Retour en Argentine

Publié par Koonshu, le 12 mai 2013 à 20:03

Suite à notre visite approfondie de l’Isla del Sol, en Bolivie, nous avons continué notre route dans ce pays pour revenir quelques jours à Sucre. Ce retour était prévu pour rendre visite à notre ami Marcelo, rencontré lors de notre passage dans le tout petit village de Sajama. Il devait nous recevoir chez lui durant environ trois jours, pour nous faire découvrir sa ville, Sucre, et ses environs, loin des sentiers suivis par les touristes traditionnels.

Mais à une nouvelle reprise, ce plan fut un peu chamboulé. Pour cette fois, la cause était un blocus qui empêchait toute entrée ou sortie de véhicules à quatre roues dans ou depuis Sucre.

Explications.

Bref passage à La Paz

Avant de nous rendre à Sucre, La Piste Inconnue a dû faire de nouveau un passage à La Paz, pour la troisième fois, du 23 au 24 avril 2013, dans le but de prendre du temps pour mettre le blog à jour et répondre aux mails reçus durant notre séjour sur l’île, puisque nous n’avions pas Internet sur cette dernière.

Seulement une nuit passée dans cette capitale, mais ce fut amplement suffisant pour nous pour mettre à jour ce blog, manger de nouveau de très bons hamburgers à seulement 4 bolivianos chacun (environ 0,5 euros l’unité), et faire un stock de drapeaux à coudre (un pour chaque pays traversé sur La Piste) sur nos petits sacs à dos pour presque tout le reste de notre aventure. Nous avons même acheté plusieurs fils dans l’optique de réaliser des bracelets aux couleurs des pays visités.

Une nuit donc, et nous voici de nouveau sur la route direction Sucre, pour retrouver notre ami Marcelo. Mais ce trajet fut bien plus compliqué que prévu, comme vous allez pouvoir vous en apercevoir.

Le trajet vers Sucre

Initialement, nous devions prendre un bus direct entre La Paz et Sucre. De nombreuses compagnies proposent ce trajet, il n’y avait donc a priori aucun problème. Sauf que c’était sans compter sur les boliviens — jamais les derniers à se rassembler quand il s’agit de faire des manifestations — qui avaient commencé à faire un gros blocus pile le jour de notre trajet, autour de la ville de Sucre. En clair, des dizaines, voire des centaines de camions, bloquaient les quatre seules routes qui permettent d’accéder à la ville de Sucre. Aucun véhicule, autre que les motos ou scooters ne pouvaient entrer ou sortir de la ville. Les bus ne roulaient donc plus jusqu’à Sucre.

Nous avons donc dû trouver une solution alternative, puisque nous souhaitions malgré tout voir Marcelo, sans savoir si celui-ci était bloqué en dehors de ou dans Sucre.

Dans un premier temps, nous avons pris un bus depuis La Paz, jusqu’à la plus haute ville de plus de 100 000 habitants au monde : Potosí, située à environ trois heures au sud de Sucre. Depuis cette dernière, aucun bus non plus ne partait, mais des taxis faisaient tout de même le chemin jusqu’au premiers véhicules du blocus. Nous avons donc choisi ce moyen de locomotion, en compagnie de trois autres français, pour partager les frais du taxi : Clémence et Olivier, un couple qui réalise également un tour du monde avec le beau projet de faire découvrir aux enfants les différents sites classés par l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture), et la maman de Olivier, qui les avait rejoints pour quelques jours durant leur aventure. Pour en savoir plus sur leur projet, n’hésitez pas à consulter leur blog : kidstrotteurs.com. Grâce à une nouvelle négociation de Audesou, les taxis ont accepté de nous servir le prix bolivien, c’est-à-dire 50 bolivianos par personne (environ 6 euros).

Arrivés à ce fameux blocus, il ne nous restait plus qu’à marcher le long de tous les camions qui bloquaient la route. Plus de deux kilomètres de blocage, autant dire que lorsqu’ils souhaitent bloquer une route, les boliviens font les choses comme il le faut. 30 minutes plus tard, nous étions donc de l’autre côté du blocus, mais pas encore dans Sucre, dont le centre-ville était situé environ quatre kilomètres plus loin.

Retour en Argentine #1

Une armée de taxi nous attendait de l’autre côté, mais il n’y avait aucune concurrence dans leurs prix : c’était 4 bolivianos par personne (environ 0,5 euros), non négociables. Toujours accompagnés des autres français, nous avons fait ce petit bout de route qui nous séparait de la ville. 20 minutes plus tard, nous étions sur la place principale de Sucre.

Le 25 avril 2013, nous passions le blocus, et nous pouvions donc enfin poser nos sacs dans la même auberge que celle choisie lors de notre premier passage, en attendant d’avoir des nouvelles de Marcelo.

Notre rencontre avec Marcelo

Peu après notre arrivée dans l’auberge, un mail de Marcelo nous a appris, à notre plus grande déception, qu’il était de son côté bloqué à Sucre depuis quelques jours, et qu’il souhaitait en repartir au plus vite pour reprendre son travail à Sajama. Cependant, il nous a malgré tout invités le lendemain de notre arrivée à le rejoindre pour passer quelques heures dans Sucre, histoire de bavarder de nouveau avec nous et dans l’optique de nous faire découvrir des endroits intéressants de la ville.

Ainsi, grâce à lui, nous avons eu le grand plaisir de déguster de délicieuses salteñas, une sorte de petit chausson farci de viande, fromage, ou autres bonnes choses. Il nous a également conduit dans le Parque Cretácico de Sucre, dans lequel nous avons pu observer de véritables empreintes de dinosaures, visibles sur une pente fortement inclinée par le mouvement des plaques tectoniques. C’était donc un plaisir pour nous de visiter ce parc, en compagnie de Marcelo, tout heureux de filmer avec ma petite caméra espion GoPro.

Retour en Argentine #2
Retour en Argentine #3

Mais le temps passé avec lui fut de courte durée, il devait en effet préparer ses affaires pour son départ le soir même, vers Sajama, à moto.

Nous sommes malgré tout heureux d’avoir pu échanger de nouveau avec lui durant quelques heures. Notre venue à Sucre ne fut pas vaine.

Merci à toi Marcelo, pour le temps que tu as pris pour nous accueillir de nouveau.

Le retour sur les terres argentines

Nous sommes au final restés cinq jours à Sucre, du 25 au 29 avril 2013. Nous avons en effet repoussé à plusieurs reprises notre départ, en espérant que le blocus prendrait fin, et pour attendre que nos états de santé respectifs s’améliorent. Nos intestins faisaient un peu la tête durant cette période.

Le 29 avril 2013, nous avons donc décidé de partir, afin de parcourir toute la route qui nous séparait de l’Argentine depuis Sucre. Et croyez-moi, c’était un très long chemin.

Nous avons dans un premier temps refait le chemin en taxi, jusqu’au blocus, puis sommes de nouveau passés au travers de tous les camions qui bloquaient la route (encore plus nombreux). Mais bonne nouvelle, des bus attendaient cette fois de l’autre côté pour prendre des passagers jusqu’à Potosí. Parfait, pour cette fois, nous n’avons payé que 15 bolivianos par personne (environ 2 euros).

Nous n’avions pas envie de rester une nuit à Potosí, ville aux allures repoussantes. Nous avons donc pris un bus, qui en partait, quelques heures après notre arrivée, pour aller directement jusqu’en Argentine, à Salta dans un premier temps, ville située au nord-ouest du pays. Il est bien plus avantageux d’acheter les billets de bus en Bolivie, même pour réaliser un bout de route en Argentine. Pour preuve, le billet qui nous a conduit de Potosí à Salta (environ 750 kilomètres de route) ne nous a coûté que 180 bolivianos par personne après négociation (environ 20 euros), pour faire environ 20 heures de bus en tout, alors que le seul trajet entre La Quiaca (ville-frontière entre la Bolivie et l’Argentine) et Salta coûtait à lui tout seul 150 pesos argentins (environ 22 euros), alors qu’il n’y a environ que 8 heures de bus pour relier ces deux villes.

Suite à plus d’une journée de voyage dans trois bus différents, nous étions enfin de retour en Argentine — un pays que nous aimons lui-aussi énormément — après plus de trois mois loin de ses terres.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...