Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland

Publié par Koonshu, le 12 octobre 2013 à 13:17

Suite directe de nos aventures en Australie, où je vous avais laissé à la frontière entre l’état du New South Wales et du Queensland dans mon précédent article sur la présentation de notre épopée dans l’état où se situe Sydney.

Voici donc sans plus attendre nos histoires dans le Sunshine State (« État Ensoleillé » en français), comme indiqué sur les plaques minéralogiques des voitures de cet État. Surnom qu’il mérite parfaitement, comme vous aurez l’occasion de le constater à travers ces quelques prochaines lignes.

Surfers Paradise

Surfers Paradise fut le symbole de deux changements majeurs pour La Piste Inconnue : nous voyagions pour la première fois dans le Queensland et surtout, ce district de la conurbation de Gold Coast était synonyme de la fin de notre aventure avec Cindy et Renaud. En effet, leur prochaine et dernière étape était Brisbane, pour prendre leur avion dans l’optique de retourner vers la France. Cette étape devait se faire sans nous, car nous étions invités quelques jours chez Manon, l’amie de Nicolas (lui-même l’ami de Audesou, croisé plus tôt à Sydney).

Ce district, comme son nom l’indique, est le paradis des surfeurs. La raison est simple : Surfers Paradise possède une plage tout le long de sa côte, et depuis cette plage, il est possible de surfer sur des vagues de plus de cinq mètres par moment. De quoi se sentir presque voler. Il n’y a pas de saison pour surfer ici, que cela soit en été ou en hiver, vous aurez toujours l’occasion de voir quelques combinaisons dans l’eau, prêtes à attendre la bonne vague.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #1

C’est également une ville très touristique et branchée, où la superficialité est présente à tous les coins de rue. Vous qui commencez à nous connaître, vous pouvez vous douter que cela n’était pas un lieu pour nous à la base, puisque nous préférons la nature ou les villes bien plus calmes. Malgré tout, j’en garde un très bon souvenir.

Nous y sommes arrivés le 15 août et n’en sommes repartis que le 20 août 2013, soit cinq jours plus tard. Un long séjour, comparé à tous les stops précédents réalisés dans le New South Wales où nous ne nous arrêtions que deux jours maximum par lieux visités.

Le 16 août 2013 fut notre dernière journée en compagnie de Cindy et Renaud. En guise d’adieu, quoi de mieux qu’un nouveau barbecue. Pour cette fois-là, le menu était différent puisqu’il s’agissait d’un brunch, pour reprendre le terme anglais, qui signifie en réalité petit-déjeuner couplé avec déjeuner. Au programme : des croissants au beurre, des saucisses, du bacon, des œufs, des oignons, le tout grillé sur le barbecue. Bref, que du bon, vous en conviendrez.

Avant de se quitter, une dernière baignade pour Cindy, Renaud et moi-même. Comme à Kingscliff, la mer n’était pas très chaude mais suffisamment pour bien s’amuser avec les « petites » vagues.

Puis a sonné l’heure fatidique des adieux. Et comme dirait Yves Jamait : « Des adieux j’en connais pas d’heureux... ». Ce fut un moment redouté par tous, mais malheureusement obligatoire. Après deux semaines excellentes passées en leur compagnie, leur dire au revoir était un déchirement pour nous tous.

Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je sais, mais une nouvelle fois, merci d’être venus les amis.

Suite à leur départ, le 16 août 2013, nous sommes donc allés chez Manon, qui nous a hébergés durant trois nuits, jusqu’au 20 août 2013. Trois jours délicieux à discuter avec elle, nous qui ne la connaissions pas avant. Cela démontre d’ailleurs très bien son tempérament : généreuse, motivée et d’une gentillesse extrême. Trois jours passés en sa compagnie, court séjour, mais suffisamment long pour que la séparation soit difficile. Suffisamment long également pour s’être forgé de bons souvenirs en sa compagnie : la vue de sauts de baleines depuis le balcon de son appartement, la baignade sous les étoiles dans la piscine de sa résidence, la partie de Monopoly gagnée une nouvelle fois par Audesou, la dégustation de nourritures asiatiques (toujours d’un aspect étrange pour nous européens, mais toujours délicieuses), le visionnage d’un des films cultes de Audesou : Into The Wild de Sean Penn, qui ne pouvait pas mieux tomber après notre aventure en Nouvelle-Zélande et celle à venir en Australie.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #2

Beaucoup de bons souvenirs avec toi Manon, merci beaucoup de nouveau pour ton hospitalité, ce fut un énorme plaisir d’avoir fait ta connaissance.

Margate

Le 20 août 2013, nous quittions Surfers Paradise, pour un stop un peu plus au nord, le dernier sur la côte est de l’Australie, avec Margate, un quartier de la zone d’administration locale de Moreton Bay Region, tout proche de Brisbane, au nord.

Ce fut une courte mais intéressante étape de deux nuits, entre le 20 et 22 septembre 2013, dans le but de rendre visite à Anne et Bob, un oncle et une tante de Samantha.

Ils nous ont accueillis deux nuits dans leur belle maison de Margate, le temps pour eux de nous faire partager leurs passions : la création de poupées et de maisons miniatures pour Anne et le bricolage pour Bob.

Le temps également de nous présenter leur quartier et ses alentours, et notamment le Mount Coot-tha, un mont situé dans le parc D’Aguilar National Park, dont j’aurai l’occasion de vous reparler très prochainement. Depuis ce mont, nous avions un excellent point de vue sur Brisbane et ses environs. Du bonheur pour les yeux, même si nous étions loin des paysages offerts par les points de vue croisés en Amérique du Sud ou en Nouvelle-Zélande.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #3

Ce court passage de deux jours en leur compagnie fut donc une excellente parenthèse, et nous a d’ailleurs permis de nous rendre compte avec Audesou que notre anglais était bien plus au point qu’au début de l’aventure, principalement grâce à Samantha, qui ne parle pas français et a passé ses journées à corriger nos fautes, pour nous permettre de nous améliorer. Il était rare en effet de ne pas comprendre ce que Anne ou Bob voulaient nous dire, d’autant qu’ils possèdent un accent anglais pur, tout comme Samantha, ce qui n’est pas de refus en Australie, croyez-moi.

Leur générosité restera une nouvelle fois dans les annales de La Piste Inconnue. Ce fut une nouvelle belle rencontre, après celle de Manon. Notre aventure dans le Queensland démarrait donc de la meilleure des manières, c’était à nous de faire en sorte que cela continue, alors que nous quittions Anne et Bob, Margate, la côte est de l’Australie, le confort des lits et les douches à volonté.

Nous disions bonjour à ce moment-là de l’aventure au camping quotidien, dans la voiture ou la tente.

Une nouvelle aventure débutait, chacun de nous le savait, chacun de nous le redoutait également un peu. Mais comme l’aime à le répéter Audesou : Le confort est un piège. Il fallait donc retourner sur les routes, sortir des villes, pour vivre de nouvelles aventures exceptionnelles.

D’Aguilar National Park

En ce jour du 22 août 2013, nous nous retrouvions de nouveau à trois. Adieu Cindy et Renaud, adieu Manon et à présent, adieu Anne et Bob. À nous de reprendre notre chemin, seuls.

Cependant, pour une première expédition, nous ne sommes pas allés très loin de Margate, puisque nous avons séjourné trois nuits dans le D’Aguilar National Park, dont je vous ai parlé dans la partie précédente.

Ce fut un premier bon choix car ce parc nous a permis de retrouver la nature, les forêts et les marches. Il faut dire qu’avec les villes côtières traversées entre Sydney et Brisbane, cette habitude de marcher avait disparu. Ces villes sont plutôt pensées pour bronzer et se reposer sur la plage, que pour marcher sous le soleil pendant des kilomètres.

Trois nuits donc, pour profiter de quelques points de vue et marches tracées dans ce parc. Trois nuits également, où pour le dîner, un feu de camp était fièrement allumé pour cuire nos repas et quelques guimauves.

Nous pouvions nous rendre compte avec ce parc de la différence entre les forêts australiennes et celles de Nouvelle-Zélande. Ces dernières sont originelles et bien plus touffues que celles de l’Australie, où s’aventurer en dehors des sentiers battus est possible, contrairement aux forêts de Nouvelle-Zélande.

Les forêts de ce parc étaient assez mystiques, et on pouvait même s’attendre à voir surgir de n’importe où un tyrannosaure.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #4

Un seul bémol avec ce parc : la présence de tiques. Audesou a en effet eu la malchance d’avoir une tique sur ses parties privées, endroit parfait pour ces petites bêtes qui cherchent à se loger au niveau de la meilleure partie du corps. Le problème, c’est qu’en Australie, toutes les tiques qui s’attaquent aux hommes sont susceptibles de transmettre une toxine paralysante qui se répand petit à petit dans l’organisme et peut avoir de tristes conséquences si l’animal n’est pas repéré et retiré rapidement. Une vérification régulière de nos corps nous a permis de détecter si nous avions des tiques, et de les enlever au plus tôt lorsqu’une était détectée.

Le D’Aguilar National Park fut donc un parc très intéressant pour nous trois, et une première bonne pioche, de quoi nous rassurer pour la suite de nos aventures dans le Queensland.

Maidenwell

Petit stop d’une journée, le 25 août 2013, dans le but de ne pas enchaîner deux parcs nationaux de suite, entre le D’Aguilar National Park et le Bunya Mountains National Park.

Maidenwell fut sélectionné grâce à un guide des campings d’Australie livré avec la voiture au moment de l’achat, et qui nous indiquait un camping gratuit dans ce village. Ce fut une excellente surprise, puisque ce village est situé au cœur de paysages dignes de la savane africaine.

L’emplacement pour manger le midi en était d’ailleurs la preuve, avec une cascade à côté de nous, une petite rivière, des rochers partout, une terre légèrement ocre, et une forêt peu dense.

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Tout était réuni pour se sentir à l’aise et se reposer à Maidenwell et ses alentours. Des panneaux d’affichage dans le village allaient même jusqu’à encourager les voyageurs à rester gratuitement ici jusqu’à deux nuits.

Pas besoin cependant de rester plus de temps ici, nous avions rapidement fait le tour des attractions du coin. Nous sommes donc repartis sur les routes dès le lendemain, en direction du Bunya Mountains National Park, situé 50 kilomètres à l’ouest de Maidenwell.

Bunya Mountains National Park

Parc situé à l’ouest de Maidenwell, il est plus petit comparé au D’Aguilar National Park, mais cela ne nous a pas empêché d’y séjourner plus de temps : quatre jours au total, que cela soit au sein même du parc ou aux abords de ce dernier, dans le Russell Park, du 26 au 30 août 2013. Le temps pour nous de profiter de toutes les marches mises à notre disposition.

Ce parc n’est pas un très grand parc national, de plus, la partie réservée aux visiteurs est restreinte pour conserver au mieux la majorité du parc, ce qui est une bonne idée selon moi.

Notre premier jour dans cette zone, le 26 aout 2013, fut passé juste à l’extérieur du Bunya Mointains National Park, dans le Russell Park, un tout petit parc qui proposait une marche de quatre kilomètres. Les trois jours suivants ont cependant bien été passés au sein même du Bunya Mountains National Park.

Un peu comme pour le D’Aguilar National Park, les forêts sont immenses et très mystiques. De nombreux animaux cohabitent derrière les arbres de ces forêts, dont les fameux « dindons espagnols », comme aime à les appeler Audesou. Il s’agit en réalité du Talégalle de Latham, qui a la particularité d’avoir les couleurs du drapeau de l’Espagne (rouge et jaune) sur son cou, d’où ce surnom. Ces dindons sont d’ailleurs assez fourbes, car ils aiment venir prendre de la nourriture directement dans vos sacs, si vous ne faites pas attention.

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D’autres animaux encore plus fourbes refont leur apparition dans ce parc, et ce n’est pas une bonne nouvelle, puisque ce sont les tiques. De nouveau, la vérification de nos corps était primordiale chaque soir pour enlever les intrus de nos peaux. Cette fois, personne n’y a échappé, nous avons tous les trois eu le droit à une voire plusieurs tiques tout le long de notre séjour.

Autre particularité de ce parc, les kangourous, qui sont présents en masse. Dans le Bunya Mointains National Park, il suffit d’ouvrir les yeux pour en voir.

Les meilleurs souvenirs de ce parc sont sans doute les points de vue offerts à de nombreuses reprises lors des marches. L’Australie ne possède presque pas de reliefs montagneux, donc elle est assez plate de manière générale. De ce fait, dès qu’une montagne ou une colline se dresse, il devient alors possible d’observer les paysages sur des centaines de kilomètres aux alentours. Ces points de vue méritent vraiment le coup d’œil.

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Pour marcher sur toutes les pistes du Bunya Mountains National Park, il n’y a rien de plus simple, surtout avec une voiture. Plusieurs boucles sont proposées, et pour toutes les réaliser dans un délai de trois jours, nous les avons séparées en trois grosses boucles différentes. Il ne nous restait plus qu’à nous déplacer en voiture jusqu’au début de ces trois circuits, et de marcher.

Que c’était agréable d’avoir cette voiture, même dans un parc.

Nous avons donc passé quatre jours à marcher le matin, puis lire et écrire l’après-midi. Un nouveau rythme pour nous, qui nous convenait parfaitement, car nous ressentions le besoin de lire et de prendre du temps pour réfléchir à cette étape du voyage.

Quatre délicieux jours passés dans la nature, loin des tumultes de la côte et ses villes. Que du bonheur.

Dalby

Première « grande » ville traversée, le 30 août 2013, après notre départ de Brisbane, Dalby fut le stop choisi pour faire la révision de notre voiture, avant de s’enfoncer un peu plus loin dans l’Outback.

Car oui, aller dans l’Outback australien avec une voiture au bord de la casse peut relever du suicide.

Le garage Goodyear de la ville a rempli parfaitement ce rôle. Nous étions anxieux avant de laisser notre Ford Falcon dans les mains d’un mécanicien. La peur de l’entendre nous lister des dizaines de problèmes était bien présente. Au final, rien de grave, dans l’immédiat. Juste une poulie d’entraînement de la courroie du moteur un peu usée et à changer d’ici quelques milliers de kilomètres, ainsi qu’une microfuite d’huile dans le moteur. À part cela, tout était nickel d’après le mécanicien, la voiture était prête à rouler encore, à notre plus grand bonheur. Car avec une voiture de plus de 15 ans et 350 000 kilomètres au compteur, les problèmes peuvent vite venir s’ajouter les uns aux autres.

Cette bonne nouvelle en poche, nous avons ensuite comblé la journée par une fin d’après-midi au bord de l’eau, sur une aire de pique-nique de la ville.

La ville de Dalby, comme le sont malheureusement beaucoup de villes australiennes, n’est pas très intéressante sur le plan architectural, ce qui est dommage.

Condamine

Condamine fut l’un des nombreux lieux sélectionnés par Audesou en se basant uniquement sur une carte : « Tiens, ce village, je le sens bien, allons-y, on verra bien ! ». Très régulièrement ce fut une belle réussite, comme pour ce village ou plutôt devrais-je dire le camping gratuit, positionné un peu au sud de Condamine.

Nous n’y avons séjourné que la journée du 31 août 2013, mais c’était amplement suffisant, car il n’y avait pas beaucoup d’activités faites pour nous autour du camping. Il est situé à côté d’une lagune, ce qui attire les pêcheurs et ceux qui possèdent un bateau.

Ne faisant partie d’aucune de ces catégories, nous avons opté plutôt pour une marche à la tombée de la nuit, le long d’une route proche du camping. Nous avons attendu cet instant de la journée car la chaleur était vraiment écrasante en pleine journée.

Il fallait s’y habituer, avec notre remontée vers le nord-ouest, la chaleur n’allait pas s’estomper, loin de là.

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Pour la première fois de l’aventure, la douche froide au petit matin fut très bonne et la bienvenue. Il y a au moins un avantage lié à la chaleur, c’est déjà ça.

Isla Gorge National Park

Petit parc situé au nord-ouest de Brisbane, dans l’ombre du bien plus imposant Carnarvon National Park, Isla Gorge National Park n’en reste pas moins intéressant, surtout grâce au magnifique panorama qu’il nous offre depuis son point de vue principal.

Nous comptions à la base nous y arrêter quelques jours, le temps de réaliser quelques marches à la journée dans les belles gorges qui composent ce parc. Mais comme Audesou le craignait, nous avons constaté qu’aucun chemin balisé n’était présent, et pire, que s’aventurer dans ces forêts relevait de l’expédition à cause de la présence de serpents mais aussi de falaises abruptes à arpenter. Nous aimons la nature, certes, mais il y a des limites. Sans carte suffisamment précise du système de gorges à notre disposition, nous ne souhaitons pas risquer notre vie juste pour une marche.

De ce fait, nous ne sommes restés qu’une journée, le 01 septembre 2013, le temps d’apprécier le point de vue sur les gorges de ce beau parc, durant le jour et même pour le coucher du soleil. Ce fut donc un petit lot de consolation.

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Carnarvon National Park

Le 02 septembre 2013, lors d’un stop dans le petit village de Banana au nord de l’Isla Gorge National Park, Samantha a quitté La Piste Inconnue et l’Outback avant de retourner vers la côte est explorer la Grande barrière de corail. C’est donc avec un seul pilote et de nouveau à deux que nous avons ensuite effectué un bref passage dans le vaste parc qu’est le Carnarvon National Park.

Court passage d’une nuit, entre le 03 et le 04 septembre 2013. Passage presque éclair lorsque l’on sait que nous étions restés quatre jours dans le petit parc du Bunya Mountains National Park. Deux raisons pour cela. La première est qu’il n’y a qu’une seule piste de randonnée dans la partie du parc où nous étions. Piste qui fait environ 20 kilomètres aller-retour, sans les détours. La deuxième raison est que dans chaque parc national d’Australie, nous ne sommes pas autorisés à camper en dehors d’un camping (payant ou gratuit), que cela soit dans la voiture ou dans une tente.

Ne le sentant pas sur ce coup, nous n’avons donc joué avec le feu qu’une seule nuit, et sommes répartis le lendemain tranquillement, après avoir marché toute la journée du 04 septembre 2013. Cette marche fut d’ailleurs très intéressante, car elle nous a guidés à travers un nouveau type de forêts, plus tropicales que celles rencontrées auparavant. Nous avons également pu observer de nouvelles espèces d’oiseaux, toutes plus colorées les unes que les autres, en plus des habituels Kookaburra (oiseau très curieux qui possède un cri de singe), mais également d’autres animaux, comme des kangourous, varans, lézards, têtards et bien d’autres encore.

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Ce fut également la première fois avec ce parc que nous avons pu contempler des peintures aborigènes, réalisées à même la pierre, comme celles présentes dans la grotte de Lascaux en France.

Le changement était donc clairement perceptible entre les lieux visités avant ce parc et ce que nous nous apprêtions à vivre à partir de cet instant, puisque nous étions aux portes de l’Outback, et que ces premiers signes de présences aborigènes en étaient la preuve.

La visite de ce parc, et surtout la randonnée réalisée au sein même de la gorge principale du parc, étaient un excellent choix.

Malheureusement, Audesou constata à la fin de la marche des sortes de plaques rouges brusquement apparues sur ses deux mollets, et qui le faisaient souffrir. Nous n’avons pas su pourquoi elles sont apparues, ni pourquoi elles ont disparu progressivement par la suite, dans les jours qui ont suivis. Nous pensons que cela pouvait être le résultat d’un frottement avec des herbes ou plantes toxiques, ou encore le fait de marcher sous une température vraiment excessive. Nous n’avons jamais su la cause de ces rougeurs, ce qui est bien dommage.

Le seul bémol que je peux citer sur ce parc est son chemin d’accès : une piste de terre sur 20 kilomètres, juste avant d’entrer dans le parc. La poussière, les trous dans la route, les traversées de rivières et les pierres coupantes étaient de la partie, au grand désespoir de Audesou et de la Ford Falcon. Grâce à bien des slaloms et des évitements, la voiture a résisté malgré tout aux 40 kilomètres cumulés sur cette piste, ce qui soulagea grandement Audesou, qui ne se voyait pas changer une roue sous un soleil de plomb.

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Je ne peux que vous conseiller la visite de ce parc si vous avez l’occasion un jour d’y passer. Le déplacement en vaut vraiment la chandelle.

Rolleston

Suite à cette petite visite du parc Carnarvon National Park, nous avons décidé de nous poser deux jours, le 04 et 05 septembre 2013, dans le village de Rolleston, situé 80 kilomètres au nord du parc.

Deux jours pour souffler, se reposer et préparer la suite de notre aventure. Et notamment décider de quelle route emprunter pour la suite. Nous avions le choix entre continuer notre route à l’ouest et s’enfoncer rapidement dans l’Outback, ou descendre au sud dans un premier temps avant d’entamer notre progression vers le nord-ouest et le Northern Territory, pour ainsi faire plus de route et découvrir plus de villages intéressants dans ce désert.

Vous vous en douterez, nous avons opté pour cette deuxième option, qui était susceptible de nous offrir plus d’aventures.

Notre prochaine destination était donc Roma, une ville située à 250 kilomètres au sud de Rolleston.

Nous avons également profité de notre « long » stop dans ce village pour préparer les affiches et annonces que nous comptions publier dans les auberges de jeunesse de Darwin, notre stop final pour vendre la voiture, et sur Internet à travers divers sites tels que gumtree.com.au (site de référence en Australie pour vendre à peu près tout, une sorte de leboncoin.fr version australienne) et australia-australie.com, un forum francophone à propos de l’Australie en général.

Les deux jours sont passés comme toujours à la vitesse de la lumière, dans ce petit village bien sympathique et calme d’une centaine d’habitants qu’est Rolleston.

Roma

Comme annoncé dans la partie précédente, Roma était notre prochaine destination. La matinée du 06 septembre 2013 fut donc consacrée à la route, toujours bloquée à de nombreuses reprises par des Roadworks, qui sont des travaux pratiquées sur la route et qui coupent dans la plupart des cas la circulation dans un sens.

Anecdote intéressante je pense, en Australie, presque pour chaque Roadwork, ce sont des hommes et des femmes qui s’occupent de faire la signalisation avec un panneau « Stop » d’un côté et « Slow » (« Avancer lentement » en anglais) de l’autre. Pas de feux tricolores comme l’on pourrait le voir en France. Ici, la technologie est rudimentaire avec pour aider ces personnes des talkie-walkies, pour qu’ils puissent se parler et changer le sens de leurs panneaux en même temps. Avec le soleil de plomb qui est présent presque toute l’année dans le Queensland, ce travail doit être un véritable calvaire sur la durée, la crème solaire ne doit même plus être suffisante aux heures les plus chaudes de la journée...

Roma est une grande ville, et sans doute la dernière avant notre entrée franche dans l’Outback. Nous ne souhaitions pas nous y attarder, nos seuls objectifs étaient simples :

  1. Reculer nos vols vers Bali et l’Indonésie pour profiter au maximum de nos trois mois de visas touristiques en Australie.
  2. Publier nos publicités sur Internet pour préparer la vente de notre voiture, ainsi que contacter les auberges de jeunesse afin de leur demander d’afficher notre annonce dans leurs locaux, ce qui se fait beaucoup dans ce pays. Mieux vaut ratisser large lorsque l’on veut vendre une voiture en très peu de temps. Nous avions prévu trois semaines de marge, une fois arrivés à Darwin, avant de sauter dans notre avion.

Pour tout cela, il nous fallait Internet, et par chance, en plus du traditionnel WiFi gratuit du McDonald’s que l’on peut capter depuis le parking, nous avons eu le plaisir de profiter du WiFi gratuit et illimité de la bibliothèque de la ville. Une aubaine pour nous, qui avions besoin de temps pour remplir ces missions. Une vraie chance car les bibliothèques des villes traversées auparavant avaient la fâcheuse tendance à facturer quatre dollars pour une heure de connexion, autant dire une fortune.

Ces missions réalisées, il ne nous restait plus qu’à manger le soir et dormir. Le lieu trouvé dans la ville, pour répondre à ces besoins, était situé aux abords d’un stade de foot. Il avait cette belle particularité de nous offrir une douche en prime, dans les toilettes publiques positionnées juste à côté du stade. Mais tout ceci était trop beau, car c’était sans compter le passage répété d’une voiture de police à côté de notre voiture alors que nous étions toujours à l’extérieur, qui nous a bien fait comprendre que nous n’étions pas les bienvenus ici pour la nuit. Une autre place fut donc trouvée pour dormir, située aux bords d’une piste en terre que même les policiers ne connaissaient pas, à l’abri de tout regard indiscret.

En voyage, il est important de savoir écouter et suivre son intuition. Mieux vaut savoir parfois bouger plutôt que de rester sur place, et se voir infliger une amende qui ne fait jamais du bien au porte-monnaie et au moral.

Mitchell

Nouveau lieu sélectionné en se basant uniquement sur notre guide des campings en Australie, Mitchell fut notre arrêt du 07 septembre 2013. En effet, d’après notre livre, des marches étaient prévues aux abords des camping gratuits du village.

Un lieu sur le papier parfait pour nous, mais qui s’est révélé bien décevant au final. L’aire de camping avait attiré beaucoup d’autres campeurs comme nous et la marche proposée n’était qu’une piste de trois kilomètres de long, à côté d’une rivière. Rien de bien aventureux donc, juste de quoi se dégourdir les jambes, après l’après-midi passée à l’ombre, pour laisser tomber un peu la chaleur écrasante.

Nous comptions rester deux ou trois jours à Mitchell, pour marcher et profiter de cette zone, mais un seul aura suffi pour en faire le tour.

Tregole National Pak

Petit parc situé au sud du village de Morven, à environ 100 kilomètres à l’ouest de Mitchell, le Tregole National Park est connu pour être le parc abritant le plus de oolines, un arbre assez rare sur notre planète.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #13
Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #14

Ce parc est bien pensé, car il met à la disposition de tous une table de correspondance entre le nom des arbres et les numéros associées, visibles sur des panneaux le long de la toute petite marche de 2,1 kilomètres proposée dans ce parc. Premier parc dans lequel je vois cela, et c’est une excellente idée. Nous avons pu ainsi nous balader tranquillement, le 08 septembre 2013, sur le chemin tracé, et apprendre le nom de quelques arbres qui composent ce parc.

L’après-midi, alors que nous étions tranquillement posés chacun de notre côté à l’ombre, Audesou entendit tout à coup un bruit dans l’herbe à quelques mètres devant lui. Lorsqu’il leva la tête, quel ne fut pas son étonnement lorsqu’il découvrit qu’un varan de plus d’un mètre de long se promenait nonchalamment à une dizaine de mètres de lui. Aussitôt après nous avoir repérés, il s’est réfugié dans un arbre, à la vitesse de l’éclair. Il ne nous restait plus qu’à l’admirer d’en bas.

Cet animal est assez impressionnant. Il a la morphologie d’un lézard, en bien plus gros, il fait bien peur et ne donne pas envie de s’en approcher pour le caresser.

Le soir de ce 08 septembre 2013, alors que nous étions posés et prêts à prendre notre dîner à quelques centaines de mètres du parc, un éleveur local s’est arrêté en voiture à notre niveau pour s’assurer que tout allait bien pour nous. Car oui, cette terre, en Australie, est vraiment dangereuse. Quand ce ne sont pas les animaux qui vous causent des problèmes, c’est la soif qui vient à bout de vous. Donc, dès qu’une voiture se retrouve sur le bas-côté d’une route sans aucune raison apparente, il y a de quoi s’alarmer et s’arrêter pour vérifier si il n’y a pas de problèmes. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de nous arrêter à quelques occasions sur notre route, pour demander aux personnes arrêtées si elles souhaitaient de l’aide, ce qui ne fut jamais le cas.

Cet agriculteur à l’accent australien qui dépasse l’entendement fut extrêmement sympathique. Il discuta plus de 30 minutes avec Audesou et lui expliqua qu’il possède une ferme de 15 000 hectares, ce qui est selon lui très petit, surtout pour l’Australie.

Et lorsque Audesou lui posa la question de savoir comment réagir en cas de morsure de serpent au milieu de nulle part, sa réponse fut glaçante : « You die », ce qui veut dire « Tu meurs » en français. Après cette blague qui n’en était pas une, cet homme a confirmé quelques conseils dont un très important en cas de morsure : l’importance de couvrir la blessure et le membre entier avec un bandage de compression. C’est-à-dire, pour une blessure à la cheville, par exemple : bander la blessure de manière très ferme en veillant toutefois à ne pas couper la circulation du sang, continuer le bandage de la même façon en descendant jusqu’à l’extrémité du pied, puis remonter toujours de la même façon et avec ce même bandage jusqu’à l’entrejambe. Ceci, en complément d’un grand sang froid et d’une immobilisation du membre touché pour éviter au maximum la propagation du venin dans le corps, permet de gagner quelques minutes parfois précieuses. Mais bien entendu, cela ne suffit pas pour se sortir d’affaire, l’inoculation d’un sérum antivenin est la principale clé pour se soigner et éviter une fin tragique.

Vraiment, si jamais vous avez le malheur de vous faire mordre par un serpent venimeux, restez calme au maximum pour éviter de faire monter la pression sanguine et éviter que le venin ne se propage plus rapidement. Autant que possible, tentez également d’identifier l’animal.

Suite à cette discussion, il était encore plus clair que la meilleure chose à faire contre un serpent, c’était de ne pas se faire mordre du tout.

Tambo

Avec cette ville, le 09 septembre 2013, nous nous sentions vraiment entrés dans l’Outback. Cela nous faisait peur, car ce terme signifie le désert, tant sur le plan humain que naturel. Il nous fallait donc être prudent pour éviter toute situation problématique, et cela passait par avoir constamment une réserve de 40 litres d’eau potable dans notre voiture, couplée à un réservoir plein de 20 L de carburant, différents liquides d’entretien pour la voiture, et de quoi changer une roue. En effet, par défaut, nous consommions plus de trois litres par jour et par personne sans forcer dans l’Outback, tellement il faisait chaud. Je pense d’ailleurs n’avoir jamais autant bu de ma vie que dans ce désert. Une bonne réserve d’eau était donc primordiale en cas problème sur la route.

Tambo est un village historique, car il est le premier bâti dans cette région australienne. Et cela se ressent fortement dans le village, où l’on peut voir que ses habitants sont fiers de l’ancienneté du lieu et de l’héritage laissé.

La marche proposée le prouve d’ailleurs rien qu’avec le nom « Heritage walk » ou en français « La marche de l’héritage », qui nous a fait cheminer avec Audesou à travers les lieux historiques du village, comme l’ancienne poste qui date de l’année 1874 ou l’ancienne cours de justice, de l’année 1888. Nous avons combiné cette marche avec une autre, la « Coolibah Walk » située aux abords du village, dans la nature, au bord d’une rivière.

Deux marches vraiment intéressantes, nous étions heureux de ce stop Tambo, qui était de bonne augure pour la suite de l’aventure.

Isisford

Plutôt que de nous rendre dans les « grandes » villes de l’Outback indiquées sur nos cartes, nous avons préféré nous perdre un peu plus dans le désert et nous rendre dans le petit village de 200 habitants de Isisford, le 10 septembre 2013, après notre départ de Tambo. Ce village a les allures d’une ville tout droit sortie d’un film de western, avec sa route principale et les longues devantures des magasins.

Nous avons continué dans ce village à vivre selon notre nouveau rythme : route le matin, repos la journée, marche la nuit, lorsque le soleil accepte de souffler un peu et de nous laisser un peu d’air frais.

Isisford nous a démontré d’ailleurs que les australiens étaient vraiment hospitaliers et généreux, en témoigne la sympathie d’une famille présente dans le même parc que nous durant l’après-midi et qui nous a invité à partager avec eux des hot-dogs ainsi que le gâteau au chocolat d’anniversaire du père.

Cet esprit du partage est sans doute dû en partie au fait que ceux qui résident dans l’Outback, loin de tout, à des centaines de kilomètres d’un autre village ou d’une source de vie, savent qu’ils ne sont rien sans les autres. Le partage devient donc une nécessité pour eux, pour espérer vivre ou survivre, sur ces terres bien inhospitalières.

La marche du soir nous guidera à plus de six kilomètres de Isisford, au sud, pour atteindre une aire de pique-nique le long d’une rivière. Marche qui se terminera sous les étoiles, avec un peu d’air frais bienvenu pour conclure.

Longreach

Autoproclamée capitale de l’Outback, Longreach, berceau de la compagnie aérienne Qantas, peut en effet mériter ce titre, vue la taille de la ville.

C’est d’ailleurs intéressant de noter qu’après la visite de nombreux petits villages, être dans une plus grande ville donne tout de suite l’impression qu’elle est immense et qu’elle peut se comparer à Sydney ou Paris.

Située environ 100 kilomètres au nord de Isisford, nous y avons fait un court stop le 11 septembre 2013, dans l’optique de retrouver une connexion Internet pour vérifier l’état de nos annonces pour vendre la voiture. Aucune personne intéressée pour le moment, il faudra sans doute se montrer patient.

Longreach ne nous a pas intéressés, car elle n’avait rien à nous offrir d’intéressant pour nous. Cette ville est plus prisée des touristes, présents en masse.

Le repos était donc au programme de cette journée, bien tranquille sur La Piste Inconnue. Seul le musée sur l’histoire de Qantas intéressait Audesou, mais son prix pour le visiter et le surcoût pour entrer dans le Boeing 747 de démonstration l’ont tenu éloigné de ses portes, dommage.

Winton

Continuons notre progression dans l’Outback, 175 kilomètres au nord-ouest de Longreach, avec Winton, où nous sommes restés une nuit, entre le 12 et 13 septembre 2013. Cette ville est surtout connue pour être le lieu où Banjo Paterson, l’un des plus grands poètes et écrivains d’Australie, a composé Waltzing Matilda, l’une des chansons folkloriques australiennes les plus connues et considérée comme l’hymne national d’Australie officieux pour beaucoup d’australiens. Elle est aussi connue pour sa situation géographique, puisque cette dernière est positionnée dans une région riche en ossements de dinosaures. Il est d’ailleurs possible de fouiller soi-même le sol, à la recherche de son propre os d’une de ces créatures disparues il y a des millions d’années de notre planète.

Le 12 septembre 2013, à la tombée de la nuit, nous nous sommes lancés dans une randonnée de 24 kilomètres, aux portes du parc de Bladensburg National Park. Une marche nocturne de nouveau, pour éviter les grosses chaleurs de la journée.

Malheureusement, après cette marche, où la lune nous a éclairés tout le long de notre chemin comme en plein jour, Audesou a constaté la réapparition des plaques rouges sur ses deux mollets, et de manière plus étalée que la première fois, dans le Carnarvon National Park. L’hypothèse du frottement avec des herbes ou plantes toxiques est tombée à l’eau ce soir-là, puisque nous avions marché sur un chemin totalement dégagé. De ce fait, nous étions plus inquiets que la première fois, et nous craignions que cela ne s’aggrave par la suite.

Le lendemain matin, le 13 septembre 2013, Audesou a fait une visite expresse chez un médecin de la ville de Winton, pour en savoir plus sur ce rash et ces plaques rouges. Mais comme Audesou le craignait, ce dernier n’avait aucune idée de la cause ni de la nature de ces blessures. Le médecin donna malgré tout une crème à appliquer directement sur sa peau, mais une nouvelle fois, comme Audesou s’en doutait, elle ne fut d’aucune utilité. Pour s’en assurer, il ne se l’était appliqué qu’à un seul mollet, pour observer la différence de guérison entre les deux. Et le résultat fut sans appel : les deux guérissaient aussi vite.

Après des petites recherches sur Internet, Audesou trouva des commentaires d’autres personnes qui ont eu le même problème que lui. Ce n’est pas une maladie connue, mais la cause serait de faire des efforts sous une température et un taux d’humidité très élevé. Bienvenue dans l’Outback.

Pour corroborer cette hypothèse, nous avons pris la décision de ne plus faire de longues randonnées durant quelques jours, afin de voir quelle serait l’évolution de ces plaques rouges pendant ce temps. Nous ne savons pas si ce fut le bon diagnostic, mais, même si cela a été très difficile pour lui, ne plus faire de marches a fortement aidé Audesou à guérir et ne plus avoir de plaques rouges, tant qu’il ne faisait pas beaucoup d’efforts.

Après cette décision de ne plus faire de longues marches, nous ne nous sommes pas attardés plus longuement à Winton, où le plan initial était de randonner au sein même du Bladensburg National Park.

Nous nous apprêtions à vivre après Winton une nouvelle aventure sur les routes australiennes avec la conduite sur une route à une seule voie, sur presque 700 kilomètre, jusqu’à Mount Isa. Oui, une seule voie pour les deux sens de circulation. Imaginez rouler entre Angers et Grenoble sur une voie de deux mètres de large. Vous vous dites sans doute que ce n’est pas possible, qu’il devait y avoir de la place tout de même pour deux voitures sur la largeur de la route, et pourtant, non, Audesou disposait de tout juste suffisamment de goudron pour y faire passer la largeur de notre Ford Falcon.

En cas de rencontres avec un autre véhicule, le principe était simple : il suffisait que les deux voitures qui se croisaient se rangent sur le côté de la route, pour continuer leurs chemins respectifs. Exception avec les road trains, qui ont priorité absolue sur tout autre type de véhicules, et pour lesquels il convient de se ranger totalement à l’écart de la route, le temps de laisser passer le mastodonte.

Rassurez-vous, nous étions dans l’Outback, nous n’avons pas croisé des centaines de véhicules chaque jour sur cette route, loin de là.

Cawnpore Lookout

Audesou en rêvait depuis des semaines, le 14 septembre 2013, le Cawnpore Lookout le lui a offert. En effet, Audesou me le répétait depuis des jours et des jours, il souhaitait monter en haut d’une colline pour contempler l’immensité des paysages de l’Outback à des centaines de kilomètres aux alentours.

Malheureusement, les collines, dans l’Outback, ne sont pas légion.

C’est à 200 kilomètres à l’ouest de Winton que nous avons pu apprécier notre premier vrai point de vue dans l’Outback. L’attente en valait la peine. Le Cawnpore Lookout n’est pas une ville, ni un village, mais juste un point de vue offert depuis une colline, située au milieu d’une chaîne de « montagnes ».

Ce lieu est d’ailleurs positionné au niveau d’une ancienne grande mer interne à l’Australie, asséchée il y a des milliers d’années. Avec la sécheresse, l’eau s’est évaporée, mais il reste des stigmates de cette vaste étendue d’eau, en témoignent les collines de cette zone dont le sommet qui stagne toujours à la même hauteur, anciennement surface.

De ce point de vue, des centaines de kilomètres sont visibles sous nos yeux. Juste le désert à perte de vue, même pas une source de vie visible. On peut vraiment se rendre compte à cet instant que l’Australie est une vaste étendue de rien, et cela fait peur. On se sent tout petit à côté d’une telle nature, vraiment impressionnante et qui impose le respect.

De nombreux voyageurs nous rejoindront ce jour-là, pour admirer à leur tour ce paysage. La plupart d’entre eux voyageaient d’ailleurs en direction de Alice Springs, la ville située en plein centre de l’Australie, dans le cadre d’un rassemblement annuel de caravanes de la même marque, qui ont la particularité de pouvoir rouler sur les mêmes chemins accidentés que les 4x4, ce qui est un énorme avantage dans ce pays. Car, contrairement à la France ou de nombreux pays dans le monde, la majeure partie des routes n’est pas goudronnée dans ce pays, d’où le taux élevé de 4x4 dans les rues comparé à celui des voitures traditionnelles.

Chacun de ces voyageurs provenait d’une zone différente d’Australie : l’état du New South Wales, du Queensland, du Victoria, du South Australia. Bref, d’un peu partout en Australie. Chacun avait sa propre histoire sur les routes australiennes, et ils étaient tous heureux de voyager pendant des milliers de kilomètres, au milieu de cette nature encore bien sauvage.

Comme Audesou me l’a fait remarquer ce soir-là, il était intéressant de noter que pour une fois, c’était les autres voyageurs qui venaient à notre rencontre, plutôt que l’inverse, nous qui étions tranquillement installés sur une table de pique-nique ombragée, tout en haut du point de vue. Une nouvelle expérience vécue sur La Piste Inconnue, une de plus.

En plus de ces voyageurs, nous avions d’autres compagnons durant toute la journée. Ils étaient très nombreux, à tourner tout autour de nous. Nous avions beau leur dire de partir, rien à faire, ils étaient sur nous, sans gènes. Ces compagnons n’étaient rien d’autre que des mouches. Présentes par milliers dans l’Outback, dès le premier rayon du soleil, jusqu’à son dernier, elles se font un malin plaisir à voler autour de vous et à tenter de s’infiltrer en vous. La bouche, le nez et les oreilles sont des zones privilégiées pour elles. Inutile en plus de les faire partir, elles reviendront cinq secondes plus tard, encore plus nombreuses. La seule solution pour moi était de me protéger la tête avec mon tour de cou BUFF, tandis que Audesou a pu profiter d’une moustiquaire prévue à cet effet, offerte généreusement par une femme rencontrée sur ce point du vue.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #15

Pour ajouter une petite anecdote, sur le chemin de ce point de vue depuis Winton, nous avons visité un ancien village au nom de Middleton, qui ne compte plus maintenant qu’un hôtel. Cet hôtel est considéré comme le plus isolé de tout le pays, et cela ne m’étonne pas. Nous avons pu observer les vestiges de cet ancien village, avec l’ancienne salle des fêtes par exemple.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #16
Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #17

Boulia

150 kilomètres à l’ouest de Cawnpore Lookout, se trouve Boulia, une sorte d’oasis dans ce désert, puisque nous avions perdu toute trace de vie depuis notre départ du Cawnpore Lookout. Nous avons visité ce village le 15 septembre 2013.

Il était intéressant de noter qu’avec ce village, nous commencions à rencontrer des aborigènes un peu partout dans les rues. Cette tendance s’accentuera de plus en plus au fur et à mesure de notre progression vers le Northern Territory.

Boulia fut un village très intéressant, car il possède une histoire assez originale, une histoire peut-être d’origine surnaturelle. En effet, de nombreux voyageurs ou locaux, depuis plusieurs dizaines d’années, ne cessent d’apercevoir la nuit une ou deux lumières qui flottent dans les airs, parfois vertes, parfois oranges. Ces lumières sont nommés les Min Min Lights et personne ne sait aujourd’hui expliquer leur provenance.

Intrigués, pour en apprendre un peu plus sur ces lumières, nous avons pour une fois fait un petit extra en visitant le musée du village. Musée un peu atypique puisqu’il présente une succession de scènes où des mannequins grandeur nature racontent leurs propres anecdotes sur ces apparitions, et expliquent systématiquement leur propre théorie sur la provenance des Min Min Lights.

Au final, trois hypothèses se dégagent :

  1. Ces lumières sont la conséquence de l’électricité statique générées par les nombreuses pierres situées dans le sol cette région.
  2. Les Min Min Lights sont la résultante de la combustion d’un gaz (le méthane), qui s’échapperait du sol.
  3. Les lumières sont d’origines spirituelles, puisqu’elles seraient liées à la présence dans l’air d’anciens esprits aborigènes.

Ce qui est vraiment intrigant avec ces lumières, c’est que de nombreuses personnes les ont vues, à diverses époques, et parfois, sans savoir qu’il y avait de telles lumières qui rodaient dans les parages. Un nouveau mystère de la vie.

Le village n’a pas beaucoup d’autres choses à offrir aux voyageurs. Il ressemble à peu de choses près aux autres villages traversés dans l’Outback précédemment, avec une rue principale où tout ce qui est important pour la ville est rassemblé (station essence, supermarché, centre d’informations, aire de pique-nique, etc.).

Il faut dire que ces villages de l’Outback sont vraiment petits, même pour l’Australie. Cela n’empêche pas chacun d’entre eux d’accueillir au mieux les voyageurs, en leur proposant même souvent des douches gratuites (parfois dans des toilettes publiques, parfois dans des stations-service). Chaque douche froide prise dans l’Outback est une véritable cure de jouvence et du pur bonheur, car la chaleur a la fâcheuse tendance à vous liquéfier de partout et vous faire vous sentir sale et poisseux constamment.

Dajarra

Notre aventure dans le Queensland commençait à approcher de sa fin. Seules trois étapes nous séparaient à présent du Northern Territory et de ses fameux crocodiles.

Dajarra était surtout une étape, le 16 septembre 2013, pour se reposer et éviter de trop rouler en une journée, sous la chaleur.

Audesou l’avait exprimé plutôt dans l’aventure, mais je m’en suis aperçu surtout dans ce village : notre aventure en Australie et principalement dans l’Outback était beaucoup plus intime que les précédentes, comme en Nouvelle-Zélande par exemple. Ce voyage en voiture nous donnait beaucoup plus de temps pour réfléchir, lire et écrire nos pensées du moment. Pensées sur soi, sur l’aventure, sur le monde en général. Vivre une aventure plus personnelle, dans soi-même je dirais, fait aussi partie de ce type de voyage, qui remet toujours tout en question.

Qui suis-je ? Suis-je fait pour être ici, dans ce voyage ? Qu’est-ce que je souhaite vraiment pour ma vie, pour mon futur ? Comment puis-je m’améliorer ? Voici quelques-unes des questions qui m’ont terrassé, et qui trottent toujours dans ma tête aujourd’hui.

Dajarra, nouveau petit village visité, situé entre Boulia (150 kilomètres au nord) et Mount Isa (150 kilomètres au sud) fut idéal pour se poser une journée, et juste réfléchir. Pas très intéressant pour vous cher lecteur, mais la vie d’un voyageur n’est pas faite que d’histoires incroyables, croyez-le ou non.

Mount Isa

Mount Isa, ou la mégalopole de l’Outback. Cette ville nous semblait vraiment immense comparée par exemple à Isisford et ses 200 habitants. Cependant, elle ne compte que 23 000 habitants, pas de quoi se sentir oppressé a priori, et pourtant… Nous sortions d’une succession de tout petits villages, et se retrouver dans une grande ville nous a fait un choc, un peu la même réaction que celle que nous avions eue plus tôt à Longreach.

Le passage dans cette ville, le 17 septembre 2013, fut bénéfique pour nous pour vérifier de nouveau les annonces postées sur Internet pour vendre la voiture. Malheureusement, toujours aucune réponse, je commençais à trouver cela inquiétant.

Mount Isa est connue pour ses mines de cuivre, argent, zinc et plomb, qui sont situées au sein même de la ville. En réalité, la ville s’est construite juste à côté des mines, et cela ne semble choquer personne. Surtout que chaque jour, deux explosions retentissent dans les mines, le matin et le soir, dans le but de dégager d’autres pierres. Dans cette ville, il est donc possible de manger tranquillement sur une table de pique-nique, et de contempler à seulement quelques mètres de là l’entrée de ces mines géantes.

Le point de vue de la ville, située au centre de celle-ci, fut une bonne occasion pour avoir une meilleure vision de cette mine et de ses alentours. C’est de nouveau incroyable de constater que derrière les dernières maisons de Mount Isa, le désert est bien présent, prêt à engloutir la ville. On aurait limite tendance à oublier que nous étions dans l’Outback, lorsque nous étions en plein cœur de la ville.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #18

Camooweal

Dernier stop dans le Queensland, le 18 septembre 2013, avec Camooweal, situé à environ 200 kilomètres à l’ouest de Mount Isa, et surtout à la frontière avec le Northern Territory. Ce village ne me laissera pas de grands souvenirs. Il est surtout utile aux automobilistes pour s’arrêter quelques minutes le temps de boire, se dégourdir les jambes et repartir de plus belle sur les routes.

Avec Camooweal, nous avons pu constater qu’une nouvelle fois, même si le village ne propose pas de lui-même une aire de camping gratuit, que faire un petit tour sur la route quelques kilomètres plus loin du village suffisait à chaque fois pour trouver l’endroit parfait pour camper. C’est l’un des gros avantages de l’Outback, il y a tellement de place, que personne ne vous dira quelque chose si vous empruntez un bout de terre pour la nuit. Surtout si vous le rendez encore plus propre qu’avant.

La conduite dans le Queensland

La conduite dans cet État, et plus particulièrement dans l’Outback, fut une expérience bien différente de celle vécue dans le New South Wales pour Audesou. Les fameuses routes aux lignes droites sans fin ont fait leur apparition, bordées de terre rouge comme ce que j’avais pu imaginé avant de venir dans ce pays.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #19

Ces routes sont d’ailleurs très dangereuses, comme le rappellent les nombreux panneaux sur le côté, à cause du haut risque d’endormissement au volant et des animaux dont la présence est constante. La chaleur, liée aux lignes droites sur des centaines de kilomètres sont la combinaison fatale pour s’endormir. C’est pour cela que de nombreuses aires de repos sont disposées le long de ces routes, pour permettre aux automobilistes de s’arrêter régulièrement pour se dégourdir et même faire une petite sieste si nécessaire.

Ce qui n’a pas changé cependant avec le New South Wales, c’est le nombre d’animaux morts sur les routes, peut-être même encore plus important dans le Queensland que dans celui visité précédemment. Les kangourous en sont les premières victimes, au plus grand bonheur des oiseaux charognards qui se font un véritable festin avec chacune des carcasses éparpillées le long des routes.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #20
Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #21

Une nouveauté avec cet état, que nous n’avions pas croisée précédemment, ou alors très peu, ce sont les road trains} (« trains routiers » en français), qui sont des camions tractant jusqu’à parfois cinq remorques. Ils peuvent atteindre plus de 50 mètres de longueur, imaginez seulement. De plus, ces camions roulent généralement au-dessus de la limitation autorisée, et vous dépassent sans la moindre hésitation, ne vous laissant parfois aucun autre choix que de vous garer dans le décor en attendant que le train passe. Car face à eux, vous ne faites pas le poids.

Nos aventures en Australie volume 2/3 : le Queensland #22

Pour l’anecdote, ce sont ces camions qui font tourner en quelque sorte l’économie du pays car il n’y a presque pas de trains en Australie. Tout est acheminé grâce à eux, à travers tout le pays, et cela force le respect de savoir que ces routiers passent leurs journées sur les routes aux volants de ces monstres.

Audesou a pris beaucoup plus de plaisir en conduisant sur les routes parfois très techniques du Queensland, plutôt que sur celles du New South Wales. Le sentiment de rouler en Australie, musique constamment dans les oreilles et en totale liberté, était vraiment présent.

En route vers le Northern Territory

Notre aventure dans le Queensland touchait à sa fin après Camooweal. L’Outback fut une excellente surprise, nous qui pensions au départ n’y passer que quatre jours environ, juste le temps pour le traverser en vitesse, pour éviter tout problème avec la voiture notamment. Mais celle-ci a tenu le choc, et se tenait prête pour la dernière partie du voyage en Australie avec le Northern Territory.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...