San Pedro de Atacama, le désert de sable avant le désert de sel
Publié par Koonshu, le 15 mars 2013 à 01:30
Choix de notre prochaine étape après Pisco Elqui
Décidément, les choix de nos destinations au sein du territoire chilien ont été difficiles... Nouveau dilemme, après celui que nous avons eu à Pucón, pour choisir notre prochaine étape suite à notre passage à Pisco Elqui.
Samantha souhaitait initialement visiter le parc national Pan de Azúcar, situé sur la côte ouest chilienne, mais l’idée a rapidement été abandonnée faute de temps.
De mon côté, je voulais vadrouiller dans la ville de Copiapó et ses alentours. Cette cité est notamment connue de nos jours pour avoir été le théâtre de l’accident minier qui avait retenu sous terre en 2010 pendant 69 jours 33 mineurs chiliens, à plus de 688 mètres de profondeurs dans des mines de cuivre et d’or. Mais ni Samantha, ni Audesou n’étaient emballés par cette idée, puisqu’ils préféraient découvrir une ville plus petite.
La solution, comme la fois précédente, était donc de ne pas faire d’arrêt entre Pisco Elqui et San Pedro de Atacama, ville-étape pour nous dans l’optique de préparer notre aventure vers le salar d’Uyuni.
Choix de notre moyen de locomotion pour effectuer ce voyage
Une question restait en suspens : comment se rendre dans cette ville, située à plus de 1 200 kilomètres de Pisco Elqui, notre point de départ ?
Nous qui faisions beaucoup d’autostop durant cette période, nous avions hésité à renouveler cette belle expérience pour avaler tous ces kilomètres. Mais après l’observation de manière plus détaillée de la carte du Chili, un constat s’imposait à nous : la route entre Pisco Elqui et San Pedro de Atacama traverse l’un des déserts les plus arides du monde, si ce n’est le plus aride, j’ai nommé le désert d’Atacama. C’est notamment au sein de ce désert que le record du plus faible relevé de précipitations annuel au monde est observé, avec un petit 0,8 millimètre de pluie en moyenne chaque année dans la ville d’Arica, située au nord du Chili. Difficile alors pour nous d’imaginer de se retrouver coincé dans cette région désertique, où la moindre défaillance physique ou mentale peut avoir des conséquences dramatiques.
Nous avons donc opté pour la sagesse, et choisi de prendre le bus depuis La Serena jusqu’à San Pedro de Atacama. Il nous restait seulement à faire de l’autostop entre Pisco Elqui et La Serena, que seuls 70 kilomètres séparent, histoire d’économiser toujours un peu plus d’argent dans ce pays très cher pour nous, voyageurs aux longs cours. Nous savions que ce chemin était réalisable en stop, puisque nous l’avions déjà parcouru dans le sens inverse de cette façon, lors de notre venue à Pisco Elqui.
Au final, tout ce trajet s’est déroulé de la meilleure des manières. Après environ 24 heures de voyages, en autostop puis en bus, nous étions arrivés à destination, à San Pedro de Atacama.
Choix des marches à réaliser
Lors de notre arrivée sur les terres de San Pedro de Atacama, nous pouvions sentir le changement d’atmosphère par rapport à nos précédents stops, région aride où les buildings laissent place aux petites maisons en terre et le bitume au sable. L’apparence des chiliens présents dans ce village change également radicalement avec celle de ceux rencontrés plus tôt dans notre aventure. Les locaux s’habillent dans des costumes qui font échos à ceux que l’on peut rencontrer en Bolivie. Ce n’est pas forcément étonnant, puisque cette ville est située juste à côté de la frontière entre la Bolivie et le Chili. C’était en quelque sorte un avant-goût de ce que nous pouvons apercevoir sur les terres boliviennes.
Dans l’optique de s’acclimater à la haute altitude à laquelle nous allions être confrontés durant les semaines suivantes en Bolivie et au Pérou, nous sommes restés perchés à plus de 2 438 mètres d’altitude à San Pedro de Atacama durant 5 jours, entre le 22 et 27 février 2013. Bien assez donc pour habituer le corps à produire plus de globules rouges, éléments nécessaires à une bonne acclimatation à l’altitude. Sans cette phase d’adaptation, en grimpant par exemple en seulement un jour, rien qu’un millier de mètres par rapport au niveau de la mer peut vous rendre malade (maux de tête, nausées, insomnie, etc.). Pire, le mal aigu des montagnes peut également causer des œdèmes cérébraux ainsi que des œdèmes aigus du poumon, ce qui commence à devenir critique pour votre santé. Mieux vaut donc se préparer suffisamment avant de se lancer sur les hauteurs boliviennes, où les altitudes des villes fluctuent en moyenne entre 3 000 et 4 000 mètres, dans les Andes.
San Pedro de Atacama est une ville très touristique. C’est en effet l’un des principaux points de départ et d’arrivée pour partir en expédition vers le salar d’Uyuni. De plus, la richesse de la région environnante de cette ville offre de nombreuses activités :
- Visite d’El Tatio, un champ de 80 geysers.
- Visite de deux vallées, toutes deux vraiment impressionnantes (Valle de la Luna et Valle de la Muerte).
- Visite de la Laguna Miscanti, un lagon à plus de 4 100 mètres d’altitude.
- Visite du salar de Atacama, un champ de sel de plus de 8 000 kilomètres carrés.
- Ascension du volcan Licancabur, qui mesure un petit 5 916 mètres de hauteur.
Vous l’aurez compris, il y a du choix lorsque vous posez les pieds à San Pedro de Atacama. Mais comme souvent, la plupart de ces activités sont payantes, ce qui les rend presque inaccessibles pour nous si nous souhaitons rester dans notre budget. Cela ne nous dérange pas vraiment, rien que de marcher dans ces décors désertiques et magnifiques nous comble amplement. C’est pourquoi nous avons choisi de marcher dans les deux vallées présentées plus haut : Valle de la Luna et Valle de la Muerte.
La randonnée réalisée dans la Valle de la Luna a été stoppée dans son élan par un péage, puisque, à notre plus grand regret, même une simple marche dans la nature est parfois payante au Chili... Adaptation oblige, nous sommes revenus sur nos pas, mais par un chemin différent : non pas par la route, comme lors de l’aller, mais directement sur le sable et les rochers du désert. Durant ce retour, Audesou aperçut au loin des collines de sables, au pied des falaises de la vallée. Le soleil commençait à se coucher mais il en fallait plus pour nous arrêter. Nous nous lancions donc têtes baissées vers ces collines et falaises aux couleurs ocres et blanches, signe de présence de sel et de minéraux.
Que cette idée était lumineuse, tellement le spectacle que nous a offert le soleil couchant sur les falaises était d’une beauté insoupçonnée. Aucune raison de payer lorsque l’on peut profiter d’un moment comme celui-ci sans rien devoir en échange. La fin de cette randonnée s’est déroulée dans le noir presque complet, où seule la lune éclairait notre chemin.
L’autre randonnée, vers la Valle de la Muerte, était une nouvelle fois d’une beauté rare.
Petite anecdote, lors de cette marche, nous étions accompagnés de Alberto l’italien, déjà croisé à de nombreuses reprises sur La Piste Inconnue (à Buenos Aires, à Puerto Madryn, dans le parc du Torres del Paine, et même à El Chalten !). Plus d’un mois et demi après notre dernière rencontre, nous avions la chance de nouveau de nous retrouver dans la même ville, au même moment. C’est donc avec un grand plaisir que nous avons discuté avec lui durant presque quatre heures, le temps de réaliser notre randonnée dans cette vallée.
Quel plaisir également de fouler de nos pas le sol de cette vallée, qui n’est pas sans rappeler le Grand Canyon aux États-Unis, mais dans une proportion plus petite, bien évidemment. Pendant près de trois heures, nous avons eu l’occasion de marcher dans le creux de falaises, elles aussi d’une couleur ocre et parfois blanchies par le sel.
Juste avant de faire machine arrière, nous sommes une nouvelles fois arrivés au pied d’une dune de sable de plus d’une cinquantaine de mètre de hauteur. Même pas le temps de dire un mot que Audesou se précipitait déjà à son sommet. Avec Alberto, nous avons donc emboîté ses pas. Si l’ascension de cette dune pouvait paraître facile, nous sommes rapidement arrivés à bout de souffle, certainement à cause de l’altitude et à la fatigue générale auxquelles nous étions confrontés. Nous sommes tout de même arrivés au sommet de cette dune, la respiration un peu coupée pour ma part. La vue, depuis cette cime, était une nouvelle fois éblouissante. Nous avions un panorama exceptionnel, avec en ligne de mire le volcan Licancabur, veillant sur San Pedro de Atacama. Tout ceci, encore une fois, avec le soleil qui se couchait.
Puis viens l’heure de la descente de cette dune, en courant à toute vitesse. Je ne me rappelle pas avoir déjà couru aussi rapidement de toute ma vie. La sensation de glissade sur le sol sablonneux était peu habituelle, mais très agréable.
Suite à ce petit aparté, il était déjà l’heure de repartir pour revenir dans notre auberge. Comme la veille, le retour s’est déroulé avec juste la lune comme lampe torche. Puis, le temps de se dire au revoir une nouvelle fois avec Alberto était arrivé. Nous ne le reverrons pas de si tôt, puisqu’il partait après cette ville vers le nord, en Équateur, pour retrouver certains de ses amis. Mais cela ne m’empêche pas de penser que nous pourrons le recroiser à nouveau sur notre chemin, puisqu’il prévoyait de passer par le Pérou, tout comme nous.
Choix de notre compagnie pour réaliser l’expédition vers le Salar d’Uyuni
L’un de nos principaux objectifs en venant à San Pedro de Atacama, en plus de s’acclimater à l’altitude, était de trouver une agence sérieuse pour réaliser une expédition de trois jours vers le salar d’Uyuni.
En tout, nous avons posé nos nombreuses questions à cinq agences présentes sur place :
- Cordillera Traveller.
- Pamela Tours.
- Atacama Mistica.
- Cordillera del Sur.
- Colque Tours.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que d’une agence à l’autre, le service proposé semblait presque similaire. Par contre, le prix différait à chaque fois, avec une différence de 20 000 pesos chilien (32 euros environ) entre les deux extrêmes, ce qui n’était donc pas négligeable.
Difficile de départager ces agences, dans laquelle chaque vendeur nous présentait le même tour ou presque. Notre méthode était alors simple, nous avons sélectionné notre agence sur la base de notre intuition. Audesou est maître dans ce domaine, je lui faisais donc entièrement confiance pour nous dégoter la bonne agence qui nous offrirait le meilleur tour de tous les temps.
Cordillera Traveller ne présentait pas d’avantages par rapport aux autres agences, et était la plus chère. Nous pouvions donc éliminer cette agence facilement. Pamela Tours nous offrait le tour le moins cher de notre liste, mais notre ressenti n’était pas très bon avec cette agence, qui nous avait accordé une réduction sans que nous le demandions ou presque, ce qui reste toujours suspect. Nous avions éliminé d’office également Atacama Mistica, à cause du vendeur, très spécial, qui nous parlait la moitié du temps d’un autre tour... Colque Tours n’a pas eu nos faveurs également à cause de la vendeuse, qui souhaitait nous vendre des tours à la journée quand nous venions clairement chercher des informations sur le tour vers le salar d’Uyuni. Il ne restait donc que Estrella del Sur, qui satisfaisait visiblement à tous nos besoins et demandes avec notamment la présence d’un guide bolivien, élément indispensable selon nous pour découvrir de la meilleur des manières tous les lieux à visiter durant le tour. De plus, le service fut clairement présenté par le vendeur, ce qui était un gage de qualité supplémentaire selon nous. Le prix, assez élevé au départ mais revu légèrement à la baisse après une petite négociation (79 000 puis 75 000 pesos chiliens, ce qui représente un budget d’environ 120 euros par personne, pour trois jours, après négociation), nous convenait à tous les trois.
Nous avions donc choisi Estrella del Sur, qui nous paraissait être la meilleure agence. Mais seul l’avenir pouvait nous dire si ce choix était payant ou non.
Déjà 2 traces de pas sur ce bout de piste :
1. Fana, le 16 mars 2013 à 19:03
2. Koonshu, le 21 mars 2013 à 19:21
@Fana : Tout simplement merci à toi, pour tout tes bons messages et ton soutien que tu nous apportes à chaque nouvel article. MERCI !
Somptueux, majestueux, curieux, mystérieux, fabuleux, grandioses, monumentaux, extraordinaires, lunaires......
Bon j’arrête là la description des sentiments inspirés par les paysages que nous découvrons grâce à vous.
Alors pour faire court : MERCI
Merci de nous faire partager votre aventure,
Merci de nous faire rêver,
Merci de nous faire voyager,
Merci d’aller là où d’autres n’oseraient pas ou n’imagineraient tout simplement pas s’aventurer.......