Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking

Publié par Koonshu, le 16 avril 2013 à 19:23

La Paz

Difficile retour à la civilisation après notre long séjour de 8 jours à Sajama, tout petit village perdu à l’ouest de la Bolivie, lorsque nous choisissons ensuite de séjourner quelques jours à La Paz, du 21 au 26 mars 2013, la capitale économique et deuxième plus grande ville en terme de population de la Bolivie.

Ce passage était un peu obligatoire, pour permettre à Samantha de retrouver l’une de ses amies en vacances durant cette période en Amérique du Sud, et avec qui nous étions censés voyager durant quelques jours ou semaines par la suite, en Bolivie et au Pérou. Au final, nous ne l’avons croisée qu’une seule journée, à peine le temps de faire connaissance. Trois mois à en parler et préparer son arrivée dans notre aventure, pour seulement quelques heures de discussions avec elle. Le constat est cruel, c’était une perte de temps pour Audesou et moi-même…

Nous avions entendu beaucoup de mal sur cette ville avant d’y arriver (agressions, vols, meurtres, etc.). C’est donc sur la pointe des pieds que nous sommes arrivés à La Paz. Pas de folies, nous ne sortions jamais avec nos appareils photo, ni d’objets de grande valeur, juste le strict minimum, au cas où.

La ville en elle-même est bâtie dans une vallée, un peu comme Grenoble en France. Mais à la différence de sa cousine française, La Paz donne une impression de capharnaüm, où chaque immeuble semble avoir été bâti à la va-vite, sans avoir été vraiment terminé. La ville n’est donc pas esthétique, loin de là. Seule la vue qu’elle nous offre lorsque nous sommes sur ses hauteurs mérite le coup d’œil, avec les montagnes qui entourent cette ville coincée dans la vallée.

Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking #1
Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking #2

Comme pour Sucre, nous avons rapidement fait le tour des activités intéressantes pour nous à réaliser dans La Paz, comme la marche dans le centre-ville ou la visite du marché des sorcières par exemple. Ce marché est en fait une succession de magasins où l’on peut acheter des produits peu communs, voire totalement introuvables pour nous français, comme un joli petit fœtus de lama. Oui, vous lisez bien ces quelques mots, il est possible d’acheter des fœtus de lamas ! Il s’agit d’une tradition du peuple Aymara, originaire de la région du lac Titicaca et qui est fortement représenté encore de nos jours en Bolivie, qui utilise ces fœtus de lamas pour les enterrer dans le sol pour l’offrir à la Pachamama (Terre-Mère) — une sorte de déesse de la nature pour ce peuple — pour leur porter chance, que ce soit dans la vie de tous les jours ou pour améliorer la fertilité des terres.

Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking #3
Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking #4

Au final, nous n’avons pas détesté La Paz, comme nous le pensions avant d’y poser les pieds. La ville est bien plus intéressante que Santiago du Chili par exemple. Mais elle reste une très grande ville, qui ne peut pas vraiment nous combler quand nous recherchons surtout les grands espaces naturels.

Sorata

Après ce passage dans cette capitale, nous souhaitions retrouver de nouveau la nature. Notre choix s’est alors porté sur Sorata, petit village situé à environ 100 kilomètres au nord-ouest de La Paz. Nous y sommes restés 4 jours, du 26 au 30 mars 2013, histoire de profiter des beaux paysages de cette région.

Comme pour Sajama, il faut prendre un minibus pour se rendre dans ce village. Et comme pour Sajama, ces minibus sont toujours aussi inconfortables. Dès les premières minutes, je ne savais plus comment m’asseoir pour éviter d’avoir mal aux fesses. Le voyage dure en plus environ quatre heures, je vous laisse imaginer le bonheur d’être enfermé dans ce genre de véhicule aussi longtemps, surtout que les routes empruntées ne sont pas les plus sécurisées du monde, loin de là. Elles serpentent dans les montagnes, et le précipice était parfois seulement à quelques centimètres des roues du minibus.

Cette ville est la capitale autoproclamée du trekking en Bolivie, un peu comme El Chaltén en Argentine. Sauf que, contrairement à sa cousine argentine, Sorata ne peut pas vraiment mériter ce titre. Il n’y a pas beaucoup de possibilités de randonnées, elles sont en plus non balisées. Quant à obtenir une carte précise et détaillée de la région, cela relève du fantasme. Tout ceci dans le but d’inciter les randonneurs à louer les services d’un guide pour qu’il nous conduise sur les chemins, pas toujours très sûrs. Nous avons entendu beaucoup d’histoires sur des vols ou mêmes des agressions par des locaux sur des marcheurs sur les chemins de randonnées, ce qui n’était pas très rassurant pour nous.

Si vous souhaitez vraiment marcher, je vous conseille par exemple plutôt Sajama en Bolivie, ou tout simplement El Chaltén en Argentine, qui est vraiment prévue pour cela.

Nous avons malgré tout réalisé des marches par nos propres moyens, car marcher avec un guide ne fait clairement pas partie de nos envies. La marche la plus intéressante est la toute première que nous avons réalisée, vers les caves de San Pedro, un petit village communautaire situé plus bas dans la vallée. Ce fut donc une longue et belle marche de six heures environ, sur une route qui longe la vallée. Les précipices n’étaient alors pas très loin de nos pas, ce qui n’était pas toujours très rassurant. Mais le trafic sur ce type de route n’est pas intense, nous avons pu marcher tranquillement, sans être gênés par des voitures.

Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking #5
Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking #6

Preuve en est que la route n’était pas très saine, les nombreuses croix signalant la présence de morts, que nous avons croisées sur celle-ci. Après avoir esquivé des chutes de pierres à mi-chemin, nous avons même eu l’occasion d’apercevoir une camionnette complètement détruite à plus de 500 mètres de nous, en contrebas, dans le précipice. Ce n’est pas le genre de spectacles que l’on souhaite voir tous les jours, mais malheureusement, avec ce type de routes, ce n’est pas étonnant d’y assister.

Mis à part ce fait, les paysages que nous a offerts cette vallée sont vraiment somptueux, avec ces montagnes aux falaises abruptes et aux forêts verdoyantes. Il faut dire que le climat dans cette région de la Bolivie est particulièrement chaud et humide, digne des zones tropicales. La végétation est donc abondante, ainsi que les animaux.

Nous avons également réalisé une autre marche, vers ce que la propriétaire de l’hôtel où nous étions considérait comme quelque chose de magnifique et d’immanquable à Sorata : las cuevas, une zone où d’énormes pierres ont créé des sortes de caves en dessous. Malheureusement pour nous, lors de notre première tentative pour voir ces pierres, nous n’avons pas trouvé notre chemin à cause de cette végétation un peu trop présente pour nous laisser voir le sentier. Par contre, les moustiques ont bien trouvé leur chemin jusqu’à nous. Nous sommes ressortis de cette forêt avec des boutons pleins les mains. Audesou en porte encore les stigmates aujourd’hui, c’est pour dire.

Nous ne souhaitions pas rester sur un échec, nous sommes donc retournés sur les lieux le lendemain, après avoir écouté à nouveau attentivement les indications données par la propriétaire de l’hôtel, afin de localiser ces pierres. Et pour cette fois, nous avons réussi à trouver notre chemin, parmi les prairies boueuses et la jungle environnante.

Ma déception fut assez importante quand je me suis rendu compte qu’il n’y avait que cinq grosses pierres qui se battaient en duel. Elles sont vraiment énormes, je le conçois, mais le spectacle que l’on nous avait promis n’était vraiment pas au rendez-vous. Surtout que les moustiques étaient encore de la partie. Autant vous le dire, nous nous ne sommes pas éternisés devant ces rochers où les caves formées en dessous sont vraiment très petites.

Au final, nos avis sont plutôt négatifs sur Sorata.

Audesou a tout simplement détesté le séjour dans cette ville, carrefour commercial dans cette région bolivienne. Il désapprouve l’idée de devoir louer les services d’un guide pour marcher de manière sécurisée. Cela enlève les côtés liberté et aventure de la marche, choses qu’il recherche quand il réalise des randonnées. Cette zone de la Bolivie, hantée par de nombreuses histoires de vols et d’agressions, parfois avec arme à feu, sur des randonneurs, n’était clairement pas à son goût.

Il a été également choqué par le fait de voir que les boliviens ne se soucient guère de la préservation de cette magnifique nature, bien au contraire. Nous avons en effet eu l’occasion de voir par nos propres yeux un camion benne déverser tous ses déchets directement dans la vallée, à seulement quelques kilomètres de la ville. C’est bien le genre de spectacles auxquels l’on ne souhaiterait plus avoir à assister en 2013.

Bolivie : de la capitale économique à la capitale du trekking #7

Dernier élément en la défaveur de Sorata, la présence de moustiques. Si il y a bien un animal que Audesou n’apprécie pas, c’est bien le moustique. Nous pensions qu’en étant en hauteur dans les montagnes boliviennes, 2 700 mètres au-dessus du niveau de la mer, nous serions tranquilles, mais ce n’était clairement pas le cas. Il faut dire que ces animaux ont la fâcheuses tendance à apporter des maladies lorsqu’ils nous piquent et notamment le paludisme, maladie relativement dangereuse, parfois mortelle. Nous souhaitons éviter avec Audesou ce genre de mésaventures, donc s’éloigner des moustiques représente la meilleure protection, ce qui n’était pas le cas à Sorata…

Pour donner malgré tout un avis positif, j’ai apprécié les paysages environnants de Sorata. La nature est vraiment magnifique dans cette vallée. C’est vraiment dommage que les boliviens ne s’en rendent pas compte et déversent leurs déchets dedans…

Déjà 3 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Estelle, le 18 avril 2013 à 16:26

Salut les aventuriers,

@Koonshu, hier soir a eu lieu notre soirée de remise des diplômes, nous n’avons pas eu droit aux messages des absents, mais nous avons beaucoup pensé à toi !

Continuez de nous faire rêver.

2. Fana, le 22 avril 2013 à 13:19

Coucou les affreux, toujours sur le continent sud américain ????
Vu du vieux (continent), on pourrait presque penser que votre programme initial est quelque peu bouleversé depuis que Samatha voyage avec vous.
Bien entendu, il ne peut s’agir que d’une coïncidence ou une mauvaise interprétation ;-)
Si ce n’est pas encore fait, quand votre binôme va-t-il changer de continent et nous faire découvrir d’autres horizons ?

3. Koonshu, le 24 avril 2013 à 15:15

@Estelle : Dommage, j’avais réalisé une vidéo dans le but qu’elle soit présentée durant la remise des diplômes... J’ai pensé à vous également durant ce jour. :-)

@Fana : Eh oui, toujours sur ce même et beau continent. Notre itinéraire a été très légèrement modifié suite à l’intégration de Samantha dans notre voyage, mais au final, nous aurons visité les mêmes lieux, mais pas forcément dans le même ordre.

Notre avion est prévu le 14 mai prochain, pour n’arriver que le 16 mai à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Soit patient, dans mois d’un mois, tu pourras découvrir l’Océanie. :-)

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...