Nos (més)aventures à Tupiza

Publié par Koonshu, le 27 mars 2013 à 05:30

Après notre incroyable opération réalisée vers le salar d’Uyuni, notre petite troupe a débarqué entre le 2 et 7 mars 2013 à Tupiza, où l’on nous avait raconté que les paysages étaient dignes des plus grands films de western.

Encore de nouveaux paysages et de nouvelles aventures à découvrir sur La Piste Inconnue, suivez mes pas.

Bienvenue en Bolivie

Nos objectifs étaient clairs en débarquant dans cette ville : profiter à fond de ces nouveaux paysages et nous accoutumer à la Bolivie, nouveau pays pour nous à cette période.

La Bolivie est un pays relativement pauvre, et cela se ressent fortement lorsque des européens comme nous arrivons avec des euros dans ce pays. Un bon restaurant à Tupiza nous coûtait par exemple moins de deux euros chacun, pour avoir un menu complet (entrée, plat et dessert). Ce qui est vraiment très peu lorsque nous débarquons du vieux continent dans lequel le moindre restaurant parisien coûte au moins 15 euros. Nous qui avions pris l’habitude de faire nos courses dans des supermarchés et de se faire nos propres plats pour économiser de l’argent, notre quotidien se retrouvait alors changé, en bien, puisque nous gagnions un temps fou lors de chaque repas. Nous n’avions plus qu’à nous asseoir, commander nos plats, manger, payer et repartir vers de nouvelles aventures.

La vie est belle en Bolivie, quand tout se passe bien...

La mésaventure de Audesou

Malheureusement, tout n’est pas rose en Bolivie. La pauvreté générale du pays pousse ses habitants par moment à trouver des moyens, légaux ou non, pour gagner plus d’argent. C’est ainsi que Audesou, le dimanche 3 mars 2013, s’est retrouvé confronté à la malhonnêteté d’une femme de ménage de l’hôtel La Torre, où nous avions posé nos valises durant seulement une seule nuit avant de déménager pour bénéficier d’une connexion Internet dans un autre hôtel le lendemain.

Tout débuta donc ce dimanche, lorsque Samantha et moi-même sortions de l’hôtel pour se renseigner sur le prix des bus pour notre prochaine destination, ainsi que pour acheter quelques encas pour nos marches. Audesou, quant à lui, était resté dans notre chambre, pour tranquillement prendre une douche.

À peine le temps pour Samantha et moi-même de sortir de l’hôtel, qu’une femme de ménage pénétra alors dans notre chambre, fermée pourtant à clé, de l’intérieur.

Heureusement pour nous, Audesou entendit la porte s’ouvrir et tendit l’oreille puisqu’il avait gardé les clés dans la chambre. Personne n’était donc censé rentrer avant notre retour. Alors, sans un bruit, il coupa l’eau de sa douche, et se mit aux aguets pour tenter de savoir ce qui se tramait dans la chambre.

C’est alors qu’il a pu entendre clairement le bruit d’un de nos sacs à dos s’ouvrir. Ni une, ni deux, il ouvrit la porte de la salle de bain, donnant directement accès dans la chambre, et vit alors une femme de ménage fouillant tranquillement dans son petit sac à dos. La femme de ménage, plus que surprise, mettra 5 secondes avant de réagir et de courir à toutes enjambées dans l’escalier pour tenter de fuir Audesou.

Audesou, complètement nu, n’hésita pas alors une seule seconde à partir à la poursuite de cette femme, au cas où elle aurait eu le temps de nous voler quelque chose. Bien évidemment, il ne prit pas le temps de se sécher, encore moins d’enfiler quelque chose sur lui pour couvrir ne serait-ce que ses parties intimes. Inévitablement, il tomba dans l’escalier à cause de ses pieds mouillés, ce qui rajoute encore un côté plus épique à cette scène, digne d’un film d’action.

Il réussira tant bien que mal à la rattraper. Mais celle-ci se mit directement en position de défense, pensant que Audesou chercherait à la battre. Il faut dire que lorsqu’il l’a attrapée par le bras, il n’a pas lésiné sur sa force pour s’assurer de bien la retenir, ne souhaitant pas qu’elle se volatilise de nouveau.

La conversation démarra aussitôt au sujet de la scène qui venait de se produire, mais celle-ci niait tout en bloc. Pas vraiment malin lorsque l’on sait que Audesou l’a prise la main dans le sac (sans jeu de mot). Cette réaction était plutôt un geste d’autodéfense. Audesou continua malgré tout à lui poser des questions, pour lui faire avouer dans un premier temps qu’elle avait essayé de nous voler, puis dans un deuxième temps pour savoir quoi.

Elle se mit alors à pleurer, implorant Audesou de ne rien dire, qu’elle pourrait perdre son travail, qu’elle avait besoin d’argent pour sa famille, etc. Elle avoua donc qu’elle était sur le point de nous voler, mais niera toujours nous avoir pris quelque chose.

Audesou, durant tout ce temps, était resté en tenue d’Adam. Il remonta dans notre chambre lorsqu’il fut à peu près sûr qu’elle nous avait rien volé. Une fois revenu dans la chambre, il vit sa Pouchsafe ouverte — sorte de portefeuille sécurisé qui nous sert à garder une partie de nos documents importants, et notamment notre passeport — sur le coin de la table de la télévision, située juste à l’entrée de la pièce. Sans l’intervention de Audesou, cette Pouchsafe aurait été sans aucun doute volée, ce qui aurait été bien ennuyeux pour lui, rien que pour obtenir de nouveau son passeport.

À peine habillé, il redescendit voir la femme de ménage, la Pouchsafe à la main, pour lui prouver qu’elle avait bien essayé de nous voler. La femme, se mit de nouveau à pleurer et implorer Audesou de ne rien dire une nouvelle fois, qu’elle ne nous avait rien pris, etc. Audesou, sensible à la situation de cette femme, lui indiqua alors que si elle nous redonnait ce qu’elle nous avait pris (si tel était le cas) avant que nous vérifions nos sacs, rien ne serait dit au directeur et cette histoire resterait entre nous. Par contre, si lors de notre vérification nous découvrions que quelque chose nous manquait, il n’hésiterait pas à voir le directeur de l’hôtel pour lui faire part de cette mésaventure.

La femme de ménage maintint sa version et continua d’affirmer qu’elle ne nous avait rien volé.

Il ne restait plus qu’à attendre notre arrivée, à Samantha et moi-même, pour vérifier, en la présence de la femme de ménage et de Audesou, si rien ne nous manquait.

Visiblement, elle disait la vérité pour cette partie, rien ne nous faisait défaut, ce qui était un bon soulagement.

Audesou resta fidèle à ce qu’il avait indiqué plus tôt à cette femme, et lui répéta une nouvelle fois avant de lui dire au revoir, rien ne serait relaté au directeur de l’hôtel, mais qu’il faudrait à l’avenir qu’elle ne soit plus malhonnête, sous risque de rencontrer des personnes bien moins compréhensives que Audesou, qui n’hésiteraient sans doute pas alors à la dénoncer.

Cette petite histoire se termina de la meilleure des manières pour nous, mais faisait déjà office de piqûre de rappel, pour que nous soyons encore plus vigilants à l’avenir, même lorsque nous aurons des chambres privées qui fermeront à clés.

Audesou reste choqué par cette mésaventure, ce qui peut se comprendre. Il commence à peine aujourd’hui à en rire. Il fut d’ailleurs plus heurté par cette histoire, que lorsqu’il s’était retrouvé un cutter sous la gorge à Buenos Aires quelques mois auparavant.

En expliquant à la femme, pour son propre intérêt à elle, qu’elle avait intérêt à ne pas réitérer cette expérience, Audesou souhaita provoquer un déclic chez elle pour qu’il soit la dernière personne qu’elle essaierait de voler. Malheureusement, nous ne saurons jamais si cette approche a été efficace ou non...

Nos vraies aventures à Tupiza

Bien heureusement pour nous, notre séjour à Tupiza ne se résume pas qu’à cette mésaventure. Nous avons également réalisé de belles randonnées, riches en émotions et émerveillements.

Il faut faire la fine bouche pour ne pas apprécier les paysages environnants de Tupiza. Une simple marche de cinq minutes en dehors de la ville et vous voilà dans des décors hors du commun, pour nous, français. Cactus à foison, falaises pentues aux couleurs ocres, sables rouges. Vraiment, tout était présent pour nous plonger dans les meilleurs westerns avec Clint Eastwood.

Moi qui ai toujours apprécié les ambiances cowboys, j’ai été servi. Petit clin d’œil à toi mon cher Vincent, qui me faisait la remarque chaque année durant nos années d’école primaire que je portais encore et toujours des tenus de cowboys lors des carnavals.

Nous avons quadrillé la zone environnante de Tupiza, que cela soit au nord, à l’est, à l’ouest ou même au sud, rien ne nous a échappé. Et lors de chaque randonnée, nous avions droit à de nouvelles surprises et décors toujours plus magnifiques. Le Cerro Elephante, la Puerta del Diablo, le Cañon Magico, la Valle de los Machos, tant de bons souvenirs, qui resteront certainement gravés à jamais dans ma mémoire.

Petite anecdote, lors de notre toute dernière randonnée avec Audesou, au nord de Tupiza, dans le Cañon Magico, lorsque nous nous étions installés pour admirer les paysages et se sustenter un peu, nous avions alors pu entendre au loin des femmes parler entre elles. Quelques minutes plus tard, nous étions envahis par ce que Audesou appella un « tsunachèvre » ce qui signifie littéralement un tsunami de chèvres. Oui, nous étions submergés par une armée de chèvres. Je n’avais jamais vu autant de chèvres en une seule fois dans toute ma vie. Il y en avait de tous les côtés. Avec les paysages de westerns en arrière-plan, le soleil couchant et ces chèvres tout autour de nous, nous vivions alors un nouvel instant magique sur cette Piste Inconnue, décidément riche en surprises et découvertes.

Nos (més)aventures à Tupiza #1
Nos (més)aventures à Tupiza #2
Nos (més)aventures à Tupiza #3
Nos (més)aventures à Tupiza #4
Nos (més)aventures à Tupiza #5
Nos (més)aventures à Tupiza #6
Nos (més)aventures à Tupiza #7
Nos (més)aventures à Tupiza #8
Nos (més)aventures à Tupiza #9
Nos (més)aventures à Tupiza #10
Nos (més)aventures à Tupiza #11

Déjà 4 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Christine, Xavier et les filles, le 27 mars 2013 à 08:16

Toujours se méfier des FEMMES !!!!!
Belle leçon et beaux réflexes d’Audesou.
Même pas timide.....
Félicitations, superbes randonnées , belles découvertes.
Très bonne continuation !
En avant toujours.....

2. Fana, le 27 mars 2013 à 17:58

Heu..... un mec, dans un hôtel, qui sort à poil de la salle de bain pour courir après la femme de ménage, c’est du déjà vu, n’est ce pas DSK ???
Au moins AUDESSOU n’a-t-il pas terminé dans un pénitencier ;-)))
Et une chance pour lui qu’il n’y ait pas eu de cactus dans l’escalier....
Pour sécuriser vos papiers et un peu d’argent, un médecin local pourrait peut-être vous greffer une pochette sous la peau ???

Quant au reste de votre aventure, toujours des paysages somptueux et hors du commun...

Cela ne finit-il pas par être lassant ??? D-)))
En tout cas mas pour nous.

Mais au fait, ne devriez vous pas avoir changer de continent.

3. Cindy, le 30 mars 2013 à 11:10

« Audesou, complètement nu, n’hésita pas alors une seule seconde à partir à la poursuite de cette femme »
Cette phrase me fait rêver ahahah !

J’espère qu’en continuant d’arpenter la Piste, ce sera plus calme :)

Toujours des paysages magnifiques, comme je vous envie !

Des bisous !

4. Koonshu, le 1er avril 2013 à 03:10

@Christine, Xavier et les filles : Heureusement pour nous qu’il n’a pas été timide. :-P

@Fana : Haha, effectivement, nous nous sommes dits la même chose après coup, que la femme aurait pu profiter de cette situation pour porter plainte. Heureusement pour nous, tout s’est « bien passé ».

Tu es bien observateur, nous devrions en effet avoir changé de continent, depuis le 5 mars dernier pour être précis. Mais nous aimons tellement ce continent que nous avons opté pour décaler notre vol de deux mois. Nous serons à présent à Auckland le 16 mai prochain, si il n’y a pas d’autres changements.

@Cindy : Tu sais ce qu’il te reste à faire, pour que ton rêve devienne réalité... :-P

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...