Vers la vallée de l’Elqui
Publié par Koonshu, le 9 mars 2013 à 15:18
Suite à notre séjour de 4 jours au pied du volcan Villarrica, à Pucón, une multitude de choix se présentaient à nous comme prochaine destination. Mais aucune ne convenait vraiment à chacun de nous trois : Samantha, Audesou et moi-même. Soit trop touristique, soit pas assez intéressante, soit trop chère. La solution que nous avons alors adoptée était de se rendre directement en bus de nuit à Santiago, la capitale du Chili.
Santiago
Pour profiter de la ville, se reposer et rattraper le retard accumulé depuis trop de temps sur La Piste Inconnue, nous avons opté pour un séjour de 5 nuits, du 8 au 13 février 2013. C’est beaucoup, mais Santiago est une capitale, nous pensions que comme pour Buenos Aires, il nous faudrait plusieurs jours pour découvrir les différents quartiers intéressants de la ville.
Bien mal nous en a pris, autant vous le dire franchement, Santiago nous a fortement déçus. La ville en elle-même ne présente pas de réel intérêt. Mes paroles peuvent paraître dures, mais aucun autre mot ne me vient à l’esprit pour décrire mon ressenti. Esthétiquement laide, elle est en plus globalement très polluée (air, rues, cours d’eau, etc.). Rien que de voir la sublime rivière de la ville vous donnera un bon aperçu de son atmosphère.
Nous avons pourtant effectué de nombreuses marches dans les rues de cette ville, pour lui laisser une chance à chaque fois de nous surprendre et de faire évoluer positivement nos avis. Mais rien n’y a fait, les arrêts pour prendre des photos ou vidéos des lieux traversés se faisaient très rares. Parcs, maisons, immeubles, bâtiments publics, rien ne sortait vraiment du lot. Quel désarroi pour nous, d’avoir choisi de séjourner 6 jours dans une ville qui ne nous convenait absolument pas.
Pire, l’auberge dans laquelle nous avons posé nos valises souffrait d’un problème de connexion à Internet durant notre passage. Difficile pour nous alors de profiter de notre temps là-bas pour écrire des articles et rattraper notre retard sur notre carnet de route.
Petite éclaircie dans cette ambiance morose, le Musée de la Mémoire et des Droits de l’Homme. L’histoire de ce pays nous était presque totalement inconnue avant d’arriver sur ses terres. Notamment les événements liés à Augusto Pinochet. Audesou, toujours très curieux, souhaitait se documenter sur ce sujet pour combler cette tare. C’est pourquoi il nous proposa la visite de ce musée, qui fut une excellente surprise. Moi qui n’apprécie pas ce genre d’établissements généralement, je me suis facilement laissé porter par les vidéos, sons, affiches et objets présents dedans qui présentaient clairement l’histoire de ce pays divisé par l’ère Augusto Pinochet, qui est d’ailleurs un sujet encore très tabou et sensible ici, au Chili.
Ce musée nous a permis également de découvrir le passé du palais La Moneda, dans lequel Pinochet, lors du coup d’état du 11 septembre 1973 pour prendre le pouvoir, poussa en quelque sorte au suicide le président de l’époque, Salvador Allende. Fait intéressant, nous étions passés devant ce palais sans vraiment y prêter attention à de nombreuses reprises avant de prendre connaissance de cette information. Les jours suivants, une pause s’imposait devant ce bâtiment, en forme de respect ainsi que pour observer plus en détails le théâtre d’un drame, pas si éloigné dans le temps que cela puisque cette année, le peuple chilien soufflera la quarantième bougie de son bombardement...
La ville manqua cruellement de piquant pour nous. Audesou s’est vite lassé et n’en attendait plus rien dès le deuxième jour. À l’exception du musée présenté ci-haut. De mon côté, j’espérais trouver chaque jour une raison qui me ferait changer d’avis et apprécier cette ville, mais comme vous l’aurez compris, rien ne se passa. Santiago restera une ville dénuée d’intérêt pour nous.
Longtemps, nous nous sommes posé la question de savoir si cela venait de nous, si nous étions les seuls à ne pas apprécier cette capitale. Après quelques discussions avec des chiliens ou d’autres voyageurs, la réponse s’impose d’elle-même, Santiago n’est vraiment pas haut placée dans le cœur de ceux qui foulent son sol.
La Serena
Pour retrouver l’une des amies de Samantha partie vivre depuis deux ans à La Serena, La Piste Inconnue a fait un détour par cette ville. Malheureusement, ce lieu ne restera pas une nouvelle fois dans les annales, à notre plus grand regret.
C’est du 14 au 18 février 2013, à La Serena, que nous avons eu l’occasion de découvrir l’océan Pacifique pour la première fois de notre vie. La très longue plage en elle-même n’est pas exceptionnelle. Pas vraiment jolie car polluée, constituée de sable pas fin et gardée par des buildings en arrière-plan. Il y a mieux comme carte postale...
Le reste de la ville, comme pour Santiago, ne présenta pas vraiment d’intérêts pour nous, grands voyageurs qui recherchent les espaces, la nature et les belles randonnées. De plus, durant notre passage, les touristes étaient présents en masse. Il faut dire que nous y étions durant les vacances d’été. Des animations étaient organisées un peu partout dans la ville (marchés, concerts dans la rue, événements sur la plage, etc.) mais nous n’étions sans doute pas dans le bon état d’esprit pour apprécier toutes ces animations, qui nous paraissaient un peu superficielles.
Nous avons malgré tout profité de la plage et marché tout le long jusqu’à Coquimbo, ce qui représente une randonnée de 24 kilomètres, aller et retour. La balade fut agréable, mais sans plus.
Audesou sentait peu à peu durant cette période qu’il perdait le fil de son aventure. Cela faisait deux villes consécutives que nous n’appréciions pas, il était temps pour nous de reprendre le taureau par les cornes et de redonner un coup de fouet à notre voyage. Le choix d’une destination plus petite, moins touristique et dans laquelle les randonnées sont possibles avec un bel environnement était alors obligatoire.
Pisco Elqui
Petit village enclavé dans la vallée de l’Elqui, situé à environ 70 kilomètres à l’est de La Serena, Pisco Elqui est une étape qui, enfin, nous convenait parfaitement. Après l’avoir atteinte en stop, nous y sommes restés une nouvelle fois 4 jours, entre le 18 et 21 février 2013.
Il faut dire que les paysages présents dans cette vallée sont tout simplement magnifiques, presque lunaires. En effet, peu de végétaux sont susceptibles de vivre dans cette atmosphère aride et désertique, qu’impose le climat dans cette région chilienne.
Cependant, un fruit est cultivé grâce à l’immense chaleur ambiante dans cette vallée. Un fruit très important pour les chiliens : le raisin. Il est en effet le composant de base du Pisco, une sorte d’eau-de-vie de raisin très appréciée au Chili ainsi qu’au Pérou. Nous avons eu l’occasion de tester ce breuvage, à Santiago, que j’ai bien apprécié ainsi que Samantha. Audesou, fidèle à lui-même, goûta et, comme à chaque fois, eu du mal à terminer son verre.
Autre particularité de cette vallée, le ciel durant la nuit est réputé pour être le plus noir de toute la planète. Quatre raisons se cumulent pour offrir ce ciel ténébreux :
- Absence de pollution lumineuse.
- Absence de pollution atmosphérique.
- Atmosphère très sèche.
- Nuages très rares.
Nous qui apprécions observer les étoiles, il s’agissait donc de l’endroit parfait pour lever nos yeux vers le ciel lorsqu’il ne reste que la lune pour éclairer les montagnes désertiques de la vallée.
Nous avons renoué à Pisco Elqui avec notre activité favorite : la marche. Que cela faisait du bien de se balader en plein milieu de tels paysages, en haut d’une montagne ou en plein milieu de la vallée. Tout était vraiment somptueux. La couleur verte des vignes tranche avec celle orangée des montagnes, ce qui offrent un spectacle permanent.
Cette ville fut donc pour nous un excellent choix. Nous sommes revenus à nos fondamentaux pour relancer la machine. Mission accomplie Pisco Elqui, merci à toi. Nous sommes prêts désormais pour de nouvelles aventures extraordinaires.
Déjà 3 traces de pas sur ce bout de piste :
1. Christine, Xavier et les filles, le 9 mars 2013 à 16:24
2. Fana, le 11 mars 2013 à 10:03
Comment ça, vous n’avez pas voulu vous baigner dans cette si jolie rivière ;-)))
Il est clair que votre deuxième destination offre des paysages autrement plus agréables que cette ville qui ressemble, d’après vos photos, à beaucoup d’autres villes ayant vécu sous le joug d’un dictateur pendant bien trop longtemps.
Quant à la production de raisins dans la vallée de l’Elqui, ne sert-elle qu’à la confection de cette sorte d’eau de vie ou permet-elle également la réalisation de quelques vins ?
Au plaisir de vous lire encore et encore...
3. Koonshu, le 13 mars 2013 à 00:38
@Christine, Xavier et les filles : Samantha est la seule responsable de notre retard, bien évidemment. :-P Non plus sérieusement, écrire des articles nous prends toujours beaucoup de temps et nous préférons vivre de belles aventures que de rester trop de temps dans les auberges à écrire. Mais pas d’inquiétude, nous rattrapons notre retard petit à petit.
Merci pour vos encouragements. :-)
@Fana : J’ai bien voulu m’y baigner dans cette sublime rivière à Santiago, mais Audesou m’a retenu de force, je le regretterai toute ma vie maintenant...
À ma connaissance, le raisin cultivé dans cette vallée ne sert qu’à produire du Pisco.
Bonjour vaillants explorateurs Tourangeaux,
Effectivement vous avez un peu de retard dans vos rédactions....Nous espérons que Samantha n’est pas la seule responsable.....
Mais on vous pardonnera facilement, tant vos récits et vos photos sont intéressants et nous font voyager.
Bon courage à vous trois...
A bientôt, au plaisir de vous lire........................