Première ville visitée au Pérou, mais sans doute pas la plus mémorable, Puno fut un passage presque obligé pour nous dans le but de voyager de jour ensuite vers Arequipa. La route entre ces deux villes est réputée pour être l’une des plus dangereuses au monde. Nous ne souhaitions pas prendre de risques inutiles, voyager de nuit n’était pas une option envisageable. En effet, quelques semaines avant notre trajet sur cet axe, deux accidents de bus s’étaient produits sur celui-ci qui avaient causé la mort de plus de 40 personnes à eux deux. Nous sommes aventuriers, mais pas suicidaires, le voyage de jour s’imposait, d’où notre arrêt à Puno.

Nous ne sommes restés qu’une seule nuit à Puno, du dimanche 31 mars au lundi 01 avril 2013. Ce n’était qu’une ville de transit pour nous. Notre souhait initial était cependant d’y séjourner deux nuits, pour profiter de la ville et du lac Titicaca. Mais c’était sans compter le blocus qui opérait durant cette période à Copacabana, ville-étape pour presque tous les bus qui souhaitent passer la frontière entre la Bolivie et le Pérou. Notre bus s’était donc retrouvé cloué à La Paz, car il n’avait pas la possibilité ce jour-ci de passer la frontière péruvienne. Ce n’est que le jour suivant que nous avons pu avoir notre tampon péruvien sur notre passeport, lorsque le bus réalisa un itinéraire différent pour éviter ce blocus. L’une de nos deux nuits réservée à Puno était donc perdue, mais au moins, nous étions au Pérou, cinquième et dernier pays à visiter en Amérique du Sud pour nous lors de ce voyage.

Nous avions deux objectifs lors de notre visite de Puno :

1. Voir le lac Titicaca, le plus grand lac d’altitude du monde.
2. Manger de la truite, spécialité de cette partie du Pérou.

Voir le lac Titicaca fut un objectif très facilement atteint. Dès le voyage en bus pour venir à Puno, nous avions les yeux rivés sur les vitres pour contempler le lac. Nous étions enfin devant cette énorme étendue d’eau mythique, connue depuis notre plus tendre enfance où la blague « Un jour, je ferai un ’ti ’ti caca sur les bords du lac Titicaca » était forcément prononcée à chaque fois que le nom de ce lac était annoncé.

Je ne sais pas si je peux dire que j’ai été déçu ou non de la vue de ce lac, car je n’attends pas grand-chose d’un lac d’une manière générale, mais en tout cas, j’ai eu la sensation qu’il n’était utile que pour faire tourner le marché du tourisme, et qu’en plus, il était pollué. Des enfants jouaient sur des petites embarcations sur de la vase, dans le port de la ville, c’est pour dire…

Le deuxième objectif n’était pas non plus compliqué à remplir, tellement il y avait de restaurants qui proposaient de la truite sur leurs cartes. Sauf que notre souhait était de déguster de la truite dans un restaurant non touristique, pour éviter de payer cinq fois le prix normal. Audesou, comme à son habitude, demanda à une habitante de la ville où les locaux aimaient manger, puis fit seulement quelques pas en dehors de la grande rue touristique, pour se retrouver dans une ruelle beaucoup plus calme, dans laquelle un tout petit restaurant nous attendait et proposait de la dégustation d’une truite à seulement cinq sols (environ 1,5 euros), au lieu des trente sols (environ 9 euros) en moyenne dans des zones plus touristiques. Pour ce petit prix, nous nous sommes régalés et avons eu le plaisir de manger notre toute première truite du Pérou.

Peu de choses à ajouter sur notre passage à Puno. Une nuit au final était largement suffisante pour nous pour en faire le tour. Cette ville n’est pas esthétique, et la vue sur le lac n’est pas exceptionnelle en comparaison par exemple de celle que nous a procuré l’Isla del Sol quelques semaines plus tard, une île située sur le lac Titicaca en Bolivie.

Soyez patients, notre récit de nos aventures sur cette île arrivera prochainement.