Survol de l’Indonésie

Publié par Audesou, le 28 novembre 2013 à 12:16

Je n’ai pas su apprécier les quelques semaines durant lesquelles La Piste Inconnue a survolé l’Indonésie.

Arrivé aux côtés de Koonshu le vendredi 18 octobre 2013 depuis une Australie vide, j’ai découvert un pays surpeuplé, bruyant, sale et chaotique. À travers un parcours qui nous a fait traverser l’île de Bali ainsi que la partie est de sa grande sœur, Java, j’ai été effaré de constater à quel point à tous les coins de rues on a tenté de me vendre tout et n’importe quoi à des prix parfois 200 fois supérieurs au cours du marché local, le tout avec le sourire. J’ai également été frustré, pour la première fois en une année de voyage, de ne pas savoir manier la langue officielle du pays. Dès lors, quasi incapable de tisser des liens authentiques avec les locaux, dégoûté par le mépris ambiant trop présent vis-à-vis de l’étranger dès que de l’argent est en jeu, ainsi que par l’empreinte lourde du capitalisme et du tourisme de masse, le tout sur fond du départ annoncé de Koonshu qui allait intervenir un peu plus tard à Singapour, difficile de garder un bon souvenir de mon passage sur ces terres.

Le jeudi 14 novembre 2013, je quittais le pays et m’envolais depuis Yogyakarta, heureux de tourner cette page dont l’écriture avait parfois semblé s’éterniser, tout en sachant que l’arrivée à Singapour entraînerait de gros bouleversements et sonnerait la fin d’une époque ainsi que, peut-être, le début de la fin pour La Piste Inconnue.

Ce tableau bien sombre est bien sûr à nuancer.

Le premier mot du titre de cet article, survol, n’a pas été choisi par hasard. En Indonésie, pour la première fois et pour des raisons que les fidèles de ce carnet de route auront pu entrapercevoir, je me suis peu investi physiquement, émotionnellement et psychologiquement, dans les expériences qui jalonnaient la route. L’enthousiasme n’y était pas, n’y était plus. Et je ne sais pas faire semblant.

Il y a ensuite ce chiffre ridicule : 2. C’est le nombre d’îles indonésiennes sur lesquelles nous avons mis les pieds en compagnie de Koonshu. Ce chiffre est à comparer avec celui qui exprime le nombre d’îles de l’archipel : 13 466. Voilà pourquoi j’ai quitté l’Indonésie avec la sensation frustrante à mes yeux de l’avoir survolée, plutôt que celle d’avoir vécu une plongée profonde et intense dans un univers et une culture, comme cela avait pu être le cas un peu plus tôt pour des pays comme l’Argentine, la Bolivie ou encore, à plus forte raison, la Nouvelle-Zélande.

Je me dois également d’ajouter que cette période a tout de même été le berceau de belles aventures, rencontres, et découvertes. Sans toutefois que ces dernières ne réussissent à rééquilibrer la balance, trop chargée qu’elle était déjà, par les poids évoqués ci-dessus.

M’enfin ! Afin de terminer cet article sur une note positive, j’ai choisi d’y inclure 20 photographies, qui immortalisent ce que mes yeux ont perçu durant certains de ces instants de grâce.

Quelques volcans sont cachés dans cette série. Entre autres : le Semeru, le Batok, le Bromo, le Kawah Ijen, le Baluran et le Batur. Saurez-vous les retrouver ?

Survol de l'Indonésie #1
Survol de l'Indonésie #2
Survol de l'Indonésie #3
Survol de l'Indonésie #4
Survol de l'Indonésie #5
Survol de l'Indonésie #6
Survol de l'Indonésie #7
Survol de l'Indonésie #8
Survol de l'Indonésie #9
Survol de l'Indonésie #10
Survol de l'Indonésie #11
Survol de l'Indonésie #12
Survol de l'Indonésie #13
Survol de l'Indonésie #14
Survol de l'Indonésie #15
Survol de l'Indonésie #16
Survol de l'Indonésie #17
Survol de l'Indonésie #18
Survol de l'Indonésie #19
Survol de l'Indonésie #20

Déjà 2 traces de pas sur ce bout de piste :

1. MIka, le 9 décembre 2013 à 20:43

Pour moi qui n’ai pas eu l’occasion de visiter cette contrée que je voulais traverser en stop/bus et bateau, je trouve ton constat assez rude. Peut-être lié à cette barrière de la langue que tu ne peux pas contourner pour la première fois de ton voyage ?
C’est assez amusant de voir les photos attachées à cet article. Dans une certaine mesure, elles sont un peu à l’image de ton constat ; de la dureté de la terre que tes pieds ont foulé. Alors que je pense à la jungle verdoyante, au bourdonnement des villes, au bleu lagon de la mer, tu affiches la matière brute, sans compromis.

Merci pour le contraste que tu offres dans ton article. Ca me donne d’autant plus envie de parcourir ce pays !
Bon courage pour la suite.

2. Audesou, le 10 décembre 2013 à 10:12

Hello Mika,

Avec un peu plus de recul aujourd’hui, je pense toujours que le fort sentiment de rejet que j’ai éprouvé lors de cette partie du voyage en Indonésie est lié aux raisons évoquées dans le second paragraphe de cet article.

Beaucoup de voyageurs rencontrés sur la route m’avaient annoncé que je serai probablement dégoûté par le côté très lourd et étouffant des sollicitations constantes vis-à-vis des étrangers dans les zones touristiques d’Asie du Sud-Est. Eh bien, en Indonésie, cela s’est révélé être le cas.

J’ai nuancé mon propos dans cet article, car je sais que je suis responsable de la manière dont je réagis, et que peu importe ce qui se passe autour, tout dépend de la façon que nous avons de le percevoir.

Je t’écris aujourd’hui depuis la Malaisie, que j’apprécie beaucoup, tout comme cela avait été le cas plus tôt avec Singapour, après avoir quitté Yogyakarta. J’imagine que la prochaine fois que je mettrai les pieds en Indonésie, mon ressenti sera différent, parce que mon expérience le sera aussi.

J’ai toutefois remarqué que de nombreux voyageurs ayant vécu des expériences intenses dans le sud de l’Amérique du Sud, ouvert aux quatre vents, ont ensuite eu du mal à apprécier le côté très oppressant et surpeuplé de ce coin d’Asie.

Quant aux photos, au même titre que le texte, elles racontent une histoire et sont assurément le reflet de mon ressenti. Et c’est bien pour cela que j’aime la photographie ! Je suis ravi que tu aies su percevoir tout cela.

Tiens-moi au courant lorsque tu mettras les pieds là-bas, je suis déjà curieux de savoir comment tu auras vécu ton aventure.

J’espère que tu te rétablis bien.

Prends soin de toi,

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...