La Nouvelle-Zélande

Publié par Audesou, le 17 août 2013 à 04:22

Il y a neuf mois apparaissaient nos premières traces de pas sur La Piste Inconnue.

Tandis que nous avons quitté Sydney il y a deux semaines et que vous en saurez un peu plus dans les prochains jours, l’heure de dresser une nouvelle fiche pays a sonné. Territoire du bout du monde où l’on compte 8 moutons par tête, paradis des amoureux de la nature, sanctuaire de l’hospitalité et terre de cœur du peuple Maori, la Nouvelle-Zélande est-elle à la hauteur de son image ? Définitivement, oui.

Synthèse de notre aventure, anecdotes et autres conseils aux voyageurs...

Notre parcours

D’Auckland à Christchurch, c’est exclusivement en stop — à l’exception du ferry entre les deux îles — que nous avons parcouru les terres de la Nouvelle-Zélande entre mai et juillet 2013, en suivant la trace suivante :

  1. Auckland.
  2. Ngongotaha.
  3. Murupara.
  4. Te Urewera National Park.
  5. Murupara.
  6. Turangi.
  7. Tongariro National Park.
  8. Turangi.
  9. Mangaweka.
  10. Wellington.
  11. Rarangi.
  12. Marahau.
  13. Abel Tasman National Park.
  14. Takaka.
  15. Kahurangi National Park.
  16. Punakaiki.
  17. Kaniere.
  18. Fox Glacier.
  19. Westland Tai Poutini National Park.
  20. Haast Beach.
  21. Queenstown.
  22. Alexandra.
  23. Oamaru.
  24. Christchurch.

Pour en savoir plus sur notre parcours en Nouvelle-Zélande, consultez la page « L’itinéraire ».

Ce que nous avons apprécié

  • L’hospitalité des néozélandais.
  • L’hiver.
  • Nous réveiller chaque jour à l’autre bout du monde.
  • Les Great Walks.
  • La très faible densité de la population.
  • La découverte de la culture Maori.
  • Voyager sur les terres exclusivement en stop.
  • Les incroyables rencontres, toujours uniques.
  • La diversité des paysages.
  • La nature, souvent préservée.
  • Voir un Kiwi roa sauvage.

Pour en savoir plus sur nos aventures en Nouvelle-Zélande, consultez la catégorie « Nouvelle-Zélande ».

Ce qui nous a interpelé

  • La propreté des toilettes publiques, partout sur le territoire. C’est en fait assez simple : on y dormirait presque.
  • Le côté très infantilisant de la société néozélandaise, dans laquelle vous ne passez pas dix minutes sans que l’on ne vous rappelle à quel point il est dangereux d’utiliser un séchoir à main ou que vous pouvez vous tuer en montant l’escalier. La déresponsabilisation y est encore plus manifeste qu’en France. Voire même, encore plus qu’au Royaume-Uni. En découlent un manque de maturité général dans la population néozélandaise, ainsi qu’une tendance au laisser-aller lorsque les choix ne sont pas parfaitement guidés. En Nouvelle-Zélande, il y a ce petit côté « Boh, ça devrait aller, non ? », qui a parfois des conséquences dramatiques.
  • Le fait que les néozélandais marchent en short quels que soient le temps ou la saison et qu’ils traversent les rivières sans même prendre la peine de garder leurs pieds au sec.
  • Le fait que la plupart des ponts routiers du pays ne comportent qu’une voie unique, par souci d’économie.
  • Le très faible espace social accordé aux piétons, en particulier dans les grandes villes.
  • La lutte sans relâche menée par les néozélandais contre les espèces invasives comme les cerfs ou les opossums. Espèces qu’ils ont pourtant introduites eux-mêmes (cf. la théorie du « Boh, ça devrait aller, non ? » envisagée plus haut).
  • Le combat déontologique entre les chasseurs et les empoisonneurs.
  • Le fait qu’une grande partie du territoire soit couverte de poison du type 1080, souvent déversé en quantités invraisemblables à l’aide d’hélicoptères.
  • Le manque d’histoire et de caractère de la majorité des villes du pays.

Notre budget

Nous avons passé au total 69 jours en Nouvelle-Zélande entre le 16/05 et le 23/07/2013.

Total des dépenses à deux
2 561,81 €
Budget moyen quotidien à deux
37,13 €
Budget moyen quotidien par personne
18,56 €

Cela n’était pas gagné d’avance — surtout après l’achat à Auckland de deux tentes de haute qualité pour un total de près de 1 000 € à deux aux portes de l’hiver — mais lorsque l’on fait le classement croissant du budget moyen quotidien pour tous les pays visités au moment de la publication de cet article, la Nouvelle-Zélande est en troisième position. Troisième, derrière la Bolivie (quasiment hors compétition avec une moyenne de 10,53 € par jour et par personne) et le Pérou (avec une moyenne à peine inférieure de 18,37 € par jour et par personne). Devant l’Argentine, le Brésil et le Chili.

Pour autant, ne vous y trompez pas. Même si voyager sans le sou est possible partout si vous vous en donnez les moyens, le coût général de la vie en Nouvelle-Zélande est comparable à celui du Royaume-Uni, c’est-à-dire un peu plus élevé que le coût de la vie en France.

Si notre budget moyen quotidien est si faible, c’est parce que nous avons fait en sorte de le maintenir sous la barre symbolique des 20 € en moyenne par jour et par personne en utilisant les leviers suivants :

  • Le seul transport pour lequel nous ayons dépensé de l’argent est le ferry entre les deux îles. Tout le reste a été fait en stop.
  • Nous avons passé de nombreuses nuits gratuites chez l’habitant.
  • Pour la majorité du reste des nuits, nous avons toujours trouvé des solutions peu ou pas onéreuses : de la tente à la nuit à la belle étoile en passant par les huttes du Department of Conservation.
  • Nous sommes devenus maîtres dans l’art de surfer sur les promotions dans les supermarchés.
  • Nous avons eu une chance insolente.

L’unité monétaire de la Nouvelle-Zélande est le dollar néozélandais ($).

Conseils aux voyageurs

  • Dans la majorité des villes — même les plus petites — vous trouverez en Nouvelle-Zélande des centres d’informations très bien conçus qu’il est intéressant de visiter à son arrivée. Recherchez les centres d’informations du DOC ou les i-SITE.
  • Le coût de la vie en Nouvelle-Zélande est élevé, mais vous pouvez réaliser de lourdes économies en jonglant avec les promotions, quotidiennes et véritablement intéressantes, dans les supermarchés.
  • Même si nous n’en avons que peu utilisé, les backpackers de l’île sont souvent bien trop onéreux au regard du service fourni. Sans parler du fait que leurs prix soient souvent scrupuleusement alignés sur la concurrence. Si vous souhaitez passer la nuit dans une chambre privée et abordable, soyez malin et recherchez les terrains de camping, qui proposent très souvent des cabines au rapport qualité/prix bien plus intéressant que le dortoir de 8 sans petit-déjeuner ni Internet pour 15 euros la nuit.
  • Si vous optez comme nous pour le vagabondage, sachez que les toilettes publiques gratuites sont présentes partout.
  • Ne vous aventurez jamais en montagne sans avoir au préalable consulté les prévisions météorologiques. Surtout en hiver.
  • Si marcher en pleine nature est l’une de vos envies, n’hésitez pas à utiliser le remarquable système de huttes du DOC.

Déjà 7 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Matt, le 17 août 2013 à 14:13

Hello les trampers,
Je pourrais avoir votre avis sur les sentiers de rando de NZ, en general, s’il-vous-plait ?
Merci d’avance. Bonne route.

2. Audesou, le 18 août 2013 à 13:21

Matt,

Peux-tu nous préciser ta question ? Tu parles d’un avis par rapport aux GR français ? Ou d’un avis sur le balisage des chemins ? La difficulté ? La beauté ?

3. Matt, le 19 août 2013 à 08:22

Hum...Je voudrais savoir ce que vous pensez de l’etat, la difficulte, le balisage et la frequentation des chemins par rapport a toutes les randonnees que vous avez fait en dehors de NZ. Pour la beaute, ce n’est pas la peine de demander, je pense savoir votre reponse.

Cheers,

4. Audesou, le 19 août 2013 à 09:27

Ah ah ! Pour la beauté, oui, je pense que tu la connais ! ;-)

De manière générale, j’ai ressenti un grand contraste entre les Great Walks et le reste des pistes en Nouvelle-Zélande. Et c’est plutôt dommage, car c’est une histoire de marketing et de gros sous.

Côté Great Walks, tout d’abord. L’état du chemin est souvent bon, voire très bon. La difficulté des pistes en elles-mêmes n’est jamais élevée, mais l’hiver a parfois rajouté une bonne couche technique, surtout pour le Tongariro, pour lequel nous n’étions pas équipés pour la neige ou la glace. Le balisage laisse parfois à désirer — presque inexistant sur la Heaphy Track, par exemple — mais ça n’est jamais un souci majeur tant la voie est évidente. Enfin, pour ce qui est de la fréquentation, je pense que certaines des Great Walks sont un véritable cauchemar en été tant elles doivent se transformer en autoroutes. Pour autant, en hiver, les personnes que nous avons rencontrées se comptaient sur les doigts de la main sur les Great Walks de l’île du Sud. Et puis, en Nouvelle-Zélande, il y a aussi le système de huttes, que je trouve admirable, et qui est très bien maintenu sur les Great Walks.

Côté Tracks ensuite. L’état des pistes est souvent moyen, voire ridicule, surtout à cause de l’hiver, mais aussi à cause de manque de maintenance. Le balisage est régulièrement inexistant, et les cartes parfois plus à jour. Nous n’avons pas parcouru de pistes hors d’atteinte, mais — et tu es mieux placé que moi pour le savoir — il y a largement de quoi se mettre en danger lorsque l’on parcourt des pistes montagneuses en hiver, en Nouvelle-Zélande. Pour ce qui est de la fréquentation, elle est presque réduite à néant avec le froid, mais les rencontres toujours marquantes, comme raconté plus tôt dans nos articles. Quant aux huttes, elles n’ont rien à voir avec les huttes situées sur les Great Walks, et mieux vaut parfois dormir dehors que de risquer la pneumonie sur des planches de bois mouillé.

En fait, j’ai été très déçu de constater que le paquet est mis sur les Great Walks, alors que le reste du réseau est rarement entretenu, souvent par des volontaires. Nous sommes parfois tombés sur des arbres massifs qui devaient être en travers de la piste depuis des mois. Ou sur des pistes qui s’arrêtaient en cours de route. Un ami français rencontré au Nord, Damien, a passé des après-midi dans des rivières à se demander s’il s’agissait ou non du chemin avant de voir réapparaître un marqueur. Les Tracks sont bien moins accessibles, certes, mais tout de même. C’est l’histoire de la partie immergée de l’iceberg...

De manière générale, les randonnées effectuées en Nouvelle-Zélande sont bien moins longues mais plus variées que celles que j’ai pu réaliser sur des GR français, par exemple. Et beaucoup plus cadrées aussi, mais c’est la culture du pays qui veut ça. Là où un GR est « juste » un sentier parsemé d’arbres ou de rochers peints, la Great Walk néozélandaise est un écosystème de pistes, huttes, aires de camping, robinets, toilettes, panneaux d’avertissement en tous genres, rangers du DOC, etc. Même si la Nouvelle-Zélande est un pays extraordinairement préservé jusqu’à présent, cela m’a parfois gêné d’être sans cesse rappelé à la civilisation par tous ces éléments parasites.

C’est pour cette raison que j’ai pour projet de revenir faire Te Araroa, qui semble bien isolée et loin de tout sur certains tronçons.

Et toi, qu’en penses-tu ?

5. Matt, le 21 août 2013 à 02:27

Je dois dire que je suis tout a fait d’accord avec tout ce que tu as dit et ca me rassure, d’un cote : je ne suis peut etre pas aussi « maniere » que ce que je pensais quant a ces chemins...

Je n’ai pas fait enormement de randonnees dans ma vie, meme en france, alors je ne sais pas si mon avis vaut vraiment quelque chose mais voila ce que j’en pense.

Avant meme de faire des randos sur plusieurs jours, j’avais entendu parler des regles et du systeme de maintenance. Tout ca. Je dois dire que ca m’a fait un choc.
Comment ca, on ne peut pas faire des feux de camp ou on veut pres des sentiers ? On ne peut pas poser sa tente en dehors des campings ? Les refuges non-gardes sont payants ? What the hell ??!
Est-ce vraiment la NZ qu’on appelle le « paradis de la randonnee » ? (ouaip, j’ai deja lu ca plusieurs fois)

Je pense que la decouverte de la nature ne devrait pas etre payante. Ou du moins, pars tourne comme je l’ai ressenti ici : une attraction touristique.
Quand j’etais a Picton et que je devais aller a Ship Cove, le point de depart de ma rando sur Te Araroa, j’ai du payer. Payer pour le « water-taxi », pas de problemes, je comprends. Normal. Mais payer pour deux nuits en tente et payer juste pour fouler le Queen Charlotte Track, j’ai trouve ca ridicule. Mais si je n’avais pas paye, je n’aurai pas pu commencer la rando par le « vrai » debut (sur l’ile du sud), donc je me suis resigne.

Il va sans dire qu’apres ca, j’ai « fraude » (bizarre de dire ca). La seule rando de plus d’un jour que j’avais faite auparavant etait le GR10. Sur le GR10, j’ai appris ce qu’etait un vrai sentiment de liberte mais en NZ, je ne l’ai pas vraiment retrouve, helas...

Pour ce qui est des sentiers, j’ai adore quand ceux-ci ont commence a devenir plus techniques. sauter, glisser, grimper, aller lentement pour ne pas tomber dans le precipice. C’etait chouette au debut. Puis ca s’est empire, et je ne le voyais plus de la meme facon.
Souvent, j’ai eu droit a des sentier de 20 cm de large et tres glissants, un sol tres souvent marecageux, des troncs sur le chemin obligeant le detour, a grimper au dessus ou a ramper en dessous. Mon sac en a pris des coups, et moi aussi ^^. Et puis il y avait les torrents a traverser. Courant fort, pierres glissantes et instables. Ils m’ont donne du fil a retordre mais ca, j’ai vraiment apprecie. J’ai aussi eu la bonne surprise de voir que des fois, un chemin alternatif etait propose pour eviter la riviere.

Les sentiers de NZ ont ete assez difficiles, je pense, mais j’avais choisi de les faire en hiver donc c’etait a prevoir.

Effectivement, beaucoup de panneaux rappellant a la civilisation mais au moins peu de detritus, c’est deja ca. Les toilettes, bancs et tables en pleine nature, c’est ridicule... Certains ponts ete construits sur plusieurs metres alors qu’un petit saut de 1m aurait suffit.

Quant au balisage, il etait tres bien fait sur certaines parties et tres mal gere sur d’autres, mais peut etre que les gens du DOC se sont dit que peu de gens s’aventureraient en montagne par temps de brouillard ou neige.
Des fois, le chemin se separait en multiples voies sans indication...

Sur ma route, je n’ai croise que tres peu de personnes qui la plupart du temps etaient des randonneurs occasionnels. J’etais tres seul mais ce n’etait pas si mal. Cela ne m’a pas empeche de profiter un maximum.
Te Araraoa est en effet assez isole (de ce que j’en ai vu) et peu connu des voyageurs (voire meme des kiwis), cependant en d’autres saisons (surtout en ete), pas mal de groupe de tramping arpentent ses sentiers.

Pour les huttes, c’etait parfait. Je n’avais quasiment jamais a chercher et couper du bois et j’etais toujours sur de dormir sur un matelas. Les poeles a bois sont en revanche un peu trop petits et ce n’est pas possible de faire tenir un feu toute la nuit (meme si ca n’a jamais vraiment ete un probleme).

Apres, je suis bien conscient que toutes ces difficultes ont contribuees a rendre mon aventure plus belle et plus marquante. Je ne regrette rien.

Je pense que le DOC est un peu trop stricte envers les randonneurs mais s’ils parviennent a preserver la beaute de la nature ainsi, pourquoi pas. Apres, il faut qu’ils fassent gaffe a ne pas trop denaturer les chemins, quoi...

6. Matt, le 21 août 2013 à 02:36

Oups, desole pour les fautes. La prochaine fois je me relirai avant de poster... -_-’

7. Audesou, le 7 octobre 2013 à 05:45

Matt,

Un avis vaut toujours quelque chose !

Je partage certains de tes sentiments. Notamment celui selon lequel l’accès à la nature ne devrait pas être monétisé.

Les GR français sont effectivement bien plus enclins à susciter une sensation de liberté que les pistes populaires en Nouvelle-Zélande. Mais ce dernier pays a tellement d’autres choses à offrir, dès lors que l’on s’éloigne des sentiers trop arpentés...

Enfin, je suis d’accord avec toi, la Nouvelle-Zélande est un pays rapidement technique, pour le marcheur. Mais c’est une qualité à mes yeux.

À bientôt, ici ou ailleurs,

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...