Billets d’avion et tour du monde : quelles options pour le globettrotteur ?
Publié par Audesou, le 17 mai 2012 à 17:43
C’est officiel, depuis le 30 avril 2012, et après une mise à jour minime de notre itinéraire prévisionnel, nos billets d’avion « tour du monde » sont officiellement en poche. C’est une grande étape de franchie dans la préparation de ce projet.
Le 06 novembre 2012, nous quitterons le « Vieux Continent » pour l’Amérique du Sud, le Brésil, Rio de Janeiro. À toutes celles qui souhaiteraient envoyer des roses rouges à Koonshu, je recommande de déclencher la livraison au plus tard le 29 octobre. Un retard est si vite arrivé...
Petite rétrospective des sinueuses voies empruntées jusqu’à l’achat de ces billets.
Le premier choix : acheter nos billets au coup par coup
L’achat au coup par coup était la solution que nous privilégiions initialement.
Spontanément, l’idée de faire le tour du monde par l’intermédiaire de quelques allers simples et secs achetés au gré de nos envies nous plaisait beaucoup avec Koonshu. Nous nous étions fixés un budget de 3 000 euros maximum par personne pour l’achat des principaux billets.
Ne pas chercher à trop anticiper la suite, décider de prendre un avion sur un coup de tête, comme on saute dans un train de nuit, cela avait quelque chose d’excitant. En deux mots : la liberté. Voilà le principal avantage de cette solution. Et quel avantage ! Pas de délais à respecter, pas de routes à suivre, pas de risques de no show, juste des vols à choisir le moment venu, et puis la piste qui continue...
Mais quels que soient les domaines, c’est invariable : plus la place accordée à la liberté augmente, plus celle accordée à la sécurité diminue.
Le premier inconvénient de cette solution, c’est l’impossibilité de savoir à l’avance combien les vols vont nous coûter au final. C’est donc prendre le risque d’exploser totalement le budget prévu pour ce poste. À titre indicatif, hors combines, un aller simple bon marché entre Paris et Rio de Janeiro coûte aujourd’hui environ 800 euros. Soit plus d’un quart du budget maximum que nous avions prévu d’allouer à la totalité des vols.
Le deuxième inconvénient, c’est que la tendance est alors à privilégier les vols low cost, et qu’une nouvelle fois, il est toujours délicat de savoir à combien ce type de vols va nous revenir au final. À l’instar de James Bond, les compagnies low cost ont en effet la gâchette facile quand il s’agit de facturer les repas pris à bord ou le moindre kilo en trop dans les soutes. C’est à garder à l’esprit quand on s’apprête à partir pendant des mois telle une tortue avec son chez-soi sur le dos.
Le troisième inconvénient, qu’il faut bien garder à l’esprit également, c’est que l’on a l’air forcément plus louche lorsque l’on débarque dans un pays sans billet de retour (ou sans preuve de continuité de parcours). Il y a pire qu’un passeport français pour passer un contrôle douanier, mais ne pas être en mesure de présenter ce type de preuves peut parfois entraîner des interrogatoires ou une attente dont on se passerait volontiers au sortir d’une carlingue pressurisée. Dans tous les cas, il est toujours très important de pouvoir justifier d’un pied-à-terre dans le pays d’arrivée. Cela aide grandement.
Le dernier inconvénient, enfin, c’est que dans la plupart des pays que nous allons parcourir, la durée de séjour autorisée est limitée. Rester sur un territoire étranger au-delà de cette limite, c’est prendre le risque de devoir payer une amende à la sortie, de se voir refuser par la suite un visa d’entrée ou un permis de travail, voire parfois, risquer la peine capitale (non mère, pas d’inquiétudes, je rigolais pour la peine capitale). Plus sérieusement, sans vols fixes, on peut facilement se retrouver devant le choix suivant si les délais deviennent trop serrés : payer un vol hors de prix pour sortir du territoire faute de tarifs avantageux à la date limite, ou prendre le risque de se faire taper sur les doigts à la sortie ou lors d’un contrôle par les autorités.
Bref, après réflexion, cela faisait trop d’inconvénients à nos yeux.
Notre aversion au risque n’est généralement pas élevée, mais pour ce premier tour du monde, et parce que notre budget à chacun n’est pas franchement extensible, nous avons donc préféré assurer nos arrières et opter pour une solution plus bornée : celle des fameux billets « tour du monde ».
Je pense qu’il ne s’agit pas là de la solution la moins coûteuse, mais comme évoqué ci-dessus, le prix n’était pas notre unique critère de sélection. Aussi, je suis persuadé que même en dehors des astuces du type utiliser-les-codes-de-réduction-du-petit-ami-de-la-fille-de-la-marraine-à-la-vieille-tante-qui-travaille-chez-American-Airlines, il est possible de se procurer des allers simples au coup par coup pour un itinéraire similaire au nôtre, le tout pour une enveloppe globale inférieure.
Aux personnes qui seraient intéressées par cette option, je conseille évidemment Amadeus.net, mais aussi le comparateur de vols illicotravel, qui fait bien son boulot. Ainsi que le culot, toujours le culot !
Le deuxième choix : acheter nos billets « tour du monde » en direct auprès d’une alliance de compagnies aériennes
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un billet « tour du monde » ?
Un billet « tour du monde » a la plupart du temps les caractéristiques suivantes :
- Il permet d’acheter en une fois un certain nombre d’allers simples aux compagnies membres de l’alliance.
- Il est valable une année à compter de la date de départ.
- Il doit faire d’une manière ou d’une autre une boucle, c’est-à-dire partir et revenir depuis le même aéroport.
- Le prix dépend essentiellement de la date de départ, de l’aéroport de départ, du nombre de « stops » et/ou du kilométrage total.
- La totalité de l’itinéraire doit être planifiée dès le moment de l’achat.
- Il s’achète auprès de la compagnie en charge du premier vol.
Les trois principales alliances de compagnies aériennes sont Star Alliance (Continental, Air Canada...), oneworld (British Airways, Qantas...) et SkyTeam (Air France-KLM, Vietnam Airlines...).
L’intérêt majeur, c’est de connaître immédiatement le prix de la totalité de ses vols, mais aussi de tous les réserver en une passe et de ne plus avoir à se poser trop de questions par la suite.
Les deux principaux inconvénients sont la durée de validité de 12 mois imposée, mais aussi la nécessité d’avoir soigneusement planifié son itinéraire à l’avance.
Au regard de notre itinéraire, nous avons alors décidé de voler avec oneworld. Outre le fait qu’elle soit adaptée pour nous, cette alliance a la particularité de proposer un outil de planification et de réservation en ligne : le oneworld planner. Ça n’est pas tout à fait l’outil le plus simple à utiliser au monde, mais après avoir passé de nombreuses heures à deux dessus, il nous a permis de comprendre le fonctionnement des principales routes aériennes de la planète. C’est déjà ça de pris !
Pourtant, très vite, première déconvenue : les billets que nous obtenions dépassaient la barre des 3 000 euros malgré toutes nos tentatives pour en diminuer le coût. Pourquoi ? Aucune idée.
Malgré tout, nous avons décidé de persévérer dans cette voie, et Koonshu a contacté par téléphone plusieurs compagnies aériennes.
British Airways, tout d’abord. En synthèse, devis payants (25 euros), surplus à l’émission des billets (65 euros), et le sentiment que les interlocuteurs maîtrisaient mal en interne le processus d’émission des billets par l’intermédiaire de l’alliance, malgré plusieurs appels et plusieurs interlocuteurs différents.
American Airlines, ensuite. Chez eux, un peu plus d’espoir. Le premier devis était gratuit, les contacts plus compétents, mais très vite, nouvelle déconvenue. Notre premier vol souhaité était un vol British Airways, et nous avons appris à ce moment qu’il fallait donc obligatoirement passer par cette compagnie pour réserver l’ensemble de nos billets.
Nous nous retrouvions à la case départ, avec des devis jugés trop onéreux, et la sensation désagréable de laisser la réservation de nos billets dans les mains de personnes pas forcément plus compétentes que nous et en qui nous n’avions pas confiance, ce qui ne nous plaisait pas.
Avec un a priori plutôt négatif sur le modèle « agence », nous avons donc tout de même décidé de nous tourner vers ce type de prestataires, au moins pour voir ce qu’il en ressortirait avant de prendre une décision finale.
Le troisième choix : acheter nos billets « tour du monde » auprès d’une agence de voyage spécialisée
Après une rapide étude du petit cercle des agences de voyage spécialisées dans les tours du monde, deux noms sont ressortis : Les Connaisseurs du Voyage et Travel Nation.
Les Connaisseurs du Voyage — maison fondée en 1980 — est une véritable institution dans le milieu des globetrotteurs. C’est par exemple avec eux que Romain Corraze est parti en 2009 effectuer son mythique Romain World Tour. Ils sont implantés en France dans deux agences : Paris et Marseille.
Travel Nation est quant à elle une agence anglaise basée à Brighton. Depuis 2001, elle a su s’imposer chez les voyageurs britanniques, tant et si bien que sa réputation a traversé la Manche.
Un brin frileux à l’idée d’acheter nos billets auprès d’une agence anglaise, nous avons préféré contacter dans un premier temps Les Connaisseurs du Voyage. D’autant que le rapport de force entre l’Euro et la Livre Sterling n’est plus aussi avantageux aujourd’hui qu’il ne l’a été il y a quelques années, fin 2008. C’est ainsi que, quelques secondes plus tard, deux demandes de devis étaient envoyées, l’une vers la capitale, l’autre vers la cité phocéenne.
Verdict ? 2 725 euros pour l’agence parisienne contre 2 800 euros pour l’agence marseillaise, par personne. Pour le même itinéraire, les mêmes conditions, les mêmes dates. Comme prévu, ces devis sentaient la louche et la marge flottante à plein nez, mais qui peut vraiment leur en vouloir pour ça ? Après la traditionnelle phase de négociation, nous arrivons à faire tomber le devis de l’agence marseillaise à 2 550 euros.
Ce prix commençait à être intéressant à nos yeux, mais nous ressentions une forme de rétention d’informations de la part de l’agence, tant que la vente n’avait pas été scellée. Certains points restaient opaques, certaines questions volontairement sans réponses. Nous étions mal à l’aise. Bien sûr, il était question d’une transaction de quelques milliers d’euros, mais il était surtout question du bon déroulement de notre aventure. Et nous ne le sentions pas.
Toujours sceptiques, nous avons donc choisi de contacter les équipes de Travel Nation.
À partir de là, tout est allé plutôt vite. L’agence de Brighton nous a paru maîtriser très bien le sujet par rapport à nos précédents interlocuteurs, et notre contact a toujours su apporter des réponses claires à nos questions. Pour notamment ces deux raisons, nous avons choisi de lui faire confiance.
Travel Nation nous a proposé des billets à un peu moins de 2 000 livres sterling par personne, soit un peu plus de 2 400 euros par personne après le change et les différentes commissions applicables à la transaction ce jour-là. Seule contrainte : partir depuis Londres, mais ça n’était pas un problème pour nous.
« Et voilà ! » (à prononcer à l’anglaise), quelques jours après l’achat, et de longues semaines après le début de nos recherches, nos billets étaient émis, pour un coût inférieur de presque 600 euros à ce que nous avions initialement estimé.
Le début de la piste est déjà loin derrière nous, et la suite s’annonce palpitante !
Je donnerai plus de détails sur l’achat des billets d’avion auprès de Travel Nation dans un prochain article.