Le projet CIESA

Publié par Audesou, le 14 février 2013 à 04:30

Les expériences se suivent mais ne se ressemblent pas, sur cette piste que nous traçons jour après jour vers l’inconnu. À l’issue d’une semaine passée dans une vallée venteuse, nous avons quitté El Chaltén à la mi-janvier 2013 avec un nouvel objectif : celui de travailler quelques jours dans une ferme en l’échange du gîte, du couvert et de suffisamment de temps libre.

Toujours en compagnie de Samantha, nous évoluions alors entre la Patagonie argentine et le Chili. Tous deux hors de prix. Outre le désir de limiter nos dépenses, c’est poussés par notre curiosité et l’envie de tenter de nouvelles expériences que nous avons remonté la légendaire route nationale 40 à la recherche d’une ferme prête à accepter trois européens, aussi à l’aise avec une fourche qu’avec un trombone à pistons.

Le défi était de taille, d’autant que, pour pimenter le tout, nous ne souhaitions pas passer pour cette fois par les circuits classiques du type WWOOFing ou HelpX, bien trop procéduriers et lourds à notre goût.

Encore une fois, de la théorie à la pratique, tout est allé très vite.

Afin de nous échauffer, nous avons tout d’abord travaillé deux jours dans la ville de Los Antiguos, sur les bords du lac Buenos Aires, à cueillir des cerises, à arracher de l’ail, et à vivre au rythme des travailleurs de la terre. C’est-à-dire : à la dure.

Travailler 12 heures par jour n’étant pas franchement ce que nous étions venus chercher, c’est finalement plus tard, dans la petite ville de El Bolsón, que nous avons trouvé notre bonheur.

Nous avons débarqué le vendredi 18 janvier 2013 dans cette sympathique cité de la région des lacs, nichée au piémont des Andes, que les hippies de toute l’Amérique du Sud ont érigée en capitale culturelle. Alors que nous comptions originellement n’y séjourner que quelques jours, nous ne l’avons quittée que péniblement, le mercredi 30 janvier 2013.

Arrivés un vendredi soir, nous souhaitions utiliser le temps du week-end pour trouver un endroit où travailler, dès le lundi matin. Deux heures passées le samedi matin dans le marché de la ville nous ont permis de rencontrer au hasard des échanges l’une des membres du projet CIESA (pour Centro de Investigación y Enseñanza de Agricultura Sostenible, soit en français, Centre de Recherche et de Formation pour une Agriculture Durable). Le lendemain soir, nous étions invités à dormir dans le verger de CIESA après une soirée autour du feu avec les membres du projet. Le surlendemain, nous avions les mains dans la terre argentine.

Le plan parfait.

Dans un verger à l’écart de la ville, au milieu d’une communauté à tendance autarcique, nous avons passé plus d’une semaine à travailler le matin et à découvrir les bases de la micro-agriculture biointensive, quand l’après-midi et les week-ends étaient consacrés à la détente. Nous qui avions déjà parcouru presque la moitié du continent, nous nous sommes même surpris à ne pas ressentir le besoin de quitter le petit territoire délimité par le verger pendant ces quelques jours, isolés, hors de tout.

Durant cette période, nous avons bêché, écouté, progressé, arrosé, nettoyé, cuisiné, arraché, empaqueté, protégé, et tout un tas d’autres participes passés en « é ». Peu à peu, Koonshu est devenu expert dans l’art d’esquiver les épines des arbustes fruitiers. Tandis que j’ai de mon côté passé ma maîtrise de grelinette. Deux compétences complémentaires et sans nul doute utiles, en cas d’attaque de zombies. Vous en conviendrez.

En quittant le verger de CIESA, le matin du huitième jour, nous laissions derrière-nous l’une des expériences les plus originales et enrichissantes vécues sur La Piste Inconnue depuis le début de notre aventure.

Merci à vous, amis d’un jour ou de toujours. D’Argentine, du Brésil, du Chili, d’Allemagne, d’Italie, d’Angleterre, de Belgique, de France ou d’ailleurs. Merci pour votre hospitalité sans limite et surtout – surtout – merci de nous avoir confirmé une nouvelle fois que l’Homme, lorsqu’il est libre, est capable de tout ce qu’il peut imaginer.

C’est sous la forme d’une série de portraits que l’hommage aux quelques volontaires du projet CIESA est dressé, aujourd’hui.

Le projet CIESA #1
Le projet CIESA #2
Le projet CIESA #3
Le projet CIESA #4
Le projet CIESA #5
Le projet CIESA #6
Le projet CIESA #7
Le projet CIESA #8
Le projet CIESA #9
Le projet CIESA #10

Déjà 3 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Fana, le 14 février 2013 à 08:37

Encore une nouvelle expérience unique en son genre....
Décidément, votre parcours hors des sentiers battus réserve de bien belles surprises, riches en rencontres avec des êtres encore doués d’humanité et qui prouvent que le monde pourrait être meilleur…

2. Christine, Xavier et les filles, le 14 février 2013 à 18:58

Bonjour de Vendée,
Comme c’est intéressant de vivre autrement...
Pas de jalousie sur les fringues, le travail, la place sociale....
Que du bonheur, très belle expérience de la vie.La vraie !
Merci, au plaisir de vous lire et de vous suivre.
Bon courage......

3. Audesou, le 16 février 2013 à 18:06

@Fana et Christine, Xavier et les filles : De belles rencontres et des gens différents, oui ! Je pense qu’il est important de croire en l’humanité. Quoi qu’il arrive.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...