Nos aventures en Australie volume 3/3 : le Northern Territory
Publié par Koonshu, le 16 octobre 2013 à 01:09
Prenons à présent les routes du Northern Territory, dernier État traversé durant ce road trip en Australie. Je vous invite d’ailleurs à lire mes deux articles précédents, ceux sur nos aventures dans le New South Wales et le Queensland, pour prendre le récit dans l’ordre chronologique si ce n’est pas déjà fait.
Vous voici donc de retour en notre compagnie, toujours sur les routes, toujours dans l’Outback, mais à présent dans l’État le moins peuplé d’Australie, avec 232 000 habitants.
Tennant Creek
Quelle entrée en matière dans cet État, avec une route de presque 500 kilomètres, en ligne droite, avalée en une seule journée, le 19 septembre 2013. Certainement le pire souvenir de conduite de Audesou sur les routes australiennes. Rouler plein ouest, sans le moindre virage, sous une chaleur étouffante, ne permettait pas de réunir les meilleures conditions pour apprécier la conduite. Pire, tout ceci rendait ce bout de route particulièrement dangereux, à cause du haut risque d’endormissement au volant.
Cependant, nous n’avions pas beaucoup de choix ce jour-là. Soit nous roulions durant ces presque 500 kilomètres pour atteindre la première ville avec Tennant Creek, soit nous nous arrêtions sur le bord de cette route, en plein milieu de rien.
Être isolé dans l’Outback n’est jamais une bonne idée, surtout en cas d’urgence (morsure de serpent, maladie, etc.). La situation peut très rapidement devenir critique, voire dramatique. Nous avons donc opté pour nous rapprocher de Tennant Creek et de rouler longtemps, ce qui fut notre plus longue journée sur la route de tout notre road trip.
Malgré tout, nous ne nous sommes pas arrêtés à Tennant Creek même, mais aux portes de la ville, à côté du lac Mary Ann, situé environ à sept kilomètres au nord de la ville.
Autour de ce petit lac, il y a un parc qui est aménagé pour se détendre et pique-niquer. Encore mieux, des douches sont proposées dans les toilettes publiques, de quoi redonner un peu de propreté et de fraîcheur à nos corps, qui résistaient tant bien que mal aux conditions difficiles de ce climat aride.
Ce n’était pas prévu avant d’arriver devant ce lac, mais nous y sommes au final restés deux jours, du 19 au 21 septembre 2013, pour se reposer de la route usante empruntée pour arriver jusqu’ici.
Ce fut un agréable moment de détente, mais par moment dérangé par quelques hurlements d’aborigènes, qui ont la fâcheuse tendance à boire beaucoup trop d’alcool et de s’exprimer en criant, même pour parler à des personnes situées à deux mètres d’eux.
C’est d’ailleurs principalement à partir de cet instant que je me suis rendu compte à quel point les aborigènes sont en marge de la société que les européens ont importé lors de leur arrivée en Australie. J’ai cette sensation qu’ils considèrent, à raison sans doute, qu’ils se sont fait voler leurs terres, alors qu’ils étaient présents dessus depuis des milliers d’années. De ce fait, je pense qu’ils n’ont aucunement l’envie de s’intégrer dans le système, et préfèrent rester à l’écart, entre eux, et profiter pleinement des allocations versées par le gouvernement australien.
Je me demande également si cette mise à l’écart n’est pas souhaitée par les blancs australiens, car voir un aborigène travailler dans un magasin se révèle être très rare. Le constat fut assez saisissant lorsque j’ai fait ma petite promenade dans Tennant Creek, pour y faire quelques courses. En effet, dans les rues de la ville, il n’y avait que des aborigènes qui se promenaient en groupe, alors que dans les magasins, seuls des blancs étaient debout derrière les comptoirs. J’étais un peu mal à l’aise après avoir dressé ce constat. Étais-je vraiment à ma place, dans cette ville ? Je ne sais pas...
En Australie, il y a un véritable clivage entre les aborigènes et les blancs débarqués, pour les premiers, il y a seulement 200 ans environ.
Newcastle Waters
Le 21 septembre 2013, nous étions donc de retour sur les routes, pour progresser vers le nord, en direction de Katherine et Darwin. La visite de ces deux villes était prévue pour plus tard. Nous étions ce jour-là dans le petit village de Newcastle Waters, un village chargé d’histoire et presque en ruine aujourd’hui.
Il fut bâti à la base pour permettre aux drovers — terme anglais pour désigner ceux qui conduisent les troupeaux (bœufs, moutons, etc.) à travers l’immense territoire australien — d’approvisionner en eau le bétail.
L’eau, nécessaire aussi bien aux drovers qu’aux troupeaux, n’est pas ce qu’il y a de plus courant dans cette région d’Australie. L’assurance pour ces conducteurs d’animaux d’avoir une source d’eau, à Newcastle Waters, a fait de ce village un véritable carrefour.
Malheureusement pour celui-ci, plusieurs facteurs l’ont conduit à sa ruine.
Le premier et le plus important est l’arrêt progressif du déplacement des troupeaux par des drovers. Les road trains ont en effet pris le relais de ces hommes, petit à petit, pour une question de rapidité et de simplicité. Le deuxième facteur qui a conduit Newcastle à sa perte est le déplacement de la route principale de cette région australienne, la Stuart Highway — route qui relie le nord au sud, de Adélaïde à Darwin — à quelques kilomètres à l’est de la ville.
Sans l’affluence des touristes et la disparition des drovers, Newcastle Waters fut très rapidement désertée.
Nous avons pu observer tout de même quelques bâtiments encore debouts aujourd’hui, comme l’ancien magasin général et l’ancien hôtel. Des écriteaux étaient installés dans ces deux édifices pour raconter l’histoire de ce village oublié.
Nous avons terminé cette journée du 21 septembre 2013 à côté d’une station-service, dans le village de Dunmarra, un peu plus au nord de Newcastle Waters.
Elsey National Park
Parc situé à côté du village de Mataranka, le Elsey National Park nous a accueillis deux jours, du 22 au 24 septembre 2013. Il n’est situé qu’à 100 kilomètres au nord de Dunmarra, notre stop de la veille au soir. Petite étape donc pour rejoindre ce parc, qui fut très intéressant pour nous.
Elsey National Park est surtout connu pour abriter deux sources d’eaux thermales gratuites. Avec la chaleur présente toute l’année dans cette région du globe, ces sources attirent constamment du monde, que ce soit des touristes ou des locaux.
Nous comptions à la base en profiter également, mais rentrer dans une sorte de piscine, où vous n’avez presque pas la place de bouger tellement il y a du monde, n’est pas de notre goût.
Nous avons préféré transpirer et marcher sur le sentier de 16 kilomètres aller proposé dans ce parc, que nous avons parcouru durant deux jours.
La première partie, le soir du 22 septembre 2013, faisait quatre kilomètres aller et permettait d’observer des chutes d’eau. Ces chutes étaient d’ailleurs tellement petites que l’on s’est demandé avec Audesou si nous étions bien au bon endroit.
Heureusement, la marche en elle-même fut intéressante, puisqu’elle nous a fait serpenter le long d’une rivière, où des crocodiles pouvaient nous dire bonjour d’après les panneaux. Mais surtout, lorsque la nuit fut sur le point de tomber, cette marche nous a offert un beau spectacle, celui du vol de milliers de chauve-souris immenses, appelées « flying foxes » (« renards volants » en français), dans le ciel. Un spectacle très impressionnant, qui a duré plus de 15 minutes.
La marche du 23 septembre 2013 fut consacrée aux 12 derniers kilomètres aller, qui serpentaient également le long de la rivière. Randonnée très intéressante de nouveau, dans des environnements variés : rocailleux au début, sableux par la suite et forestiers sur la fin. De quoi prendre du plaisir, malgré la chaleur.
Au final, pas de baignade dans ce parc, mais de belles marches réalisées.
Katherine et le Nitmiluk National Park
Stop prévu depuis quelques jours, Katherine fut le lieu de nos retrouvailles avec un couple d’australiens, Caroline et John, croisés en Argentine, dans l’auberge où nous avions travaillé en décembre 2012, à Puerto Madryn. Ils nous avaient alors invités à passer quelques jours dans leur maison à Katherine si La Piste Inconnue nous menait à proximité. Ce fut donc avec un grand plaisir que nous les avons retrouvés en Australie, du 24 au 26 septembre 2013.
Leur accueil fut excellent, en nous proposant directement un petit rafraîchissement dans les sources thermales de Katherine. Cette fois-là, nous avons bien été dans l’eau, et que cela faisait du bien, car il fait toujours très chaud dans cette région australienne. La nuit, le thermomètre indiquait 37 °C, à l’intérieur de la maison de Caroline et John, c’est pour dire.
Durant cette baignade, nous avons fait la rencontre de quatre sympathiques belges. Deux voyageaient en Australie depuis plus de sept mois, pendant que les deux autres n’effectuaient ici qu’un séjour de deux semaines. La discussion n’a pas duré des heures, mais cela a suffi à Audesou pour vendre la Nouvelle-Zélande comme prochaine destination de chacun.
De retour dans la magnifique maison de Caroline et John, nous avons passé une bonne soirée en leur compagnie, à raconter les aventures de chacun en Amérique du Sud. Puis ils nous ont donné de nombreux conseils sur les lieux à visiter sur la route vers Darwin, arrivée prévue le 01 octobre 2013.
Au programme : le Nitmiluk National Park, situé juste au nord de Katherine, puis le Kakadu National Park, positionné un peu plus au nord encore, puis Darwin pour terminer.
Pour notre deuxième journée, nous avons suivi les conseils de Caroline et John et visité la Katherine Gorge, située à proximité de la ville, dans le Nitmiluk National Park. Ce parc est relativement grand, et abrite de nombreuses gorges, dont la plus importante est la Katherine Gorge. De nombreuses marches sont proposées tout le long de cette gorge, qui est vraiment sublime.
Pour ne pas trop traîner en route, parce que la chaleur était à la limite du supportable (plus de 60 °C ressentis à cause du rayonnement des pierres). Notre randonnée s’est donc arrêtée dans la Butterfly Gorge (nom donné en raison de la présence nombreux papillons dans cette gorge), située à huit kilomètres environ du parking principal.
Le 26 septembre 2013 était le jour du départ de Katherine, et le jour où nous devions dire au revoir à Caroline et John, déjà. Ce fut un court mais agréable séjour passé avec eux, que nous ne connaissions alors que suite à quelques discussions de l’autre côté du Pacifique.
Merci de nouveau Caroline et John, vous faites partie vous aussi à présent de l’histoire de La Piste Inconnue.
Ce jour du départ, nous n’avons pas été bien loin de Katherine, juste 60 kilomètres au nord, pour retrouver le Nitmiluk National Park et une autre partie de ce parc avec notamment les Edith Falls, décrites comme magnifiques.
Comme à notre habitude, nous avons marché durant cette journée, mais contrairement à la veille, il y avait moins de surprises et choses à contempler. La marche, sous le soleil de plomb, fut donc bien moins agréable et nous étions même pressés à la fin d’en finir pour retrouver un coin d’ombre.
L’environnement de cette partie du parc est presque similaire à celui croisé la veille, en moins spectaculaire. Les chutes d’eau d’Edith Falls étaient belles en effet, mais je m’attendais à bien mieux, dommage.
Kakadu National Park
Parc immense, situé à l’est de Darwin et à 150 kilomètres au nord du Nitmiluk National Park, le Kakadu Nationak Park s’étend sur presque 20 000 kilomètres carrés, soit trois fois la taille du département de l’Indre-et-Loire par exemple, imaginez. Il y a donc de quoi passer quelques jours agréables dans ce parc, à découvrir sans cesse de nouveaux environnements et merveilles de la nature.
Il est d’après ce que nous avons entendu, l’un des parcs les plus réputés du monde, et cela se ressent rien qu’avec le prix de l’entrée : 25 dollars australiens par personne. C’était la première fois que nous devions ouvrir notre porte-monnaie pour entrer dans un parc en Australie.
Nous y sommes restés quatre jours, du 27 au 30 septembre 2013, le temps de bien en profiter et d’en avoir pour notre argent.
Des routes sillonnent chaque partie du parc, il est donc facile de le visiter. Par contre, avec notre Ford Falcon, nous étions parfois limités en ne pouvant pas rouler sur les chemins de terre où un 4x4 à caisse haute est nécessaire.
Notre premier arrêt, le 27 septembre 2013, fut consacré au point de vue Gungurul, situé vers l’entrée sud du parc. Il nous a donné un petit aperçu de ce qui nous attendait par la suite, mais sans plus. La vue était bouchée par quelques arbres, ce qui gâche un peu le concept de point de vue.
Comme dans chaque parc national en Australie, le camping sauvage est interdit, à notre plus grand regret. Mais cela ne nous a pas empêché de trouver des solutions à chaque fois, pour ne pas débourser le moindre centime. Pour les deux premières nuits dans ce parc, nous étions au bord d’une route, un peu au nord du point de vue de Gungurul, dans un renfoncement, pour être cachés de la route. C’était le lieu idéal, pour ne pas être repérés, et dormir gratuitement.
Nous étions le 28 septembre 2013 au bord de Yellow Water, une zone marécageuse où des crocodiles sont présents en masse. Nous en avons d’ailleurs vu un ce jour-là, en marchant depuis une passerelle aménagée spécialement à cet effet.
Ce même jour, nous avons également visité le Aboriginal Cultural Centre, un musée consacré à l’histoire et la culture aborigène. Intéressant sur le papier, au final, le résultat ne nous a pas convaincus. Ce musée semble avoir été pensé à la va-vite, et n’est pas très bien structuré, ce qui ne m’a pas aidé à me plonger dans l’univers des aborigènes. C’est dommage que ce musée ne mette pas en valeur cette culture, vieille pourtant de plusieurs milliers d’années et très certainement intéressante.
L’après-midi fut passé à l’ombre et surtout à l’intérieur d’un bâtiment, pour ne pas subir les grosses chaleurs.
Le jour suivant, le 29 septembre 2013, nous continuions notre progression vers le nord, pour atteindre Nourlangie, un lieu connu pour abriter des immenses collines rocheuses, des peintures aborigènes et un circuit de 12 kilomètres, autour d’une de ces collines.
Vous devinez certainement ce qui nous a attiré dans ce lieu, la marche, bien entendu. Elle est d’ailleurs considérée comme la plus belle du parc. Sans savoir si elle vaut ce titre, elle mérite selon moi d’être dans le top du classement.
Ces 12 kilomètres nous ont fait traverser des paysages dignes de la savane africaine, où la réplique du célèbre rocher du Roi Lion se dressait face à nous, comme me l’a fait remarquer Audesou. La marche était d’ailleurs un peu technique, avec des passages sur des rochers dans les pentes, de quoi donner un peu de piment, et ce n’était pas plus mal.
Comme pour la veille, l’après-midi, le repos du guerrier a fait suite aux efforts du matin. Difficile de s’activer et bouger par cette chaleur durant l’après-midi.
Nous avons innové le soir en allant dormir directement dans un camping payant, où l’argent est récolté quotidiennement par les rangers. Mais nous n’y sommes allés que tard, pour dormir, donc personne nous a demandé le moindre centime pour cette nuit, à notre plus grand plaisir.
Dernier jour vécu dans le parc, le 30 septembre 2013, nous l’avons passé au nord-est, le long de la Alligator River. Comme son nom l’indique, cette rivière est infestée de crocodiles, et nous avons pu en apercevoir de nombreux, dont pour la plupart, juste leur yeux et nez qui dépassaient de l’eau, de quoi presque les rendre invisibles, ce qui n’était pas très rassurant. Surtout qu’ils peuvent atteindre six mètres de long, de quoi faire de vous un petit amuse-bouche.
Nous avons combiné trois marches ce jour-là, aux côtés de cette rivière : la Bardejilidji Walk, la Sandstone and River Bushwalk et enfin la Mangarre Walk. Trois marches pour 10 kilomètres en tout environ, de quoi bien se dégourdir les jambes et avoir le temps d’observer les crocodiles dans la rivière.
Avant de sortir du parc, nous avons profité une dernière fois des douches des campings, pour retrouver un peu d’hygiène.
Après le déjeuner, il était l’heure de partir et de quitter le Kakadu National Park pour se rapprocher de Darwin, où nous comptions arriver le lendemain matin, pour profiter pleinement de cette journée à Darwin afin de commencer nos recherches d’acheteurs pour notre voiture. Car la fin de notre aventure en road trip rimait avec la vente de notre voiture, qui ne nous servirait plus une fois arrivés à Darwin. Nous dormions donc une dernière fois sur les bords d’une route, en dehors de Darwin, à Humpty Doo, un village situé 50 kilomètres au sud de la capitale du Northern Territory.
Darwin
C’est donc le 01 octobre 2013, vers 09:00, que nous roulions pour la première fois dans Darwin, notre porte de sortie de l’Australie.
La vente de notre Ford Falcon
C’est avec un peu de nostalgie que nous constations que notre arrivée dans Darwin signifiait la fin de notre aventure sur les routes australiennes. La Ford Falcon achetée plus de deux mois plus tôt aura donc tenu le choc et ses promesses en nous menant à bon port, sans problèmes, à l’exception des plaquettes des freins avant changées à Newcastle, au début du périple. C’était une énorme satisfaction pour nous, et surtout pour Audesou qui avait dû assumer seul la conduite suite au départ de Samantha.
Nous considérions que la vente ne serait qu’un bonus et non une nécessité, car son achat était déjà rentabilisé depuis de longues semaines, par rapport au coût d’une location d’une voiture ou le prix des voyages en bus. Si nous réussissions à la vendre, peu importait le prix, nous aurions alors été gagnants, ce qui nous enlevait de base une grosse pression.
Pour vendre cette voiture, nous avons utilisé diverses techniques, afin de multiplier nos chances :
- Publication d’une annonce sur papier dans chaque auberge de jeunesse de Darwin. C’est une pratique qui se fait beaucoup dans ce pays, les voyageurs s’achètent et se vendent régulièrement des voitures entre eux. C’est d’ailleurs à un voyageur que nous avions acheté notre Ford Falcon. Si cette technique avait fonctionné pour nous, elle pourrait sans doute fonctionner pour d’autres.
- Publication de l’annonce en ligne, sur deux sites Internet. Le premier et le plus important en Australie est gumtree.com.au, qui est un site sur lequel il est possible de vendre un peu de tout, et de même trouver du travail. Il est très utilisé pour l’achat et vente de véhicules entre particuliers, il ne fallait donc pas négliger ce site. L’autre site utilisé est australia-australie.com, qui est un site français qui parle de l’Australie de manière générale, et qui propose un forum petites-annonces pour aider les francophones à acheter ou vendre des objets entre eux.
- Enfin, pour terminer, et le plus important, parler directement aux voyageurs dans les auberges de jeunesses. Ainsi, nous pouvions détecter rapidement un acheteur potentiel avec cette technique, et lui vendre la voiture plus rapidement.
Avec toutes ces techniques, nous étions confiants sur le fait que nous allions vendre la voiture. Il ne restait plus qu’à savoir quand.
Nous nous étions donnés trois semaines en tout pour la vendre, ce qui nous laissait du temps, nous qui avions par exemple acheté notre Ford Falcon en quatre jours. Cependant, nous étions à Darwin et non à Sydney, il y avait donc beaucoup moins de monde dans cette ville, et donc beaucoup moins de personnes intéressées par l’achat d’une voiture.
Aussi, nous comptions tenter de vendre notre voiture plus chère que lors de son achat, afin de retirer si possible des bénéfices secs sur cette transaction. Nous l’avions achetée 2 500 dollars australiens, et avons commencé par la mettre en vente à 3 199 dollars australiens, prix de base et négociable. Nous avions du temps, comme précisé plus haut, nous pouvions donc nous permettre de perdre quelques jours au début pour tester si ce prix pouvait intéresser des personnes, ce qui ne fut pas le cas visiblement.
Au final, personne ne fut intéressé lorsque nous avions laissé ce prix de 3 199 dollars australiens. Après vérification, nous étions au-dessus du prix du marché de Darwin, où des voitures comme la nôtre se vendaient plutôt aux alentours de 2 500 dollars australiens.
Après presque une semaine d’attente, il était temps de changer de méthode, et Audesou s’en est chargé de la meilleure des manières.
Le beau matin du 05 octobre 2013, lors de notre prospection dans les auberges de jeunesse pour discuter avec les voyageurs et savoir si certains étaient intéressés ou non par l’achat d’une voiture, Audesou discuta quelques minutes avec deux allemands fraîchement arrivés la veille à Darwin.
Ils nous ont dit être en Australie pour quatre mois, et qu’ils souhaitaient voyager en voiture, mais juste avec des locations et non l’achat d’une voiture. Pas abattu, Audesou leur a tout de même fourni de nombreux conseils concernant la conduite sur les routes australiennes et sur divers autres sujets, afin de les aider.
Un peu plus tard, dans la matinée, nous avons croisé de nouveau ces allemands, et après la question innocente de Audesou pour savoir si ils n’étaient toujours pas intéressés par notre voiture, ceux-ci nous ont répondu qu’ils n’étaient plus sûrs en fin de compte. L’achat d’une voiture n’était plus selon eux une mauvaise option, et pouvait se révéler plus économique que des locations, chose qui est vraie, surtout si la voiture n’a pas de pépin sur la route.
Sentant la bonne affaire arriver, et en voyant le prix des autres voitures, souvent moins chères que la nôtre, Audesou décida de frapper fort et de leur proposer la voiture à 2 000 dollars australiens non négociables, soit une baisse de 1 199 dollars australiens par rapport au prix de vente initial. C’était une énorme baisse, mais qui restait largement acceptable, comme précisé plus haut, puisque nous étions déjà gagnants avant même d’avoir revendu la voiture.
Avec ce prix, les allemands sont directement passés du stade d’acheteurs possiblement intéressés à acheteurs fortement intéressés.
La suite s’est enchaînée rapidement, avec la présentation de notre voiture, jusque dans les moindres détails. Pas de mensonges, Audesou lista toutes les qualités et tous les défauts de la voiture, ainsi que les problèmes qu’elle pourrait avoir prochainement. Ceci n’a pas empêché ces allemands d’être toujours intéressés, et de même nous donner un « oui » presque définitif juste après l’inspection de la voiture.
En trois heures ce matin du 05 octobre 2013, Audesou a réussi à nous dégoter des acheteurs, et à les convaincre d’acheter une voiture alors qu’ils souhaitaient au départ uniquement en louer. Il n’y a rien à dire, il est fort ce Audesou. Il arrive à créer du besoin là où il n’y en a pas, tel un expert du marketing.
Nous les avons retrouvés à quelques reprises les jours suivants, pour discuter de la voiture et surtout la faire inspecter auprès d’un garagiste. Ils souhaitaient s’assurer avant tout achat que la voiture ne soit pas sur le point de flancher, ce que nous avons tout à faire compris, puisque nous avions fait la même chose à Sydney.
Deux jours ont été nécessaires pour faire cette inspection, car le garage dans lequel nous étions allés était complet le premier jour. Mais le résultat de cette vérification ne fut pas du tout celui que tout le monde attendait.
Le garagiste, très antipathique, trouva de nombreux problèmes sur la voiture, et même des problèmes qui n’en n’étaient pas réellement… Nous avons eu l’impression avec Audesou qu’il cherchait à nous mettre des bâtons dans les roues pour que nous ne vendions pas la voiture. Car lorsqu’un garagiste vous liste une dizaine de problèmes sur un véhicule, vous avez tendance je pense à ne plus faire confiance dans la voiture et à sentir une arnaque. Surtout quand le mécanicien précise que si c’était sa voiture, il changerait tout.
En réalité, seuls deux problèmes étaient vraiment à traiter d’urgence (changement des plaquettes des freins arrière et du liquide de frein). Le reste pouvait largement attendre. Nous étions donc loin du désastre indiqué par ce garagiste peu aimable, qui était heureux d’avoir fait son boulot et d’avoir trouvé tout un tas de problèmes et de nous les avoir mis en pleine tête, sans nous donner de conseils ou même proposer de solutions. Son agenda était d’un coup totalement plein, et les réparations ne pouvaient être faites que dans une semaine minimum…
Il a fallu, après ces mauvais résultats, qu’Audesou arrive de nouveau à convaincre les allemands que les problèmes énoncés n’étaient pas urgents pour la voiture, voire pas des problèmes du tout pour une voiture de cet âge, à part ceux concernant les freins.
Rattraper une telle situation était compliqué, et pourtant, Audesou l’a fait, car les allemands nous ont confirmé vouloir acheter la voiture juste après, et ce fut un soulagement pour tout le monde.
Le temps ensuite de faire les papiers et de retirer l’argent, la voiture ne fut réellement vendue que le 09 octobre 2013, au petit matin.
Nous disions donc au revoir à notre chère Ford Falcon, qui nous a fait voyager à travers plus de 8 000 kilomètres en Australie, sans le moindre problème, alors qu’elle affichait 346 000 kilomètres au compteur au moment de la vente.
Avec cette vente, notre objectif principal à Darwin était rempli, nous pouvions ensuite continuer plus librement notre préparation du voyage en Indonésie, qui se profilait à l’horizon.
Notre séjour à Darwin
Pendant notre première semaine à Darwin, du 01 au 07 octobre 2013, pendant que nous avions encore notre voiture, nous dormions chaque soir dans une zone différente de Darwin, pour échapper aux contrôles de la police. En effet, dans cette ville, de nombreux voyageurs nous ont indiqué s’être vu infliger des amendes pour camping interdit, même lorsqu’ils étaient dans leur voiture.
Nous ne souhaitions pas avoir à notre tour une amende, nous avons donc décidé de bouger chaque soir, et de trouver des zones tranquilles pour camper. Ainsi, nous ne nous sommes jamais fait prendre, sauf moi, alors que je dormais dehors. Un gardien d’une zone industrielle est venu me voir pendant la nuit du 07 au 08 octobre 2013 pour me demander de bouger, sans me donner une amende.
Depuis la vente de la voiture, le 09 octobre 2013, nous avons repris nos habitudes sud-américaines et dormons dans une auberge de jeunesse. Cela faisait vraiment étrange de revenir dans un tel établissement, après presque six mois d’aventures passées dehors et dans les rues, entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Darwin est une ville sympathique, qui change véritablement des autres villes australiennes. Elle a un certain charme, grâce notamment je pense à ses côtes et ses plages. Il fait bon vivre dans cette ville, à partir du moment où vous avez une douche à côté de vous, car ceci n’a pas changé par rapport à l’Outback, il fait toujours extrêmement chaud.
Avant de nous installer dans une auberge de jeunesse, nous avions trouvé le bon plan de Darwin pour avoir une douche gratuite, avec la douche de la plage de Mindil Beach, qui est située à l’ouest de la ville, à côté du casino.
Je ne sais pas si c’est parce qu’il y a cette douche ou parce que le lieu est calme et attirant qu’il y a autant de voyageurs qui se retrouvent à cet endroit, toute la journée. Il s’agissait donc du lieu parfait pour faire de belles rencontres et discuter avec d’autres voyageurs.
La conduite dans le Northern Territory
Peu de changements par rapport à la conduite dans l’état du Queensland. Les routes étaient presque similaires. D’ailleurs, je suis un peu généreux lorsque je dis « des » routes, puisque réellement, il n’y a qu’une seule route dans cet état, la Stuart Highway, pour le traverser du sud au nord, lorsque vous n’avez pas de 4x4.
Toujours de nombreux animaux morts sur cette route, même si nous avons constaté une nette diminution, certainement due au fait qu’il y ait moins d’habitants dans cette région australienne.
Ce qui n’a pas changé par contre, c’est le nombre de road trains croisés, toujours aussi nombreux. Se voir doubler par l’un de ces monstres routiers n’est jamais très rassurant, surtout lorsque l’on sait qu’ils doivent mettre en moyenne environ deux kilomètres pour s’arrêter totalement. Mieux ne vaut pas être dans les parages lorsque l’un de ces camions est dans l’obligation de faire un freinage d’urgence, la situation pourrait devenir rapidement critique sinon.
Hormis la chaleur, la conduite dans cet état fut agréable pour Audesou, un peu comme celle dans le Queensland.
En route vers l’Indonésie
Prochaine étape après l’Australie, l’Indonésie, qui arrive à grands pas. La voiture vendue, nous n’avions plus intérêt à rester à Darwin, qui est une ville assez chère, même pour l’Australie. Nous avons donc avancé la date de notre avion de quatre jours, le 18 octobre 2013 au lieu du 22, pour voler plus tôt et éviter de s’ennuyer à Darwin.
Il ne reste plus qu’à attendre donc. Heureusement, Darwin n’est pas la ville la plus moche pour patienter quelques jours. Nous faisons beaucoup de marches, mais profitons aussi de ce temps pour rattraper notre retard pris sur ce blog, ce qui est très utile.
Notre aventure en Australie touche donc à sa fin, et j’en retiens une belle et grande aventure en voiture. En termes d’intensité, nous étions bien loin de notre épopée vécue en Nouvelle-Zélande, et je pense que cela s’est senti fortement lors de la lecture des articles. Nous avons malgré tout pris du plaisir à voyager en Australie et plus particulièrement dans l’Outback, zone vraiment à part dans ce pays. Je pense d’ailleurs qu’on ne peut pas dire avoir visité et vu l’Australie, sans y être allé au moins une fois, car la vraie Australie se trouve dans ces terres, et non sur la côte est par exemple, plutôt faite pour les touristes.
L’Asie et plus particulièrement l’Indonésie nous ouvrent à présent leurs bras. Il va de nouveau falloir apprendre à voyager, dans un nouveau pays avec une nouvelle culture, et c’est ce qui est excitant dans un voyage comme celui-ci : se remettre toujours en question, apprendre constamment, et avancer coûte que coûte.