La Malaisie

Publié par Audesou, le 15 janvier 2014 à 06:31

Avant l’Inde, pour laquelle je devrais m’envoler dans quelques jours, et le Sri Lanka, que je quitte très bientôt, La Piste Inconnue m’a fait traverser une partie de la Malaisie.

« L’unité est la force », telle est la vibrante devise de celle qui reçoit la dixième fiche pays de ce carnet de route. Fer de lance de la seconde vague de développement du Sud-Est asiatique, deuxième producteur d’huile de palme au monde derrière l’Indonésie en 2013, au détriment certain de la biodiversité, la Malaisie travaille chaque jour à conserver coûte que coûte la tête du clan des cinq Tigres. Territoire trop souvent survolé par les voyageurs, fief de l’islam, où cohabitent principalement Malais, Indiens et Chinois, c’est pendant le mois passé dans ce complexe et donc intéressant pays que j’ai découvert, à la dure, le vrai sens du mot « mousson ».

Synthèse de mon aventure, anecdotes et autres conseils aux voyageurs...

Mon parcours

  1. Mersing.
  2. Air Batang.
  3. Mersing.
  4. Pekan.
  5. Gumum.
  6. Kuantan.
  7. Jerantut.
  8. Raub.
  9. Tanah Rata.
  10. Ipoh.
  11. Kuala Lumpur.

Pour en savoir plus sur mon parcours en Malaisie, consultez la page « L’itinéraire ».

Ce que j’ai apprécié

  • Retrouver des transports publics rapides, confortables et fiables.
  • La diversité culturelle et culinaire.
  • Marcher dans la jungle, entouré de singes chapardeurs, de moustiques sanguinaires et de varans patauds.
  • Découvrir pour la première fois de ma vie des plantations de thé.
  • Pouvoir de nouveau communiquer facilement, en anglais, avec la plupart des locaux.
  • Vivre la mousson, de l’intérieur.
  • Apprendre les bases de l’hindouisme.
  • Être souvent accueilli à bras ouverts par les locaux dans les lieux publics ou les cantines locales, y compris dans la capitale, Kuala Lumpur.
  • Pouvoir réutiliser les quelques mots appris en Indonésie pour récolter des sourires : l’indonésien et le malaisien sont deux formes d’une seule et même langue, le malais.
  • Tanah Rata et les Cameron Highlands.

Pour en savoir plus sur mon aventure en Malaisie, consultez la catégorie « Malaisie ».

Ce qui m’a interpelé

  • La déforestation massive, dans le principal but d’étendre toujours plus la surface consacrée à la culture du palmier à huile, avec lequel on produit l’huile de palme. En Malaisie, vous pouvez passer des journées entières à marcher dans un champ de palmiers, sans jamais en atteindre l’une des extrémités.
  • La chaleur humide et étouffante, au niveau de la mer.
  • La présence d’une flèche indiquant la direction de la qibla sur le plafond ou au fond d’un des tiroirs de chaque chambre d’hôtel.
  • Le coût de la nourriture à Kuala Lumpur, très nettement supérieur à celui pratiqué dans le reste du pays.
  • Les tensions politicoreligieuses et autres conflits ethnoéconomiques qui apparaissent, lorsque l’on étudie attentivement la manière dont est structurée la société malaisienne. En grossissant un tantinet le trait : les Malais dirigent la politique du pays, les Chinois en contrôlent les marchés, tandis que les Indiens déploient à faible coût les différentes infrastructure qui rendent la Malaisie si souple et dynamique.
  • La vitesse hallucinante à laquelle roulent les conducteurs de bus.
  • La violence de la mousson.
  • La présence de salles de prières, même dans les endroits les plus insolites.
  • Le niveau de développement du pays.
  • La très forte supériorité de l’islam, au regard des autres religions pratiquées sur le territoire, et sa rigueur, notamment sur la côte est du pays.

Mon budget

J’ai passé au total 32 jours en Malaisie entre le 18/11 et le 20/12/2013.

Total des dépenses
598,79 €
Budget moyen quotidien
18,71 €

Contrairement à ce qu’annonceront vos vieilles encyclopédies, la Malaisie est désormais un pays développé, et le coût de la vie — sans atteindre les sommets de celui de Singapour — est aujourd’hui élevé, si on le compare à celui des autres pays voisins. Cette remarque vaut particulièrement pour le coût de l’hébergement.

Notez toutefois que de nombreuses solutions perdurent pour voyager à bas coût en Malaisie péninsulaire. Le total de mes dépenses en Malaisie affiché ci-haut intègre notamment le coût de mon vol pour le Sri Lanka, depuis Kuala Lumpur. Si l’on fait abstraction de cette opération, ce total tombe à 396,99 €, et entraîne dans sa chute mon budget moyen quotidien, qui se stabilise alors à 12,41 €. Soit environ 2 € de plus que ce que je dépensais en moyenne chaque jour en Bolivie en 2013, le pays au coût de la vie le plus bas d’Amérique du Sud.

L’unité monétaire de la Malaisie est le ringgit malaisien (RM).

Conseils aux voyageurs

  • Ne buvez pas l’eau du robinet.
  • Des fontaines d’eau potable sont parfois disponibles dans les rues. En l’échange de quelques pièces, elles vous rechargeront en liquide à un coup dérisoire, et vous permettront de réutiliser vos bouteilles en plastique.
  • Tout comme en Indonésie, on s’essuie les fesses avec la main gauche et de l’eau, en Malaisie. Il est très impoli de toucher directement de la nourriture ou les personnes qui vous entourent avec cette main.
  • Même si les transports publics sont fiables et peu onéreux, sachez que le stop fonctionne parfaitement, partout en Malaisie.
  • Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, les bus publics partent parfois largement en avance, notamment dans les endroits isolés. Si vous avez prévu de prendre le seul bus de la journée à 11:00, arrivez de préférence vers 10:15 au terminal.
  • Sachez que tout est négociable en Malaisie, y compris lorsque les prix sont affichés.
  • De très loin, les accidents de la route sont le principal risque auquel vous serez confrontés en Malaisie. Il s’agit d’un problème de société majeur, qui terrifie et révolte une bonne partie de la population, cf. buscrashnomore.blogspot.com.
  • Dans tous les cas, en Malaisie comme ailleurs, soyez toujours très alerte quant à la sécurité lorsque vous prenez le bus. C’est-à-dire : attachez-vous lorsque cela est possible, sachez toujours exactement comment sortir du bus dans l’éventualité d’un accident (localisez dès la montée dans le bus les portes, les trappes au plafond, la position des marteaux brise-vitres, les vitres de sécurité, etc.), ne prenez jamais place dans les deux tiers avants d’un bus (les places situées autour du ou des essieux arrières sont, de très loin, les plus sûres) et surtout, surtout, conservez votre sang froid quoi qu’il arrive.
  • Les Chinois proposent régulièrement les chambres les moins chères de la ville, mais l’entrée des établissements les plus bon marché est volontairement peu évidente à repérer depuis la rue pour les personnes étrangères à la communauté. Souvent, il s’agit d’un escalier attenant à une boutique tenue par des propriétaires Chinois, surmonté de quelques idéogrammes. Si vous souhaitez tenter l’expérience, grimpez ces escaliers en donnant l’air de savoir où vous allez, et vous trouverez bien souvent ce que vous êtes venus chercher. Notez que certains de ces établissements sont clairement des bordels, que vous ne devriez pas pénétrer accompagné d’enfants. Dans tous les cas, suivez votre intuition.
  • Porter une barbe fournie vous ouvrira souvent bien des portes. Je ne crois en aucun dieu, et je n’ai jamais menti quant à mes convictions lorsque l’on m’a demandé de les exprimer, mais j’ai souvent laissé le doute se déployer, et constaté que l’attitude ainsi que les prix pratiqués sont respectivement plus chaleureuse et bien moins élevés envers le « frère musulman » que vis-à-vis d’un étranger lambda.
  • Enfin, sachez qu’en Malaisie, les textes de lois interdisent à tout non-musulman d’employer le mot « Allah ». À l’oral ou à l’écrit. Ici aussi, tant que le respect est bien présent, porter une grosse barbe aide à semer le doute et à aborder tous les sujets.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...