La visite des ruines du Machu Picchu
Publié par Koonshu, le 2 mai 2013 à 06:12
Nous voici arrivés à l’étape située la plus au nord de notre aventure en Amérique du Sud : la visite du Machu Picchu. J’attendais cet instant depuis tellement de temps, l’excitation était bien présente quant à l’idée de visiter ce site connu par tous. C’est donc le dimanche 14 avril 2013, que nous avons eu l’occasion de fouler de nos pas les ruines mythiques du Machu Picchu.
L’aventure vers le Machu Picchu
Plutôt que de vous conter uniquement notre aventure, laissez-moi plutôt vous décrire les différentes solutions et astuces pour se rendre sur ce site, en y ajoutant quelques-unes de nos anecdotes et mes impressions, dans le but d’aider ceux qui souhaitent se rendre au Machu Picchu.
L’achat des billets
Première étape obligatoire, pour espérer visiter les ruines du Machu Picchu : acheter son billet. Il existe trois solutions principales à ma connaissance pour réaliser cet achat :
- L’acheter dans l’agence officielle de Cuzco, à l’adresse suivante : Huáscar 238, Cuzco, Pérou.
- L’acheter dans l’office de tourisme à Machu Picchu Pueblo (anciennement Aguas Calientes), village situé juste au pied du Machu Picchu, et dernier point de passage pour visiter les ruines.
- L’acheter en ligne, à l’adresse suivante : machupicchu.gob.pe.
Au niveau des tarifs, il fallait compter 128 sols (environ 37,5 euros) pour visiter le Machu Picchu, au moment où nous avions acheté nos billets, le jeudi 11 avril 2013.
Mais vous commencez à le savoir, nous sommes des aventuriers, nous souhaitions donc escalader la montagne située juste à côté du Machu Picchu, le Huayna Picchu. Je suis sûr que vous l’avez déjà vue, c’est celle qui est présente sur toutes les photos du Machu Picchu, derrière les ruines, comme vous pouvez le voir sur cette photo.
Les autorités péruviennes ont limité l’accès au Huayna Picchu à 400 personnes par jour pour préserver l’intégrité du site. Pour avoir l’espoir de grimper tout en haut de cette montagne, il vous faudra débourser quelques sols supplémentaires car le billet combiné Machu Picchu et Huayna Picchu valait la bagatelle de 152 sols (environ 44,5 euros) le jour de l’achat de nos billets. Vous devrez alors choisir entre les deux horaires proposés pour commencer l’ascension de cette montagne :
- Le premier groupe, de 200 personnes, peut commencer la montée du Huayna Picchu entre 07:00 et 08:00.
- Le deuxième groupe, de 200 personnes également, peut commencer la montée du Huayna Picchu entre 10:00 et 11:00.
Vous avez ensuite tout le temps souhaité pour l’escalader et vous promener dans l’enceinte de cette montagne. Il n’y a pas d’obligation de revenir avant 10:00 si vous faites partie du premier groupe par exemple, prenez votre temps, et appréciez la vue.
Attention, lors de l’achat de votre billet, vous devrez sélectionner une date de visite du Machu Picchu. Vous n’aurez alors plus le choix par la suite, et serez donc obligés de vous rendre sur le site du Machu Picchu le jour indiqué sur le billet, sous peine de le perdre.
Une dernière petite astuce, prenez-vous y à l’avance. Même en dehors de la période touristique (juin à septembre), et à trois jours de la date choisie, nous n’avions pas eu le choix dans l’horaire de visite du Huayna Picchu et avons dû prendre d’office la tranche 7-8 heures. Au final, ce non choix s’était révélé payant, comme vous le comprendrez plus tard.
L’itinéraire vers le Machu Picchu
Il existe globalement deux solutions pour se rendre au Machu Picchu.
En mode « Tout automatique »
La première solution, la plus simple, est tout simplement de prendre un train depuis Cuzco, véritable camp de base pour préparer l’expédition vers le Machu Picchu ou pour visiter la Vallée sacrée des Incas, située non loin de Cuzco. Ce train, de la compagnie anglaise PeruRail, est très cher, à partir de 70 dollars (environ 54 euros) pour seulement un aller, en siège économique, mais au moins, vous pourrez :
- Quitter Cuzco.
- Arriver à Machu Picchu Pueblo, village située juste au pied du Machu Picchu.
- Vous rendre sur les ruines (en bus ou à pied).
- Visiter les ruines.
- Revenir à Machu Picchu Pueblo (également en bus ou à pied).
- Revenir à Cuzco, toujours avec le train.
Tout ceci, le même jour. C’est donc un gain de temps, mais qui dégraissera votre porte-monnaie.
En mode « Fais-le toi-même »
La deuxième solution, bien moins évidente, est de prendre différents bus, taxis et même de marcher durant quelques heures pour arriver jusqu’au village de Machu Picchu Pueblo.
C’est l’option que nous avons choisie, car c’est la plus économique, la moins touristique et celle qui procure le plus d’aventures.
Voici donc l’itinéraire à suivre pour se rendre dans ce village, sans passer par le train.
Depuis Cuzco, rendez-vous au terminal de bus du quartier Santiago, situé à l’ouest de la ville. Attention, ce n’est pas le terminal principal, il s’agit d’un autre, beaucoup plus petit. Depuis ce terminal, il faut prendre un bus pour Quillabamba, pour 15 sols (environ 4,5 euros). Une fois monté, vous devrez quitter le bus dans le petit village de Santa Maria.
De nombreuses compagnies de bus proposent ce trajet depuis ce terminal, avec les mêmes tarifs et horaires, à peu de choses près. Faites tout de même attention, il y a peu d’horaires par jour, ne vous faites pas avoir et partez le plus tôt possible car une longue journée vous attend. Pour information, les premiers bus partent à 07:00, mais le nôtre n’est finalement parti qu’à 08:00. En Bolivie, ou au Pérou, comme Audesou aime souvent à le répéter : « On ne sait jamais quand on part, on ne sait jamais quand on arrive ! ».
Les compagnies vous indiqueront quatre heures de trajet, mais en réalité, c’est plutôt six heures qui vous attendent, jusqu’à Santa Maria, où il ne faut pas oublier de descendre.
Autre information, et pas la moins utile, la route empruntée par les bus pour rejoindre Santa Maria est assez dangereuse car elle serpente dans les montagnes. Du coup, le précipice n’est jamais très loin des roues, ce qui n’est jamais très rassurant. Si vous êtes malade en montagne, ou si les chemins un peu sinueux vous font peur, je vous conseille d’éviter cette route, et d’emprunter un autre itinéraire. De plus, lorsque nous avons fait ce trajet, des rivières traversaient à plusieurs reprises la route, alors que nous y étions pendant le début de la saison sèche, qui s’étend de début avril à octobre. Ce qui veut dire que durant la saison des pluies, de novembre à fin mars, cette route risque tout simplement d’être coupée et impraticable. Renseignez-vous donc au préalable si vous souhaitez vous y rendre durant cette période.
Dès la descente du bus, dans ce village, des taxis se jetteront sur vous pour vous proposer leurs services. Ils savent très bien que vous n’êtes là que pour une chose, vous rendre dans le prochain village : Santa Teresa. Essayez de négocier le prix de la course, mais n’espérez pas grand-chose, ils sont en position de force, ici. Pour nous, le taxi n’a pas daigné descendre son prix, alors que j’étais dans le coffre de la voiture, faute d’une place assise… Le prix de cette course était lors de notre passage de 10 sols (environ 3 euros), ce qui est vraiment énorme pour le Pérou, puisque la durée du trajet n’est que de 45 minutes…
Nous avons croisé quelques randonneurs qui faisaient le chemin de Santa Maria vers Santa Teresa à pied, mais je ne le conseille pas. La route est vraiment dangereuse car très proche du précipice. De plus, les taxis roulent pour certains à des vitesses vraiment excessives pour ce genre de routes, un accident n’est jamais très loin, en témoignent les nombreuses croix qui rappellent la présence d’accidents mortels sur les bords de cette route.
Arrivez à Santa Teresa, vous avez deux options :
- Dormir le soir dans ce village, et ne continuer votre chemin que le lendemain. Il faut donc prévoir un jour supplémentaire de route si vous choisissez cette option.
- Continuer votre chemin pour vous rendre à la centrale hydroélectrique Machu Picchu, plus communément appelé Hidroeléctrica, une centrale hydroélectrique située tout au bout de la route, après Santa Teresa.
Dans notre cas, nous avons préféré dormir à Santa Teresa, dans le but d’avoir un jour de marge si jamais il y avait un problème de bus ou si l’un de nous avait un soucis de santé, ce qui n’est pas arrivé, bien heureusement.
Pour vous rendre à Hidroeléctrica depuis Santa Teresa, il y a de nouveau deux options :
- En taxi, qui vous coûtera environ trois ou quatre sols (environ 0,9 ou 1,2 euros). Comme à Santa Maria, ils se jetteront sur vous pour vous proposer une course, vous ne pourrez pas les manquer.
- À pied, en suivant la même route que les taxis. Il faut compter environ deux heures pour s’y rendre, le long du Río Urubamba. Cette fois-ci, la route est bien moins dangereuse car plus large. Les voitures roulent également moins vite sur cette portion.
De notre côté, nous avons préféré marcher, car nous avions toute la journée pour nous rendre à l’ultime étape : Machu Picchu Pueblo.
Une fois arrivé à Hidroeléctrica, le plus simple est de demander à votre taxi ou aux personnes qui travaillent aux abords de la centrale hydroélectrique pour savoir quel chemin emprunter par la suite pour continuer votre route. Car, avec les travaux, ce n’est pas forcément évident de savoir quelle route suivre.
Après avoir traversé la centrale hydroélectrique, vous arriverez à côté du terminus de la voie ferrée. Suivez les rails sur seulement 200 mètres environ, et regardez attentivement sur votre droite. Vous aurez alors l’occasion de voir une petite pancarte sur laquelle est indiquée « Camino Machu Picchu ». Cet écriteau pointe vers un chemin dans la forêt, qu’il est préférable de prendre. Après seulement cinq minutes de marche dans cette forêt, vous arriverez à hauteur de nouveaux rails, qui surplombent parallèlement les premiers, et que vous devrez à ce moment-là suivre et ne plus quitter jusqu’au village de Machu Picchu Pueblo. Il est préférable de suivre ces rails plutôt que ceux situés en contrebas car le chemin y est plus large qu’autour de ces derniers, ce qui est une bonne option lorsque vous croisez un train, pour avoir la place de vous ranger tranquillement.
Suivez toujours les rails, tenez votre droite et ne prenez jamais de bifurcations. Vous arriverez ainsi au bout d’environ 02:30 à Machu Picchu Pueblo. Le chemin, dans la jungle est très agréable. Dans ce village, pas vraiment joli et réputé pour être le camp de base pour visiter les ruines, prenez une auberge ou un hôtel, et reposez-vous. N’hésitez surtout pas à négocier. Audesou a notamment réussi pour nous à faire baisser de 10 sols (environ 3 euros) par personne le prix de notre chambre triple, ce qui n’est pas négligeable, quand la chambre vous en coûte 15 (environ 4,5 euros) par personne au final.
Autre astuce dans ce village, évitez de manger dans les restaurants, qui proposent des prix vraiment excessifs par rapport au reste du Pérou, avec des menus à 30 sols (environ 8,8 euros). Préférez plutôt manger sur le marché, situé non loin de la gare. Il faut monter un escalier pour vous rendre dans la partie consacrée aux restaurants du marché. Une fois dans ce lieu, à vous les très bons plats à seulement 5 sols (environ 1,5 euros).
La visite du Machu Picchu
Vous voilà arrivé à présent au jour tant attendu, celui où vous allez pouvoir contempler par vos propres yeux les célèbres ruines. De nouveau, deux options s’offrent à vous pour monter sur le site :
- Prendre un bus et vous faire conduire tout en haut.
- Utiliser vos jambes et monter une à une les presque 2 000 marches qui permettent de gravir la montagne, pour accéder au site. Oui, à pied, le Machu Picchu se mérite.
Vous vous en douterez, nous avons préféré la deuxième solution, bien plus économique et aventureuse que la première. Je ne peux donc pas fournir des informations concernant les tarifs et horaires des bus, vu que nous n’avons pas choisi cette option.
Si vous aussi, vous préférez souffrir et mériter la visite du Machu Picchu, ce n’est pas compliqué, suivez le guide.
Si vous avez été attentif la veille, lors de votre venue à Machu Picchu Pueblo, vous avez pu apercevoir un pont sur votre droite, environ 15 minutes avant l’arrivée dans le village. Ce pont est tout simplement l’entrée qui mène vers la montagne où siègent les ruines du Machu Picchu. Le gardien n’ouvre l’entrée du pont qu’à 05:00, donc nul besoin de se présenter devant à 02:00, vous n’arriverez pas plus vite aux ruines. Dans notre cas, nous étions les premiers à être devant ce pont, vers 04:20. Oui, nous sommes matinaux.
À 05:00, un garde s’avance et ouvre le portail qui mène au pont, puis vérifie un à un les billets et passeports. N’oubliez surtout pas l’un de ces deux documents, vous ne passerez pas sans eux.
Une fois le petit pont passé, vous avez une nouvelle fois deux options pour grimper en haut de la montagne :
- Suivre la route, utilisée par les bus, qui se dirige vers la gauche juste après le pont. C’est une route qui serpente tout le long de la montagne. L’inclinaison n’est donc pas forte, mais il vous faudra plus de temps pour atteindre le sommet.
- Monter les marches, qui démarrent sur la droite juste après le pont. C’est un chemin qui est très pentu, et qui vous fera passer quasiment en ligne droite dans la forêt.
Dans les deux cas, n’oubliez pas une lampe torche, car vous débuterez l’ascension dans la nuit.
De nouveau, nous avons préféré cette deuxième option, bien plus courte que la première.
Cependant, une bonne condition physique est nécessaire pour tenter cette aventure, vu le nombre impressionnant de marches à grimper. Ne vous attendez pas à des marches bien droites et régulières, comme celles de vos escaliers. Ici, c’est plutôt des marches péruviennes : une marche de seulement dix centimètres de haut, suivie d’une autre de trente, puis d’une autre de vingt, etc. Pas simple alors de marcher à un rythme régulier.
Il faut compter environ 01:30 pour atteindre le sommet, depuis le pont, avec une allure régulière et modérée. Mais guidés par l’endurant Audesou, nous avons réussi le petit exploit de réaliser ce trajet en seulement 45 minutes. Nous étions donc devant les portes de la véritable entrée du Machu Picchu vers 05:45, c’est-à-dire avant l’ouverture du site, prévue à 06:00, et surtout avant les premiers cars de touristes, déçus de ne pas être les premiers.
Nous étions dans les dix premiers dans la file d’attente pour entrer sur le site du Machu Picchu. Pourtant, durant presque toute l’ascension, notre petit groupe de trois était positionné dans les cinq premiers. Ce n’est que dans les derniers mètres de l’ascension que trois personnes, des anciens de l’armée israélienne, nous ont dépassés. Toutes nos marches précédentes, réalisées durant ce tour du monde nous ont certainement aidé à tenir le choc mentalement et physiquement. Audesou, tout comme moi, étions fiers de nous.
À 06:00 tapantes, les fauves sont lâchés sur le site du Machu Picchu. De nouveau, les gardes vérifient les billets et passeports, impossible de frauder via cette entrée.
Dans notre cas, et avec un peu de fierté, nous étions les premiers à pouvoir fouler les pavés du Machu Picchu. Les personnes positionnées avant nous la file d’attente devaient attendre leurs amis, situés plus loin dans queue, déjà bien étendue.
Pour ceux qui ont choisi de grimper en plus le Huayna Picchu, s’y rendre n’est pas compliqué, il y a des panneaux, situés sur l’ensemble du site, qui indiquent sa position. Il suffit en fait de traverser le site en direction de la montagne, que vous ne pouvez pas louper.
Nous qui avions nos billets pour aller sur cette montagne à 07:00, notre première mission fut de nous rendre à l’entrée du Huayna Picchu. Sur le chemin nous conduisant à cette montagne, nous avions le plaisir de visiter et apprécier les ruines dans un calme absolu. Aucun autre touriste n’était présent autour de nous pour nous gêner sur les photos, c’était un moment privilégié, que peu de personnes ont le plaisir de vivre.
Le moment venu, les portes du Huayna Picchu s’ouvrent. De nouveau, les gardiens du site vérifient les billets et passeports. Puis, vous pouvez vous lancez dans cette nouvelle ascension, plus courte que celle réalisée au petit matin, mais parfois bien plus escarpée.
Nous étions les premiers à nous lancer dans cette ascension, et tout naturellement, les premiers à arriver en haut. Quel instant de plaisir et de fierté de contempler, pendant quelques minutes, dans le silence, les ruines du Machu Picchu, situées en contrebas du Huayna Picchu. Selon moi, c’est sans doute la meilleure vue que l’on a de ces ruines, lorsque l’on est sur le site. Je recommande donc fortement, à ceux qui peuvent endurer la fatigue d’une longue montée, de s’offrir cette ascension du Huayna Picchu.
Il ne vous reste plus ensuite qu’à descendre, en faisant très attention où vous mettez les pieds car les marches sont parfois très étroites. Puis, à visiter le Machu Picchu tranquillement, en jouant parfois des coudes avec des touristes pour avancer ou prendre des photos…
Une dernière information concernant le Huayna Picchu, sur le flanc de cette montagne se situe le Temple de la lune. Il faut descendre pendant environ 40 minutes, depuis l’entrée de la montagne, pour atteindre ce temple. Vous verrez le chemin vous y conduisant lors du chemin retour depuis le sommet, un panneau vous l’indiquera. Nous l’avons visité, avec Samantha et Audesou, mais je ne vous le conseille pas. Il faut réaliser une nouvelle grande marche pour y accéder, et le temple en lui-même n’est pas exceptionnel. Il s’agit en réalité d’une grotte aménagée, avec quelques ruines à ses côtés. Préférez plutôt revenir plus tôt sur le Machu Picchu, et visiter les ruines tranquillement.
L’exploration en elle-même du Machu Picchu se fait relativement rapidement. En moins deux heures, vous avez largement le temps de tout voir.
Grande déception pour moi, sur le site, il n’y avait aucun panneau ou écriteau qui décrivaient les ruines situées devant nous. Ce n’est pas la petite carte, fournie par l’office du tourisme, qui vous aidera à avoir des informations. Vous vous baladez donc dans les ruines, au gré de vos envies, mais sans savoir réellement aux côtés de quoi vous évoluez, ce qui est dommage. J’ai la sensation que ce manque d’informations est orchestré à dessein, afin de faire tourner le marché des guides, en très (trop ?) grande quantité sur le site.
Malgré tout, j’étais heureux d’être enfin sur le site du Machu Picchu. Si il y a bien une chose à laquelle j’ai tout de suite pensé lorsque nous avions commencé à parler de l’Amérique du Sud avec Audesou, c’est bien cette visite du Machu Picchu.
Les impressions de Audesou
Audesou, explorateur urbain dans l’âme, amoureux de la sensation de liberté, ne s’est pas senti à l’aise sur le site du Machu Picchu. Cependant, toute l’aventure vécue avant et après la visite des ruines a été pour lui une source de plaisir.
Explications.
Des déceptions
Audesou aime explorer des lieux abandonnés, dans des zones urbaines ou non. Il aime cette sensation de découvrir un lieu encore vierge de toute présence humaine depuis le moment de l’abandon. En France, il n’hésitait pas à parcourir parfois plusieurs centaines de kilomètres en une nuit pour explorer un bâtiment fraîchement abandonné. Au Machu Picchu, il n’a jamais retrouvé cette sensation, d’explorer et de découvrir les ruines, tellement il eut l’impression que ces ruines étaient aseptisées et souillées par les 187 432 visites précédentes. De fait, il jugea les ruines du Machu Picchu, et la marche dans les ruines totalement inintéressantes. Ce dernier point est sans doute dû au manque d’informations historiques ou culturelles fournies par les péruviens. Comme moi, il pense que la volonté de faire tourner au maximum le marché des guides est sans doute la raison de ce manque d’informations.
D’autre part, il n’a pas apprécié la présence de lamas sur le site. Ces animaux vivent à très haute altitude. Quand on sait que le Machu Picchu ne culmine « qu’à » environ 2 500 mètres, Audesou est en droit de se demander ce que ces lamas font ici, si ce n’est pour divertir les touristes, et pour prendre des photos à leurs côtés, notamment.
C’est attristé, et désappointé, qu’il eut l’occasion, malheureusement, de voir des touristes et même des guides gratter et abîmer les ruines. Cela ne l’aida pas à se sentir à l’aise avec la présence de toutes ces personnes.
Il considère également que le prix de l’entrée du Machu Picchu, presque 50 euros quand on la combine avec celle du Huayna Picchu, est vraiment trop élevé, par rapport au niveau de vie du Pérou, où nous vivions chacun avec 10 euros par jour. Le pire, c’est que ce tarif est en constante augmentation. Mais quand on sait que le site du Machu Picchu est plein chaque jour, ou presque, les péruviens auraient tort de se priver de cette véritable mine d’or.
Dernier point négatif, mais à présent sur le village Machu Picchu Pueblo en lui-même. Il considéra que ce village était sans saveur, juste présent pour accueillir les touristes. Les péruviens, qui habitent cette ville, sont de plus malhonnêtes (comme dans d’autres villes péruviennes, d’ailleurs...), et n’hésitent pas à pratiquer des prix vraiment exorbitants à l’égard des touristes insouciants. Audesou n’apprécia pas du tout ces principes, et après une négociation, arriva presque à casser le prix des chambres par deux, en saison basse. Tout cela pour dire que les arnaques ne sont jamais très loin dans ce petit village.
Des réjouissances
Tout peut paraître noir pour le moment, quant à l’avis de Audesou sur notre visite du Machu Picchu, mais il y a malgré tout quelques réjouissances à noter.
La première, et non pas la moins importante, le temps. Nous avons eu un beau temps tout le long de la journée. La veille de notre visite, les touristes n’ont pas eu cette chance, la pluie, parfois très violente, les a accompagnés durant toute l’après-midi, de quoi bien gâcher ce jour tant attendu par de nombreuses personnes.
Il apprécia également franchement la marche pour aller, et revenir vers le Machu Picchu. Entre Santa Teresa et Machu Picchu Pueblo. Cette marche, dans la jungle, et aux côtés des rails et du Río Urubamba, fut une grande source de plaisir pour lui. De plus, nous avons fait la marche retour vers Santa Teresa le jour même de notre visite du Machu Picchu, dans le but de marcher seuls, sans les touristes qui attendent le lendemain pour faire ce retour. De fait, la moitié de cette marche s’est déroulée durant la nuit, à la seule lueur de la lune ou de nos lampes par moment. Audesou apprécie tout particulièrement ce type de marches nocturnes, il en faisait d’ailleurs lorsqu’il vivait encore en France.
Cette dernière randonnée, dans la nuit, nous a d’ailleurs permis de rencontrer deux belges, faisant eux le chemin inverse par rapport à nous, pour se rendre non loin de l’entrée du Machu Picchu afin de camper et visiter les ruines le lendemain. Dans la nuit, nous les avions repéré de loin, à cause de leurs lampes. La lune était pour nous à ce moment-là notre seule source de lumière. Faire une rencontre la nuit, sans savoir qui se cache derrière une lampe, n’est jamais très rassurant, cela nous a donc causé une petite frayeur. Frayeur vite balayée lorsque les deux belges se sont présentés. Nous avons donc discuté 15 minutes avec eux, tranquillement, avant de reprendre nos chemins respectifs. Même en pleine nuit, nous faisons de belles rencontres, c’est agréable !
Pour lui également, arriver premier sur le site du Machu Picchu et en haut du Huayna Picchu fut une grande source de joie et de fierté. Il considéra, tout comme moi, que la vue du Machu Picchu depuis le sommet du Huayna Picchu était excellente.
Il n’a pas apprécié les marches dans les ruines, mais se rendre sur l’un des points de vue Machu Picchu fut pour lui un lieu parfait pour méditer. Il se rendit compte d’ailleurs à ce moment-là du temps passé depuis l’époque où il regardait à la télévision le dessin-animé « Les Mystérieuses Cités d’Or ».
Dernier point positif pour lui à noter, la descente des marches de la montagne du Machu Picchu qu’il a faite en courant durant tout le long (les fameuses presque 2 000 marches), juste histoire de se défouler et de gagner du temps dans l’optique de nous chercher à manger, à nous trois, dans le village de Machu Picchu Pueblo, tandis que j’attendais Samantha dans les ruines. Il est comme ça Audesou, il se lance des petits défis parfois pour rythmer ses journées.
Pour faire simple, il a largement préféré le côté aventure et sportif vécu avant et après la visite des ruines, plutôt que la visite des ruines en elle-même.
Déjà 4 traces de pas sur ce bout de piste :
1. Fana, le 3 mai 2013 à 14:29
2. tata sin, le 3 mai 2013 à 21:31
Bonjour les jeunes,
Enfin l’exploration de mes souvenirs d’école, je n’imaginais pas qu’il y ait tant de personnes lors des visites.
A vous lire, ce n’est peut-être pas aussi spectaculaire que ça........... le coté touristique a pris le dessus et à dénaturer l’environnement.
Les photos sont cependant toujours aussi belles et les commentaires passionnants.
Continuez ainsi pour vos plus grands fans.
Gros bisous.
A la prochaine aventure............. ;
Tata sin
3. Cindy, le 4 mai 2013 à 11:14
C’est malheureux de constater que les gens n’ont plus de respect pour l’Histoire... entre les dégradations par les touristes, le nombre de visites considérable, etc, je comprends parfaitement ton sentiment Audesou. La réalité est bien amère !
Mais courage, je suis sûre que d’autres belles aventures vous attendent ;)
Des bisous à vous partager,
Cindy
4. Koonshu, le 9 mai 2013 à 21:25
@Fana : Nous sommes rassurés, tu nous suis et commentes toujours. :-)
Oui, au début, nous étions presque seuls sur les ruines du Machu Picchu. Mais ce plaisir fut de courte durée, le flot de touriste est rapidement venu gâcher l’ambiance.
Je doute que les lamas soient présents pour entretenir les espaces herbeux, nous avons vu en effet des jardiniers s’en occuper eux-même, avec des machettes.
@tata sin : En effet, la présence de trop nombreux touristes gâche un peu la visite. Il faut dire aussi que nous sommes habitués, depuis le début de notre aventure, à marcher et visiter des lieux seuls. C’était sans doute un trop grand décalage pour nous.
@Cindy : Nous étions loin d’imaginer tout ça... Certains touristes et guides n’ont vraiment pas de respect pour ces ruines, c’est triste.
Merci pour ton soutien. ;-)
Salut les routards,
Désolé de ne pas avoir commanté votre article précédent avec pourtant des paysages magnifiques, et que dire de ces oiseaux majestueux.....
Quant au Machu Picchu, à voir vos photos, on pourrait croire qu’il n’y a personne... Encore une preuve que « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ».
Concernant la présence de Lamas sur le site, mis à part le coté « carte postale » très probable, en tant qu’herbivores, ont-il speut-être également l’avantage d’entretenir les nombreux espaces herbeux.....