Trekking sans guide dans le canyon de Colca

Publié par Audesou, le 26 avril 2013 à 03:03

Le 1er avril 2013, notre petite équipe a débarqué dans la deuxième cité du Pérou, Arequipa. La ville est immense, polluée, bruyante et étouffante. Effrayante, quelque part. Définitivement sans intérêt pour ceux que les mégapoles ne font pas vibrer. Elle attire toutefois les aventuriers de tous horizons car elle sert de camp de base lors de l’exploration de deux sites majeurs de cette zone de notre planète : le stratovolcan El Misti et le canyon de Colca.

C’est parce que nous tenions à découvrir ce dernier que La Piste Inconnue nous a menés ici. Le canyon de Colca, c’est le deuxième canyon le plus profond du globe, avec ses 3 400 mètres de profondeur. Fait intéressant, qui ravira les plus ornithologues d’entre vous, c’est aussi l’un des seuls lieux au monde depuis lesquels on peut contempler le vol des condors des Andes – oiseaux de très haut vol – en plongée, les pieds épinglés sur la terre ferme.

Nous souhaitions marcher 4 jours, seuls, dans le canyon. Au grand dam du cartel du tourisme d’Arequipa, qui tente lourdement de dissuader les étrangers de s’y aventurer de manière indépendante, par des moyens plus ou moins honnêtes. Bienvenue au Pérou, ô toi la vache à lait ! Il faut dire que l’organisation de tours pour touristes dans le canyon est un marché juteux, et que trouver sur place une carte précise et à jour du site relève du fantasme. En réalité, comme c’est très souvent le cas, avec un minimum d’expérience et de sens de l’orientation, il est tout à fait possible de s’aventurer à pied et sans guide dans le bien peu ordinaire et très escarpé canyon de Colca.

Dans l’espoir de continuer à vous faire rêver et d’aider les éventuels voyageurs qui souhaiteraient eux aussi y randonner sans guide, cet article raconte l’histoire de notre expédition.

Arequipa, le camp de base

Nous sommes désormais le matin du jeudi 04 avril 2013.

Pour 4 jours de trek, nous choisissons de n’emporter que nos sacs de 22 litres. Nous laissons nos gros sacs à l’auberge où nous avons séjourné, pour ne les récupérer qu’au retour, prévu le lundi 08. Armés du strict nécessaire, nous marchons jusqu’au terminal terrestre de la ville, où nous prenons un bus à 11:00 pour Chivay.

Veillez à laisser vos affaires auprès d’hôtes de confiance. Éventuellement, payez pour faire garder vos bagages dans le terminal terrestre.

Chivay, la porte d’entrée

Après 3 heures de route, qui nous font passer par un col à près de 5 kilomètres d’altitude, nous arrivons à Chivay, la porte d’entrée du canyon. Rapidement, nous négocions le prix d’une chambre triple, et partons découvrir le lieu avant la tombée de la nuit.

À Chivay, nous achetons notamment nos boletos turísticos (tickets touristiques), obligatoires pour rentrer dans le canyon. En avril 2013, nous payons 70 nouveaux sols par tête, strictement non négociables. Cela représente à cette date une vingtaine d’euros, c’est-à-dire une somme relativement importante pour le Pérou. Sur le papier, les fonds récoltés sont ensuite équitablement répartis pour soutenir le développement économique des différents villages du canyon. Dans les faits, au regard du décalage flagrant entre la qualité et la fraicheur des infrastructures de Chivay et celles des autres villages de la région, on est en droit de se poser des questions. D’autant que le village de Chivay est la porte d’entrée du canyon, depuis Arequipa. Je manque d’informations pour l’affirmer, mais qui a dit « racket organisé » ?

Nous nous couchons tôt, ce soir-là. Le lendemain, le réveil sonne à 02:45.

Vendredi 05 avril 2013, il est cette fois 03:30, et deux silhouettes françaises accompagnées d’une silhouette britannique tracent leur route à travers les rues endormies. Nous prenons un bus à 04:00 pour assister vers 05:30 au lever du soleil depuis le mirador de la Cruz del Cóndor, avant d’atteindre à pied le village de Cabanaconde, où nous dormirons ce soir. Quelques personnes sont déjà là en file indienne, à l’endroit même où le bus siègera dans quelques dizaines de minutes. Nous sommes les seuls gringos à prendre notre place dans la file. Au moment de l’arrivée du bus, nous assistons stupéfaits au mépris des locaux vis-à-vis des étrangers. Le racisme anti-blancs existe malheureusement lui aussi. Exactement 5 mois que nous avons quitté la France, et nous n’avions encore jamais vécu cela. Nulle part. Alors que nous étions quasiment premiers dans la file, nous devons jouer des coudes, pour finalement passer une bonne partie du trajet assis dans la rangée centrale, faute d’avoir été acceptés sur des sièges pourtant parfois libres lors de notre montée. Bon esprit. Nous ne sommes visiblement pas les bienvenus.

Tant pis, après quelques échanges un peu secs dans le véhicule, nous arrivons tout de même à Cruz del Cóndor juste à temps pour y contempler seuls le lever du soleil. Pas un seul condor en vue pour le moment, mais l’instant est magique. Sous nos yeux émus se déploie pour la première fois le vertigineux canyon de Colca. Cette formation naturelle est époustouflante, il faut le voir pour le croire.

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Vers 06:30, suite à une heure passée dans le froid mais le beau temps aux alentours du mirador, nous entamons la première partie de notre trek : 14 kilomètres de route le long du canyon, jusqu’au village de Cabanaconde. Dos au soleil, un plaisir. Sur la route, nous apercevons pour la première fois quelques condors des Andes, en contrebas. Ainsi que quelques minuscules villages, dont on se demande s’ils ne sont pas à tout instant en train de perdre l’équilibre, juchés sur les pentes opposées. Arrivés en vue de Cabanaconde, nous quittons la route par la droite, juste après un grand réservoir d’eau, pour couper à travers champs, sur les conseils avisés d’un habitant du coin.

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Cabanaconde, le cœur du canyon

Nous sommes à Cabanaconde vers 09:30, sympathique petit village perché sur les hauteurs du canyon, où nous débutons la traditionnelle négociation pour la nuit. Nous sommes en position de force, la saison des pluies termine tout juste et la haute saison touristique ne commence que dans quelques semaines. Le timing est parfait.

C’est depuis ce lieu que nous effectuerons une boucle de trois jours dans les profondeurs du canyon. Dès les premiers instants, je suis agréablement surpris par le côté très authentique de l’atmosphère qui règne ici, dès lors que l’on s’éloigne des rues touristiques, tout comme je l’avais été plus tôt au Chili avec San Pedro de Atacama.

Nous déjeunons sur le toit de l’auberge, et dormons ensuite jusqu’aux environs de 17:00.

Lors du tour du village, au réveil, nous rencontrons trois fillettes de quatre, cinq et quatre ans. Le dialogue s’engage, elles s’amusent à tenter de deviner mon âge. « Soixante ans !? », non, plus jeune. « Quarante ans ?! », non, encore plus jeune. « Huit ans ?! », non, plus vieux, plus que vingt et moins que trente. Réflexion intense. « Dix-huit ans ?! », ah ah ! Eh bien non, loupé !

Lire un peu d’innocence dans les yeux de ces trois enfants nous fait du bien après l’expérience dérangeante vécue au petit matin.

Nous assistons ensuite à un spectacle saisissant. Aux abords de l’arène du village, à l’ouest, nous sommes intrigués par un attroupement. Tous les habitants sont rassemblés pour assister à la session. Les hommes du village sont en train de dresser des chevaux sauvages, aidés de lassos. J’ai l’impression de vivre l’une des aventures de Yakari. Nous admirons la dextérité avec laquelle ils manient leurs cordes ainsi que le respect qu’ils portent pour ces animaux, malgré l’apparente violence qui se dégage de la scène.

Ce soir encore, nous nous couchons très tôt. Réveil à 05:30 et début des choses sérieuses, demain.

Llahuar, les sources chaudes

Le samedi 06 avril 2013, nous démarrons la marche vers l’ouest à 06:30. L’idée est d’atteindre avant midi le village de Llahuar, au pied du canyon, de l’autre côté du Río Colca.

Le soleil est déjà chaud, je me dis que nous aurions dû partir plus tôt. Mais qu’importe, les paysages sont magnifiques. Nous atteignons rapidement le mirador de Achachiwa, avant de continuer à travers champs. Sur cette partie du trek, la piste en léger dévers n’est pas toujours évidente et se confond parfois avec des ruisseaux. Guidez-vous à l’intuition et aux points cardinaux. Suivez également les traces laissées par les ânes, passés là des milliers de fois avant vous.

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Après une petite heure, c’est le début de la longue descente dans les entrailles du canyon. Le chemin vers Llahuar devient alors aussi simple à suivre qu’abrupte, toujours très sinueux, et glissant. Préparez-vous à traverser quelques pierriers sous le soleil, buvez beaucoup, restez concentrés et veillez sur vos chevilles ainsi que vos genoux. Éventuellement, si tel est votre style, un ou deux bâtons peuvent aider.

À mi-chemin, alors que nous faisons halte à l’ombre d’un grand rocher, nous avons la surprise d’être surpris par un condor, probablement surpris lui aussi. C’est une rencontre surprenante. Nous l’observons planer à quelques mètres de nous. Je dirais 6 mètres, à vol d’oiseau, évidemment. À l’ombre de ce même rocher, depuis la face sud du canyon, nous apercevons pour la première fois les villages de Llahuar et Llatica.

Nous continuons la descente, traversons un premier pont, au-dessus du Río Colca, puis un second, trente minutes plus tard, au pied de Llahuar. Il est alors presque 11:00. Comptez environ 03:30 de marche si vous ne vous arrêtez que pour vous ravitailler, et jamais pour contempler les paysages.

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Llahuar, c’est un village composé d’une douzaine de bâtisses, à tout casser. Nous y déjeunons avec une superbe vue sur le canyon, et entamons ensuite la traditionnelle sieste. Tandis qu’il faisait frais à Cabanaconde, il fait très chaud ici, dans ce lieu encaissé. Seul le fleuve rafraichit un peu l’atmosphère. Il faut dire que nous sommes passés en quelques heures des 3 287 mètres de Cabanaconde aux 2 020 mètres de Llahuar. Le genre de dénivelé négatif que l’on croise peu en France, sur une aussi courte période de temps. Sur la route, les oreilles ont claqué plusieurs fois.

En fin d’après-midi, nous tentons de pêcher sans succès, avant de contempler la fin du jour dans une piscine à 40 °C, alimentée par une source d’eau chaude qui jaillit non loin de là. Suit, un bon repas, avant d’aller retrouver Morphée, bercés par les sons de l’eau et du vent qui s’insinuent à travers les trous de la cloison de bois.

Sangalle, l’oasis

Troisième jour de marche, nous sommes le dimanche 07 avril 2013. Notre objectif de la journée est de rejoindre le village-oasis de Sangalle, sis à 2 180 mètres d’altitude, presque à la verticale de Cabanaconde, au fond du canyon.

Nous nous réveillons ce jour une heure plus tôt, à 04:30, pour esquiver la frappe brutale du soleil de midi. Départ à 05:30 vers l’est, et début d’une formidable ascension sur une ondoyante piste de terre jusqu’au village de Malata, en passant par le hameau de Paclla. Le chemin est à flanc de falaise. Parfois un peu dangereux, mais la vue vaut bien tout ça. D’autant que nous avons la sensation d’être seuls au monde en ce petit matin.

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Après avoir assisté au spectacle offert par le soleil lorsqu’il vient déverser ses rayons pour la journée dans le canyon, du haut du mirador de Apacheta, nous apercevons notamment des terrasses incas. Ainsi que l’oasis, notre minuscule destination.

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Il y a des jours où l’on est heureux de s’être levé tôt.

Vers 10:15, nous arrivons à Sangalle. Nous sommes quasiment seuls dans ce lieu magique. L’après-midi, c’est sieste, natation et dégustation de papayes, fraîchement cueillies dans les arbres environnants par Samantha. Dommage, les bananes n’étaient pas mûres. Le soir, c’est dîner à la bougie, car l’électricité est absente dans l’auberge où nous passons la nuit.

C’est une routine désormais, nous nous endormons tôt. La seule nouveauté, c’est que nous regardons cette fois vers le sud.

Au sud, dans la direction du véritable mur que nous aurons à gravir le jour suivant pour revenir à Cabanaconde. 1 107 mètres de dénivelé positif à avaler sur un chemin de pierres en quelques heures : nous avons un bus à 09:00 le lendemain pour nous ramener à Arequipa avant la nuit.

Je cale mon réveil à 03:15, et m’endors rapidement, bien que non sereinement, ce soir-là.

Cabanaconde et Arequipa, le retour

Lundi 08 avril 2013. Petit-déjeuner rapide, et départ à 04:15.

À peine le temps de sentir le sang chaud circuler dans mes muscles que le mur est déjà là, sous mes pieds. Ni Koonshu, ni Samantha, ni moi-même ne nous hasardons à la moindre boutade tant nous savons qu’il nous faut garder notre souffle et nous concentrer sur la lumière de nos torches, qui nous devance à chaque pas.

Le chemin est évident – il suffit de toujours prendre la piste montante en cas de fourche – mais l’ascension est une petite épreuve. En cours de route, nous croisons deux ânes, qui ont visiblement passé la nuit ici sans broncher, et qui semblent aussi à l’aise lors de l’ascension de cette pente raide que je ne le serais lors de la descente du col du Galibier à vélo. Parfois, l’homme aimerait avoir quatre pattes, à nouveau.

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L’ascension est une petite épreuve, donc. Pour autant, physiquement, le challenge est bien moins ardu qu’anticipé. En fait, c’est surtout son mental qu’il faut garder en laisse. Comme lors de toute ascension, évitez de jeter de trop nombreux coups d’œil vers le sommet, contrôlez attentivement votre apport en oxygène, et marchez d’un pas lent mais régulier. Bref, avancez.

Nous arrivons à Cabanaconde sous les premières lueurs de l’aube vers 06:45. Il nous aura fallu 02:30 de marche soutenue, de porte à porte, entre l’oasis et Cabanaconde, là où les locaux nous parlaient d’au moins 03:30 de marche. Nous sommes fiers de nous.

A priori, comptez entre 02:00 et 05:30 de marche pour parcourir le même chemin, dépendamment de votre condition physique, du poids de votre éventuel paquetage et de votre expérience des ascensions en haute altitude. Aussi, emportez de quoi grignoter et de l’eau, tant le mot fringale semble avoir été inventé suite à de telles ascensions. Enfin, sachez qu’en discutant avec les locaux, vous aurez toujours la possibilité de louer – cher – les services d’un âne, qui pourra vous transporter depuis l’oasis jusqu’à Cabanaconde.

À 09:00, nous montons dans le bus que nous avions réservé lors de notre arrivée au village, deux jours plus tôt, pour revenir à Arequipa. Après environ 05:30 de route, le canyon de Colca est derrière nous.

Voilà encore une fois un lieu extraordinaire à travers nos yeux d’européens, au sein duquel nous aurions volontiers passé plus de temps.

D’autres itinéraires

Nous avons opté pour l’itinéraire suivant, sur 4 jours, car il est relativement peu proposé aux touristes par les agences d’Arequipa, et donc peu emprunté : mirador de la Cruz del Cóndor, Cabanaconde, Llahuar, Sangalle, pour finir par revenir à Cabanaconde.

Pour information, voici les itinéraires-types proposés par la plupart des agences d’Arequipa :

  • En une journée : mirador de la Cruz del Cóndor, Cabanaconde.
  • En deux jours : mirador de la Cruz del Cóndor, Cabanaconde, Sangalle, puis retour à Cabanaconde.
  • En trois jours : mirador de la Cruz del Cóndor, Cabanaconde, Sangalle, Malata, Cosñirhua, San Juan de Chuccho, puis toujours, retour à Cabanaconde.

Une option intéressante peut également être de suivre l’itinéraire suivant, sur 4 jours, que nous avions un temps envisagé : mirador de la Cruz del Cóndor, Cabanaconde, Llahuar, Llatica, Fure, Sangalle, pour finir par revenir à Cabanaconde.

Ou encore, sur 5 jours : mirador de la Cruz del Cóndor, Cabanaconde, Llahuar, Llatica, Fure, Sangalle, Malata, Cosñirhua, San Juan de Chuccho et Cabanaconde.

Enfin, il est également envisageable de s’enfoncer encore plus loin vers l’ouest du canyon, et de s’aventurer là où quasiment aucun gringo n’a mis les pieds auparavant. Si tel est votre projet, vous n’avez plus besoin de mes conseils depuis longtemps. Redoublez toutefois de vigilance quant au suivi des recommandations générales de sécurité, ci-dessous.

La sécurité dans le canyon de Colca

Comme vous l’avez lu et probablement compris, il est tout à fait possible de s’aventurer à pied sans guide (et, tristement, sans carte) dans le canyon de Colca. Gardez toutefois profondément à l’esprit que vous êtes responsable de vos choix, et que tout trek en autonomie et/ou semi-autonomie nécessite une préparation poussée.

Voici notamment certains points à ne pas oublier. Certains sont applicables partout et tout le temps, d’autres sont plus précisément applicables à une randonnée dans le canyon de Colca. Ne passez outre ces recommandations que si vous savez très bien ce que vous faites.

  • Écoutez Aron Ralston, ne marchez jamais seul dans un canyon.
  • Les randonnées dans le canyon de Colca ont ceci de particulier que le temps de marche disponible par jour est réduit à cause de l’intensité des rayons du soleil et de l’absence d’ombres la journée. Ne marchez que le matin (et/ou le soir), et n’hésitez pas à partir de nuit. Redoublez de vigilance si vous êtes forcé de marcher entre 11:00 et 16:00.
  • Ne vous laissez pas piéger par la nuit. Emportez dans votre sac des vêtements chauds, coupes-vent, et au moins déperlants, sinon imperméables. Emportez également une torche, et des batteries de rechange.
  • Pensez à la trousse de premiers soins.
  • Vous pourrez trouver où dormir dans la plupart des villages du canyon. Ne vous attendez pas au grand luxe, et renseignez-vous au préalable auprès des locaux.
  • Il est également envisageable de camper dans le canyon, mais franchement, réfléchissez-y à deux fois avant de vous charger inutilement dans un lieu de randonnée technique comme celui-ci, où vous pourrez toujours trouver un point de chute bon marché à portée de marche.
  • Emportez avec vous suffisamment d’eau. Comptez au moins 2,5 litres par jour et par personne en marchant à la fraîche. Notez que l’eau est hors de prix dans le canyon, n’hésitez pas à remplir vos bouteilles avec de l’eau du robinet bouillie ou purifiée.
  • Veillez à toujours transmettre à une ou plusieurs personnes de confiance votre itinéraire prévisionnel, ainsi que le timing qui va avec. En cas de mise à jour importante, informez ces personnes. Si vous vous brisez la cheville au fond du canyon, vous aurez sans doute besoin d’aide extérieure pour remonter la pente. On survit toujours plus longtemps lorsque l’on porte l’espoir légitime d’être retrouvé.
  • Les chemins du canyon sont relativement techniques, et quasiment toujours pierreux et glissants. Privilégiez des chaussures mi-hautes ou montantes, avec une excellente semelle.
  • Prévoyez des shots de glucides pour les ascensions.
  • Soyez vigilants vis-à-vis des chiens errants, parfois agressifs, qui vous suivront partout en quête de la moindre miette.
  • Attention aux chutes de pierres dans certains endroits du canyon.
  • Le canyon de Colca, c’est parfois plus d’un kilomètre de dénivelé dans la même journée, avec un niveau de base à plus de 2 000 mètres. Ne vous engagez dans le canyon que si vous êtes en bonne condition physique, et veillez à vous acclimater à l’altitude avant d’en entamer l’exploration.
  • Emportez suffisamment d’argent liquide avec vous, il n’y a pas de distributeurs dans le canyon.
  • Ne laissez derrière vous absolument aucune trace de votre passage.
  • Qui qu’ils soient, écoutez ce que les locaux ont à vous dire.

Déjà 3 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Thibaut, le 26 avril 2013 à 23:15

Pour avoir l’impression d’être avec vous, j’ai été relire toutes les aventures de Yakari juste après avoir lu votre article ! Dommage que vous n’ayez pas pu voir Petit Tonnerre !

En tout cas, 1107 mètres en 2h30 c’est top ! Bravo !

2. Christine, Xavier et les filles, le 27 avril 2013 à 08:47

Salut les jeunes,

Encore et toujours du rêve.
Quelle magnifique randonnée !
Ne parlons pas de votre condition physique....Quoique 02h30 pour faire 1000 mètres....Ca fait un marathon en quelques jours....
Pourquoi ne voyons nous JAMAIS nos vaillants explorateurs en photo ?
Mon petit KOONSHU malgré tes efforts pour assurer mon doux repos, ma semaine est foutue......Mamy et Papy de TOURS sont à la maison....
Bon courage , à bientôt et félicitation au narrateur !!

3. Audesou, le 1er mai 2013 à 21:23

@Thibaut : Ah ah ! Heureusement qu’il y avait les potes de Grand Aigle pour nous épauler. Merci l’ami. ;-)

J’ai beaucoup pensé à toi et tes chères montagnes, dans ce canyon.

@Christine, Xavier et les filles : Merci à vous également !

Pourquoi ne voit-on jamais les aventuriers de La Piste Inconnue en photo sur ce carnet de route ? C’est inexact, mais nous apparaissons en effet peu, ici. Il y a beaucoup de raisons à cela. En voici certaines.

La première, qui se suffit à elle-même, c’est qu’il s’agit d’un choix éditorial. Dans une société du paraître comme celle dans laquelle nous évoluons, je crois que le fait de ne pas se dévoiler outre mesure est, quelque part, une forme intrigante d’élégance.

Et puis il y a cette accroche, aussi. « Encore et toujours du rêve », écrivez-vous. Et cela me va droit au cœur. Je crois qu’ignorance est mère d’imagination. Et que de l’imagination naît ensuite le rêve. Voilà encore une des raisons pour lesquelles vous ne savez et ne voyez pas tout. Notre objectif avec ce carnet de route est de faire réfléchir, de faire voyager, de faire rêver, de partager, d’aider et, pourquoi pas, d’inspirer. Tout simplement, je ne ressens ni le besoin, ni l’envie, de m’afficher ici pour atteindre ce but.

Le personnage principal de ce carnet de route a été, est, et restera toujours La Piste, elle-même. Ensuite, il y a Koonshu, il y a Audesou, ainsi que quelques autres personnes qui apparaissent et disparaissent çà et là au fur et à mesure que le chemin se déroule. Il y a vous tous, qui nous suivez de loin, plus ou moins anonymement et silencieusement, aussi.

Le fait est que si nous n’avons en ce lieu pas vraiment de noms et pas vraiment de visages, c’est bien parce que cette aventure que nous vivons, tout le monde est capable de la vivre un jour. Nous ne souhaitons pas imposer notre image, afin que toutes et tous vous puissiez imaginer, rêver et vous approprier votre propre version de La Piste Inconnue.

Nous sommes seulement deux humbles grands voyageurs qui ont décidé un jour de réaliser une fois de plus un de leurs rêves. Nous sommes n’importe qui. Et c’est très bien ainsi.

Veillez toutefois à ne pas vous méprendre sur la teneur de ces propos. Au retour — si retour il y a — je serai heureux de vous montrer mon visage, et de partager avec vous l’histoire de La Piste Inconnue autour des photographies et des vidéos du voyage ou d’un bon repas. Mais pas par écrans interposés.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...