon aventure, anecdotes et autres conseils aux voyageurs...

Mon parcours

  1. Kathmandu.
  2. Khudi.
  3. Ghermu.
  4. Dharapani.
  5. Koto.
  6. Upper Pisang.
  7. Braga.
  8. Ghusang.
  9. Ledar.
  10. Thorung Phedi.
  11. Muktinath.
  12. Kagbeni.
  13. Marpha.
  14. Kalopani.
  15. Ghasa.
  16. Tatopani.
  17. Chitre.
  18. Tadapani.
  19. Chhomrong.
  20. Dovan.
  21. Deurali.
  22. Machhapuchhre Base Camp.
  23. Annapurna Base Camp.
  24. Sinuwa.
  25. Chhomrong.
  26. Landruk.
  27. Pothana.
  28. Kaskikot.
  29. Pokhara.
  30. Kathmandu.
  31. Pokhara.
  32. Kathmandu.

Pour en savoir plus sur mon parcours au Népal, consultez la page « L’itinéraire ».

Ce que j’ai apprécié

  • La beauté des femmes népalaises.
  • Le dal bhat et les momos.
  • Passer des semaines loin de tout dans l’Himalaya.
  • L’incroyable rituel du « Namaste », qui m’a souvent permis de tisser des liens complices et hilarants avec de parfaits inconnus, locaux ou non, à base d’échanges de « NAMAAAAAAASTE », « NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAMASTE » et autres « NAMASTE ! NAMASTE ! NAMASTE ! », lorsque nous nous croisions dans les montagnes.
  • Les sourires.
  • La très haute altitude.
  • Faire de nouveau l’expérience de la sédentarité à Pokhara, durant quelques semaines, après plus d’une année et demie passée à vagabonder.
  • L’hospitalité des Népalais.
  • L’impression de « voler » lors du retour à basse altitude après un long séjour au-dessus des 3 500 mètres.
  • Éprouver finalement la sensation enivrante d’être arrivé au bout de ma quête, du haut du Thorung La.

Pour en savoir plus sur mon aventure au Népal, consultez la catégorie « Népal ».

Ce qui m’a interpelé

  • La poussière, omniprésente dans l’air en fin de saison sèche, en particulier à Kathmandu.
  • La facilité avec laquelle il est possible de rentrer en contact avec les femmes népalaises, y compris pour un homme. Rien à voir avec la distance largement maintenue par la plupart des femmes indiennes avec les membres du sexe opposé.
  • L’agilité et le courage des porteurs en montagne, qui embarquent parfois jusqu’à deux fois leur poids sur leur dos.
  • Le raclement de gorge, sport national au Népal.
  • Le poids obsédant de la faim, après quelques semaines à crapahuter dans les montagnes.
  • Les problèmes sociaux liés à l’alcool, tabous et masqués, bien qu’évidents, dans les villages.
  • La manière dont les Népalais transportent les lourds chargements lorsqu’ils se déplacent à pied : point de sac à dos à bretelles à la sauce occidentale ici, mais une simple sangle qu’ils font passer autour du fardeau avant de la ramener sur le haut du crâne, ce qui leur permet de plaquer ce dernier contre leur dos et de le transporter sur des dizaines de kilomètres en le maintenant en position à l’aide de leur front.
  • Les grandes similitudes entre la Bolivie et le Népal : culture, relief, climat, fierté, courage, histoire, inclination à la révolte, etc.
  • L’endurance physique et mentale des Népalais : absolument remarquable, y compris chez les tout-petits.
  • Le nombre de touristes frappés plus ou moins lourdement par le mal aigu des montagnes car absolument non préparés à un séjour en haute altitude sur les sentiers himalayens.
  • Les coupures de courant perpétuelles, y compris dans les grandes villes.
  • Les morts mystérieuses et autres disparitions inexpliquées, dans les montagnes.
  • L’impressionnante maîtrise de l’anglais chez les nouvelles générations.
  • Réaliser que, si le rêve de beaucoup de Népalaises et de Népalais est de partir travailler à l’étranger afin de faire fortune avant de revenir s’installer dans leur pays natal, la réalité est encore trop souvent particulièrement rude et taboue : bon nombre de Népalaises finissent exploitées par des réseaux de prostitution, quand trop d’hommes le sont dans les chantiers, les cuisines, ou les entreprises de sécurité du Moyen-Orient, après la confiscation de leur passeport.
  • L’histoire des Gurkhas.

Mon budget

J’ai passé au total 89 jours au Népal entre le 02/04 et le 28/06/2014.

Total des dépenses
994,84 €
Budget moyen quotidien
11,18 €

À noter que ces comptes intègrent bel et bien la totalité de mes dépenses sur place, et notamment le coût de l’achat des permis d’accès à l’Annapurna Circuit, d’un sac de couchage isolant, ainsi que celui de mes vols de retour vers la France, pour un total d’environ 390 €.

Lors du long séjour relativement sédentaire à Pokhara qui a clôturé l’aventure, je vivais très bien avec un peu moins de 4 € par jour. Tout compris.

L’unité monétaire du Népal est la roupie népalaise (Rps).

Conseils aux voyageurs

  • Évitez de boire l’eau du robinet, en particulier à Kathmandu.
  • Au Népal, comme dans le nord de l’Inde, on se salue avec un « Namaste » (ou sa variante plus formelle : « Namaskar ») et les paumes jointes. Par défaut on joint les mains au niveau du cœur, mais leur position doit être adaptée à chaque rencontre. Sachez que plus les mains sont jointes haut par rapport à cette position de base, plus le respect manifesté envers votre interlocuteur est important. Une personne qui vous salue avec la variante « Namaskar » et les mains jointes au-dessus du visage vous témoigne le plus grand des respects.
  • L’électricité est rarement disponible tout au long de la journée, y compris dans la capitale. Gardez ce point à l’esprit pour gérer le rechargement de vos appareils électriques et ayez une lampe sur vous, lorsque vous sortez de nuit. Ainsi que des batteries de rechange, en particulier dans les montagnes.
  • Sachez que le Népal est le théâtre de la mousson de juin à septembre. Limitez franchement vos déplacements par la route à cette période de l’année, tant les accidents dus aux glissements de terrain et autres inondations sont fréquents. De même, évitez les zones susceptibles d’être dangereuses en cas de coulées (flancs de montagnes, bordures de précipices, etc.), en particulier lorsqu’il s’agit d’y dormir.
  • Ne vous aventurez jamais en haute montagne sans connaître précisément les symptômes, les traitements, et les manières de limiter les risques liés au mal aigu des montagnes.
  • En cas d’atteinte modérée à sévère par le mal aigu des montagnes, il n’y a que trois véritables traitements : redescendez, redescendez, et redescendez vite. Perdez au moins 1 000 mètres, partez accompagné, et tant pis s’il fait nuit. Sachez écouter votre corps, et portez une grande attention à l’évolution des symptômes. Veillez également sur vos compagnons de route, car la lucidité est rapidement mise en pièces en cas d’atteinte par ce mal.
  • Sans pouvoir le prouver, j’ai la conviction que la pratique perpétuelle de la respiration consciente, lente, et pleine, aide le corps à gérer au mieux le gain d’altitude en haut montagne.
  • L’air a tendance à être de plus en plus sec à mesure que l’altitude augmente. Pensez à boire davantage pour compenser les pertes en haut et favoriser le processus d’acclimatation, en phase d’ascension.
  • Ne laissez derrière-vous aucun déchet, y compris organique, une fois la barre des 3 000 mètres dépassée.
  • Les Népalais vous proposeront systématiquement des portions supplémentaires, lorsque vous mangez un dal bhat. En dehors des grandes villes, il est très mal perçu de refuser d’être resservi au moins une fois.
  • D’autre part, dans les villages isolés, si des locaux vous invitent chez eux pour partager le dal bhat, on vous servira quasi systématiquement en premier, avant de vous regarder manger, tout en rechargeant votre plat régulièrement. Gardez à l’esprit que le dal bhat n’est traditionnellement cuisiné que deux fois par jour. Les Népalais ne vous le diront jamais, mais, si vous mangez tout, eux, ne mangeront pas. Quel que soit votre degré de faim, veillez à ne pas laisser vos hôtes le ventre vide en partant.
  • Dans la tradition bouddhiste, il est d’usage de toujours contourner les chörtens et autres monuments religieux par la gauche, c’est-à-dire le côté droit dans leur direction, quelle que soit la difficulté de la voie. De même, donc, lorsque vous croisez des rangées de moulins à prières.
  • Si l’envie vous prend d’actionner ces derniers, utilisez toujours votre main droite, et faites-les tourner dans le sens de votre marche, afin que les mantras soient récités correctement, et pas à l’envers.
  • Le Népal est le royaume de la contrefaçon et il y est très difficile de trouver des produits robustes et de qualité. À l’exception de ceux disponibles directement dans les très rares boutiques officielles à des prix comparables à ceux pratiqués en Occident, trouver de l’équipement technique authentique relève souvent du parcours du combattant. Une entreprise népalaise s’est toutefois fait un nom parmi les plus grands : Sherpa Adventure Gear.
  • Lorsque vous donnez ou recevez un objet, utilisez toujours la main droite, ou les deux mains, si l’objet est lourd et/ou volumineux. Jamais la main gauche seule.
  • Lorsque vous n’utilisez que la main droite pour donner ou recevoir un objet, tendez le bras droit et repliez le bras gauche de manière à venir toucher votre coude droit du bout des doigts de la main gauche. Ce geste de respect sera toujours remarqué et apprécié par vos interlocuteurs Népalais, qui le mimeront souvent en retour.
  • Exprimer en public des émotions négatives ou agressives est considéré comme une preuve de grande faiblesse, au Népal.

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Merci encore

Publié par Audesou, le 29 juin 2014 à 00:07

De journées sur la route, La Piste Inconnue n’en connaîtra plus.

Un cercle se referme, qui avait débuté en novembre 2012. Il y a une vingtaine de mois, je quittais mon pays natal. Je m’apprêtais à partir vers l’ouest et le Brésil, tandis qu’un article intitulé « Merci » apparaissait en ce lieu. Je me dois aujourd’hui de clôturer cet extraordinaire tour du monde en en ravivant l’écho avec un « Merci encore », qui vous est destiné et vous parviendra au moment où je devrais être en train d’embarquer dans un Airbus A330-200, prêt à m’emmener une nouvelle fois vers l’ouest.

La France, pour destination.

Alors, voilà : merci encore à toutes et à tous pour le soutien indéfectible que vous m’avez apporté — parfois sans le savoir — tout au long de cette aventure. Merci aux volubiles, aux silencieux, aux inconnus, aux amours, aux amis, à ceux qui ont construit ma route, merci à toutes celles et ceux qui m’ont suivi et supporté. Merci à vous qui me lisez depuis la France et l’ailleurs. Merci d’avoir été à mes côtés dans les instants de grâce. Merci d’avoir cru en moi lorsque je perdais la confiance en mes propres pas. Merci de m’avoir interdit de rester à terre dans les moments difficiles. Merci de m’avoir donné la force de surmonter les obstacles et d’aller au bout de l’un de mes rêves. Plus que tout, vous que j’aime et qui le savez : je vous ai portés en moi lors de chacun de mes pas, merci d’être toujours là.

À travers les photographies et les textes publiés au fil des pages de ce carnet de route, j’espère avoir réussi à vous toucher, vous faire rêver, et vous faire voyager à mes côtés. Nous vivons une vie merveilleuse, sur une planète qui ne l’est pas moins. Tout en traçant mon chemin, j’ai retranscrit ici un certain nombre de mes expériences, et fait évoluer sans cesse la ligne éditoriale de cet espace, dans le but de partager avec vous et au mieux ce que la route n’a eu de cesse de m’offrir. J’espère enfin avoir su vous interpeller, vous faire réfléchir, et vous rendre une partie de la force que vous m’avez transmise, à mesure que La Piste Inconnue dévoilait sa vraie nature.

Il est encore trop tôt pour faire le bilan complet de tout ce que ce voyage m’aura apporté, tant les enseignements ont été riches, nombreux, au moins autant qu’insoupçonnés. Au moment où j’écris ces lignes, je sens la frayeur s’insinuer dans mon corps et mes pensées quant à l’idée du retour, qui me paraît parfois insurmontable. Alors, je repense à l’un de ces enseignements, et tente, tant bien que mal, de ne pas perdre des yeux ce phare, qui scintille au loin : La Piste Inconnue m’a appris que les seules barrières sont dans nos têtes. Puisse cette pensée vous donner le courage et l’inspiration nécessaires à la réalisation de vos propres rêves.

L’heure est venue de rentrer, désormais.

À toutes et à tous, pour tout et même plus que cela : « Merci encore. »

Déjà 4 traces de pas sur « Merci encore »

La Terre est ronde

Publié par Audesou, le 18 juin 2014 à 18:44

C’était écrit entre les lignes du dernier article publié en ce lieu. Quelque chose se rapproche inéluctablement, qui me semble encore bien irréel. Pour la première fois de son histoire, la date de retour de La Piste Inconnue est connue.

Dans une dizaine de jours, si tout va bien, en même temps que mes adieux au fabuleux Népal, je ferai mes derniers pas d’étranger sur cette piste que je chéris. Le lendemain — soit le dimanche 29 juin 2014 — Oman Air et son vol WY 0133 devraient me déposer à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, me permettant ainsi de retrouver le pays qui m’a vu naître. Celui-là même qu’un matin de novembre 2012, je quittais à 23 ans, quand je porte aujourd’hui un quart de siècle sur les épaules.

La fin du voyage ?

En 2011, Orelsan livrait La Terre est Ronde et affirmait :

Au fond, je crois que la Terre est ronde pour une seule bonne raison. Après avoir fait le tour du monde, tout ce qu’on veut, c’est être à la maison.

Longtemps, j’y ai cru. Ou ai voulu y croire. Il y a quelques années, lorsque je commençais à préparer ce tour du monde sans date de retour, je m’imaginais naïvement qu’après une telle expérience, ma soif de voyage et d’aventure serait enfin étanchée et que je ne rêverais plus que d’une tranquille sédentarité bien méritée.

À quelques pas du terme de cette extraordinaire épopée, ma réalité est autrement complexe et nuancée.

Ça veut dire qu’on continue ?

À la question As-tu encore envie de continuer à voyager ?, ma réponse est Oui.

Même scénario lorsque l’on me demande Sais-tu toujours t’émerveiller face à ces situations auxquelles tu assistes, ces paysages que tu contemples, toutes ces choses dont tu es le témoin ?, Trouves-tu encore en toi la force de continuer à avancer ?, Parviens-tu à réinventer chaque jour une raison de te lever ?, Éprouves-tu toujours autant de plaisir à échanger avec les Hommes que tu rencontres sur ton chemin ?, Continues-tu à apprendre chaque jour ?, As-tu la sensation d’avoir de nouvelles choses à découvrir ?, Disposes-tu des moyens financiers suffisants pour prolonger ce voyage encore longtemps ?, Portes-tu toujours le poids parfois insoutenable du doute ?, etc.

Oui à nouveau, pour chacune de ces questions, donc.

Et — quelque part — heureusement.

Mais alors, pourquoi avoir décidé de rentrer ?

Parce que j’ai enfin fini par (re)découvrir les raisons qui m’ont poussé à partir. Parce que je suis arrivé au bout d’une quête. Parce que mes mentors m’ont appris qu’avoir le courage de porter le point final est au moins aussi important que de savoir oser le premier pas. Parce que je ressens le besoin de protéger du sceau du passé cette merveilleuse histoire. Parce qu’avec l’expérience acquise au fil des mois, voyager est devenu de plus en plus facile, signe, s’il en est, qu’il est grand temps pour moi de relancer les dés et de sortir à nouveau de ma zone de confort. Parce que je n’ai jamais été de ceux qui ont tout balayé derrière eux en partant, et qui, illusionnés par leur ego, ont fini par se perdre. Parce que je suis arrivé à un stade de mon voyage où ne pas rentrer, au moins pour un temps, serait tourner le dos à une partie de celles et ceux que j’aime. Parce que des longs voyages, si la vie m’en laisse le temps, il y en aura bien d’autres.

Parce que mon intuition m’a fait comprendre que le moment était venu.

Et parce que ne pas la respecter serait aller à l’encontre de ce que je suis.

Et maintenant ?

Si La Piste Inconnue arrive à son terme, sachez qu’elle n’a pas encore dit son dernier mot.

D’autres articles devraient arriver prochainement. Je pense à la fiche-pays du Népal, à quelques papiers concernant le bilan financier de cette aventure, éventuellement à des articles traitant de l’aspect psychologique du retour. Il se pourrait également que je vous parle ici de certains de mes nouveaux projets, le moment venu. Curieuses et curieux de tous horizons, ne fuyez donc pas les lieux.

En attendant, le retour arrive à grands pas, et je tente de m’y préparer au mieux, en savourant mon dal bhat quotidien au moins autant que les sourires des Népalaises. Après avoir passé plus d’un an et demi sur la route — dont les sept derniers mois entre le Sri Lanka, l’Inde, et le Népal — j’ai compris peu à peu que le choc culturel le plus violent qu’aura ultimement connu La Piste Inconnue sera probablement celui lié au retour dans mon pays d’origine.

Saurai-je m’inventer une nouvelle vie, une fois ce voyage dans mon dos ? Parviendrai-je à ne pas oublier tout ce dont je me suis souvenu et tout ce que j’ai appris durant cette aventure ? Serai-je seulement capable de m’adapter à un tel bouleversement ?

L’idée de faire le dernier pas sur La Piste Inconnue me fait peur, parfois. Et je saisis aujourd’hui pourquoi certains voyageurs n’osent jamais revenir parmi celles et ceux qu’ils avaient choisi de quitter. Après un certain temps passé sur la route, le vagabondage devient une seconde nature, et envisager ne serait-ce que la possibilité d’un retour finit par demander plus de force que continuer à aligner les pas droit devant.

Cette force, qui me permet désormais de rentrer, après m’avoir aidé chaque seconde à oser suivre ma voie et à ne jamais me perdre, elle m’a été transmise par tous ces gens que j’aime et qui ne m’ont jamais oublié.

Je l’ai puisée également dans la vibrante devise de La Piste Inconnue, que je me dois de porter ce jour une dernière fois haut et fort, elle qui m’aura tant aidé à aller de l’avant et à traverser toutes les épreuves qui ont parsemé mon chemin ces vingt derniers mois.

Alors voilà, arriverai-je à retomber sur mes pattes, moi qui ai déjà utilisé quelques vies ?

Allons-y, on verra bien !

Déjà 5 traces de pas sur « La Terre est ronde »

Annapurna Circuit

Publié par Audesou, le 5 juin 2014 à 18:39

Nous étions le jeudi 17 avril 2014. Par un concours de circonstances improbable, j’avais retrouvé l’ami Thomas à l’entrée du Circuit. 10 jours déjà que nous sillonnions ensemble les contreforts de l’Himalaya. Je m’apprêtais à en passer une bonne vingtaine de plus, à vagabonder çà et là au pied de l’Annapurna. J’ignorais que, pour un bon moment, aucune journée ne serait désormais plus à la hauteur de ce que nous nous apprêtions à vivre aujourd’hui au cœur de ces montagnes. Dans tous les sens du terme.

Ma montre, restée à Kathmandu, ne m’indiquait pas qu’il était environ 10:30, ce matin-là. Perchés à quelques kilomètres au-dessus du niveau de la mer, nous venions d’atteindre à deux et à pied le mythique Thorung La Pass.

À une altitude de 5 416 mètres, nos poumons s’emplissaient d’un air fin.

Encore plus qu’au point culminant de La Piste Inconnue, je me trouvais là, à cet instant, au point culminant d’une vie, que toutes les enjambées et les chutes et la persévérance et les remises sur pied successives avaient conduite jusqu’ici. Celui de ma vie.

Il était donc environ 10:30, ce matin-là, au moment où deux amis s’arcboutèrent l’un contre l’autre. Debouts, les yeux ouverts. Les pieds ancrés sur le toit de leur existence. Dans l’une de ces accolades qui semblent sceller à jamais les liens sacrés qui unissent deux hommes. Derrière les bras, au-delà du dioxygène raréfié, des larmes. Des perles d’eau, qui portaient d’un côté l’essence de celui qu’une force mentale prodigieuse avait transbahuté jusqu’ici malgré le poids de la maladie, et de l’autre, celle d’un voyageur qui venait d’atteindre un nouveau rêve sur sa piste inconnue. De tous bords, ces larmes avaient le goût de l’amitié, de l’accomplissement, du sel, et de la joie.

En attendant le reste de l’équipe que nous avions fédérée peu à peu au fil des jours d’ascension, je sirotais un thé aux côtés de Thomas sur l’un des bancs en bois les plus hauts du monde. Et lorsque l’Allemande Ann Marei, les Belges Birgit et Debbie, le Français William, le Britannique Corin et le Népalais Ashok arrivèrent à leur tour au sommet du col, je sus qu’un nouveau tome de ma vie s’apprêtait à se refermer.

Je ne l’expliquais pas. Balayé par le choc, je le savais, c’est tout.

Ce jeudi 17 avril 2014, à travers mon amour pour la montagne et la liberté, j’étais arrivé au bout de quelque chose. Et ce quelque chose était une quête, qui guidait mes pas depuis maintenant bien des mois. Et cette quête avait un nom, qui n’avait de cesse de résonner fièrement en moi. Il me semblait que même le vent venait me le susurrer aux oreilles, ce jour-là. À la fois heureux d’avoir touché le ciel et déjà nostalgique d’un passé dépassé, le cœur gros et les yeux de nouveau remplis de larmes, je me le répétais. Encore. Encore. Et encore. Comme pour le retenir, encore un peu, lui qui savait si bien conter l’histoire de l’une de mes vies.

Cette quête qui aboutissait portait un nom simple, sobre, et cru : La Piste Inconnue.

On se revoit bientôt.

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