Comme un jour de fin du monde

Publié par Audesou, le 21 décembre 2012 à 13:54

Vendredi 21 décembre 2012, les deux aventuriers de La Piste Inconnue se réveillent tranquillement à... Ushuaïa !

Tels les rêveurs irrécupérables que nous sommes, nous avons choisi de venir contempler la fin du monde dans la ville la plus australe du monde. Et, peut-être même de repousser l’échéance afin de pouvoir fêter Noël dans quelques jours, en compagnie de certains des globetrotteurs rencontrés sur la route ! Rien que ça.

Jusqu’ici, tout va bien.

Après presque une semaine sans article sur La Piste Inconnue, sachez que l’aventure ne s’est pas relâchée. Au programme des prochains jours, vous pourrez découvrir ici même :

  1. Comment et pourquoi nous avons passé presque deux semaines à Puerto Madryn dans La Casa de Tounens.
  2. « L’opération El Doradillo/Las Canteras », à la recherche des majestueuses baleines franches.
  3. « L’opération Punta Tombo », à la découverte des manchots de Magellan et des éléphants de mer.
  4. Et enfin, le récit intégral d’une aventure qui fait d’ores et déjà partie de la mythologie de La Piste Inconnue : « L’opération Ushuaïa », où comment nous avons réussi à parcourir les 1 800 km qui séparent Puerto Madryn d’Ushuaïa en stop et en 3 jours, entre le mardi 18 et le jeudi 20 décembre 2012.

Je ne vous en dis pas plus.

Belles fêtes de fin d’année à vous, et restez à l’écoute : le meilleur est toujours à venir !

Déjà 7 traces de pas sur « Comme un jour de fin du monde »

Buenos Aires, ou comment retrouver Paris en Argentine

Publié par Koonshu, le 15 décembre 2012 à 14:59

Ilha Grande, Parati, São Paulo, Curitiba, Foz do Iguaçu, Puerto Iguazù. Beaucoup de villes traversées en peu de temps. Il était temps pour nous de nous poser un peu, tranquillement, dans une ville. Notre choix s’est porté sur Buenos Aires, capitale de l’Argentine.

En tout, nous serons restés une semaine entière dans cette ville, aux drôles allures de Paris. Les mots d’ordre étaient marche, découverte et repos durant ces quelques jours. Cela nous permettait également de préparer la suite de notre périple, qui était très floue pour nous à ce moment de l’aventure.

Pour économiser un peu et parce que c’est le meilleur moyen de découvrir une ville, nous avons effectué tous les déplacements à pied, sans exception. Quand on sait que Buenos Aires est la deuxième ville d’Amérique du Sud, en terme de population, avec presque 13 millions d’habitants, derrière São Paulo, vous vous douterez que nos pas ont été très nombreux sur les pavés de cette ville.

Recoleta

Première vraie marche dans cette ville, se rendre dans le quartier Recoleta qui est une zone résidentielle et historique de Buenos Aires. Cette partie de la ville nous avait été indiquée par Vincent, un ami de Audesou, que je remercie au passage pour ses conseils avisés sur les zones à visiter dans la ville.

Nous avons fortement apprécié notre marche dans ce quartier, en passant notamment par le cimetière de Recoleta, qui ressemble quelque peu au cimetière du Père-Lachaise à Paris, avec de nombreuses personnalités du pays enterrées à l’intérieur. Celui de Buenos Aires est encore plus impressionnant, avec toutes ses immenses sépultures présentes dedans. Nos pas nous ont guidés également dans un parc dans lequel est présent la Floralis Genérica, une sculpture réalisée en acier représentant une fleur.

Palermo

Certainement l’un des quartiers les plus boisés de la ville, avec de nombreux parcs présents dedans, comme le jardin botanique, le jardin japonais, le zoo de Buenos Aires et les Bois de Palermo.

Ce quartier nous intéressait aussi pour la présence du planétarium de la ville, le Planétarium Galileo Galilei. En effet, en changeant d’hémisphère, toutes les étoiles que l’on peut observer la nuit ont changé. De ce fait, notre chère Étoile polaire, si précieuse dans l’hémisphère nord pour nous indiquer le nord, n’est plus visible dans cette partie du monde. Un petit tour dans ce planétarium nous a permis d’en apprendre un peu plus sur les étoiles que l’on peut observer ici et notamment sur la Croix du sud, un regroupement de quatre étoiles qui nous permet de déterminer la direction du sud. Cela nous sera certainement très utile lors de nos prochaines randonnées dans les montagnes argentines.

Puerto Madero

Ancien port de la ville, ce quartier est surtout connu de nos jours pour la présence de la Réserve écologique de Buenos Aires . Il s’agit d’un très grand espace vert de plus de 350 hectares, rien que ça. Avec Audesou et Samantha, une jeune femme anglaise très sympathique rencontrée un peu plus tôt dans notre aventure à Puerto Iguazù, nous en avons profité pour faire une très grande balade tout autour de cette réserve. De plus, c’est une zone privilégiée pour les observateurs d’oiseaux, puisqu’elle comporte environ 250 espèces d’oiseaux.

Pour se ressourcer et s’offrir un grand bol d’air, loin des tumultes de la ville, c’est l’endroit parfait à Buenos Aires. Petit conseil, n’y allez pas un lendemain de jour de pluie, vous risqueriez, comme nous, de vous retrouver devant un portail fermé, ce qui n’est pas très agréable.

San Telmo

San Telmo est l’un des plus anciens quartiers de la ville. Cela se ressent fortement lorsque l’on arpente ses rues, puisqu’il comporte de nombreux magasins d’antiquités.

Lors de notre marche dans cette partie de la ville, nous avons eu la chance d’observer une parade de danse et de musique. Ressemblant quelque peu au carnaval de Rio de Janeiro en beaucoup plus petit, cette parade nous a permis de contempler le show de plusieurs comparsas, c’est-à-dire des groupes de danseurs et de musiciens jouant des congas, un gros tambour d’origine cubaine. Entre percussions et danses, ce spectacle fut très agréable à regarder et écouter. Une fois de plus, mise à part notre agression, nous étions chanceux d’être situés au bon endroit, au bon moment.

Nos ressentis

Koonshu

Personnellement, je n’ai pas particulièrement apprécié cette ville, sans toutefois la détester. Trop proche de Paris, elle ne m’a pas vraiment dépaysé. Je reste un peu sur ma faim. L’agression que nous avons subie ne joue clairement pas en sa faveur non plus, c’est sûr. Même sans ce fait, je suis convaincu que mon opinion n’aurait pas beaucoup changé.

Je pense également qu’elle ne venait pas au bon moment dans notre aventure. Nous étions passés par de nombreuses grosses villes auparavant, j’avais besoin de nature et de plus d’espace, choses que ne pouvait pas m’offrir Buenos Aires.

Pour relativiser un peu, j’ai tout de même apprécié les quelques balades effectuées dans les parcs et espaces verts de la ville. Pour ceux qui aiment beaucoup Paris, venir à Buenos Aires sera alors un vrai plaisir pour vous.

Audesou

Audesou, quant à lui, a une opinion plus positive sur Buenos Aires, malgré notre agression. Retrouver une ville à l’architecture proche de Paris fut une bonne pioche pour lui. Il a apprécié également toutes nos balades réalisées. De plus, nous avons rencontré beaucoup de personnes intéressantes, dans notre auberge ou à l’extérieur, durant notre séjour, ce qu’il a fortement apprécié.

Déjà 4 traces de pas sur « Buenos Aires, ou comment retrouver Paris en Argentine »

Agression à Buenos Aires

Publié par Audesou, le 10 décembre 2012 à 05:12

Lorsque l’on publie un article avec un titre comme celui-ci, le code de l’élégance impose de débuter par la conclusion. La voici donc, simple, sobre, crue : pas d’inquiétude, tout va bien, aussi bien du côté de Koonshu que du mien.

L’histoire que je m’apprête à vous raconter s’est déroulée le mercredi 28 novembre 2012, au soir, à Buenos Aires. Déjà un peu plus d’une semaine. Déjà lointaine. Déjà perdue dans le temps. J’ai choisi de prendre un peu de recul avant de déposer ici les mots qui suivent.

Il devait être 21 heures

Il devait être 21 heures, et nous marchions tous deux dans l’Avenida 9 de julio — qui ressemble fort aux Champs-Élysées parisiens — à la recherche d’un lieu où apaiser le chant bourdonnant de nos estomacs vides. Un groupe de cinq individus arrivait en face. Nous discutions de choses et d’autres, nous n’y avons pas prêté attention.

Je pressens soudain que quelque chose ne tourne pas rond. Un regard jeté en avant, et le pressentiment devient une certitude. Il est malheureusement trop tard pour éviter le contact. Pas le temps d’échanger un mot entre nous. Qu’importe, nous connaissons les règles du jeu. Nous y sommes préparés. L’un comme l’autre, nous savons qu’il nous faut désormais faire preuve de sang-froid.

Tout est allé relativement vite.

En quelques secondes, nous avons été isolés à grand renfort d’intimidation physique et de cris : ¡ El dinero, el dinero, el dinero !. En espagnol, cela veut dire l’argent. Le trottoir, pourtant fréquenté quelques secondes auparavant, s’est dépeuplé comme par magie. Vous connaissez la musique.

Deux individus ont emmené Koonshu à l’écart. Contre un mur. Hors de mon champ de vision. Là, ils lui ont littéralement fait les poches. Après avoir consciencieusement tout vidé jusqu’à la moindre facturette, ils ont tenté de lui extorquer davantage. Peine perdue, il n’avait plus rien sur lui. Ses deux agresseurs n’étaient pas armés, et aucun coup n’est parti. Heureusement.

Pendant ce temps-là, les trois autres hommes m’ont plaqué au mur. L’un d’eux pointait un cutter armé à quelques centimètres de mon visage. J’ai connu des étreintes plus agréables. Je me suis concentré sur deux actions simples : de la main droite, serrer son poignet et le maintenir aussi éloigné que possible ; de la main gauche, rechercher puis donner le portemonnaie — le leurre — qui se trouvait dans l’une des poches de mon pantalon.

Lorsque l’étau s’est relâché, au bout de ce qui devait être une demi-minute, le temps de vérifier mutuellement que nous allions bien, la meute avait disparu dans la nature. Modus operandi classique.

Nous portions chacun sur nous un portemonnaie destiné spécifiquement à nous sortir sans dommage de ce type d’assauts, de ce type d’expéditions en mode racket ordinaire. À l’intérieur : quelques dollars canadiens et une douzaine de réals brésiliens.

À l’heure des comptes, Koonshu s’est fait voler ledit portemonnaie, un couteau de l’armée suisse, des facturettes, ainsi que 24 pesos argentins — c’est-à-dire moins de 4 euros !

De mon côté, seul le leurre a été dérobé. Un billet de 50 pesos, resté bien au chaud entre ma fesse droite et le mur durant toute la durée de l’agression nous a permis par la suite de prendre un repas et d’échanger à propos de ce que nous venions de vivre...

Ce que nous en retirons

Par définition, toutes les expériences sont enrichissantes. Plus particulièrement, les mauvaises. Celle-ci ne déroge pas à la règle.

Cette désagréable aventure n’a pas entamé notre envie de voyager, et cela tombe bien, car nous comptons bien continuer à vous faire rêver ! Nous en retenons surtout le principal : nous sommes en vie — et en forme — tous les deux. Nous retenons également que nous avons bien fait de sortir ce soir-là sans sacs, passeports, appareils photo et autres cartes bancaires.

Sur le coup, nous n’avons pas ressenti de peur. Pas de panique, pas de cœur ou de respiration qui s’emballe, rien de tout ceci. Même si nous savons que nous ne sommes jamais à l’abri d’autres expériences de ce type avec nos têtes d’étrangers, même si le soir qui a suivi j’ai eu du mal à trouver le sommeil, en colère, déçu et dégoûté, des nœuds plein la tête à force de me demander ce que j’aurais pu faire de mieux, nous sommes heureux de n’avoir jamais négligé l’éventualité d’une attaque lors des préparatifs, et d’avoir su garder notre sang-froid.

Comme on le dit parfois, les choses auraient pu mal tourner.

Voyageuses et voyageurs de tous horizons, si cela peut vous être utile un jour, voici certains des conseils que nous nous appliquons à nous-mêmes lorsqu’il est question de faire face à ce type de situations :

  • Autant que possible, évitez de sortir avec votre passeport et vos cartes bancaires sur vous. En veillant à n’emporter que l’argent liquide nécessaire à votre journée ou soirée, le risque financier et administratif est atténué.
  • Face à des agresseurs équipés d’armes blanches ou à feu, évitez d’opposer une résistance frontale. Ne restez pas passif pour autant. Privilégiez le détournement souple de l’attention. Utiliser un leurre est une technique efficace contre des agresseurs non chevronnés.
  • Dans les zones sensibles, évitez de vous isoler.
  • Soyez constamment attentifs à ce qui se passe autour de vous et, lorsque vous évoluez dans la rue, veillez à marcher d’un pas assuré. C’est-à-dire : menton légèrement relevé, épaules ouvertes, foulées stables et régulières, buste et regard droits. Donnez à votre environnement l’impression que vous êtes ici chez vous, que vous savez où vous allez. Surtout lorsque vous êtes perdu. Avec le recul, c’est un point que nous avons malheureusement négligé ce fameux soir. Nous marchions çà et là, oisifs, à la recherche d’un lieu inconnu, la tête en l’air. Autant nous coller une cible rouge sur la tête.
  • Veillez à séparer vos liasses de billets. Disposez votre argent liquide dans plusieurs de vos poches. Si le vent tourne franchement en votre défaveur, n’hésitez pas à placer vos cartes bancaires dans vos sous-vêtements.
  • Souvenez-vous que vos agresseurs n’en mènent souvent pas large, et qu’il est dans leur propre intérêt de déguerpir dès que possible après être passés à l’action. Si possible, jouez la montre.
  • Ne passez à l’attaque que si vous avez la certitude d’avoir l’ascendant sur vos agresseurs. En d’autres termes, ne passez à l’attaque que si vous avez déjà virtuellement gagné le combat. La base de L’Art de la guerre. Ne vous fiez pas à la taille ou à la corpulence de ces derniers, vous pourriez parfois être surpris. Ne vous fiez pas non plus à leur potentiel d’intimidation. Si vous choisissez de frapper, arrangez-vous pour agir en premier.
  • En cas de pluie de coups, protégez autant que possible : votre tête, votre cou, votre torse et vos parties.
  • Conservez votre sang-froid. Le meilleur moyen pour rester lucide sous adrénaline est encore de vous être entraîné mentalement à l’avance, à réagir dans ce type de situations.
  • Ne vous laissez pas abuser par vos émotions. La peur, la panique et la terreur sont les fruits de votre imagination. Elle-même savamment alimentée de sombres fables par les médias. Si elles arrivent parfois, les agressions restent rares. Et il y a un monde entre se faire attaquer et finir exsangue dans un bain de sang.
  • Engagez le dialogue. Certes, cela est toujours plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsque vous ne maîtrisez pas la langue de vos agresseurs. Mais tâchez de faire de votre mieux pour, depuis le statut de proie, revenir à celui — bien plus noble — d’être humain.
  • Et, bien sûr, n’oubliez pas ce qui compte réellement : votre vie et celle des gens que vous aimez. Le reste n’a aucune espèce d’importance. Si vous vous retrouvez dans une situation dans laquelle vous n’avez d’autre choix que de laisser filer vos biens et votre argent en l’échange d’une vie chère à vos yeux, ne réfléchissez pas une seconde. Ne jouez pas les héros.

Déjà 10 traces de pas sur « Agression à Buenos Aires »

Les chutes d’Iguazú : le côté argentin

Publié par Audesou, le 4 décembre 2012 à 18:30

Il y a un peu plus d’une semaine, vous découvriez sur La Piste le côté brésilien des chutes d’Iguazù. Alors que nous nous apprêtons ce matin à embarquer dans un bus argentin qui nous emmènera de Buenos Aires à Puerto Madryn — 20 heures de trajet — je programme la publication de cet article dans quelques heures.

Dimanche 25 novembre 2012. Nous étions sur le point de découvrir l’autre face de ce monument de la nature. Et, cette fois encore, nous n’avons pas été déçus par le spectacle qui s’offrait à nous à quelques dizaines de kilomètres de Puerto Iguazù.

Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #1
Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #2
Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #3
Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #4
Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #5
Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #6
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Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #19
Les chutes d'Iguazú : le côté argentin #20

Déjà 6 traces de pas sur « Les chutes d’Iguazú : le côté argentin »