« L’opération Punta Tombo »

Publié par Koonshu, le 14 janvier 2013 à 02:20

Introduit dans l’article précédent, qui décrivait nos rencontres avec les baleines, voici donc le récit de notre expédition vers Punta Tombo, la plus grande colonie continentale en nombre de manchots de Magellan du monde.

Trouver son moyen de locomotion pour aller à Punta Tombo

Déjà indiqué dans nos anciens articles, Puerto Madryn est le lieu de base pour visiter la péninsule Valdés ainsi que Punta Tombo. Les prix pour se rendre sur la péninsule sont tout simplement rédhibitoires pour nous. En revanche, Punta Tombo reste accessible, à condition de louer une voiture à plusieurs pour partager les frais. C’est une astuce que peu de personnes connaissent, ce qui est dommage. La plupart des touristes se contentent de payer une agence pour organiser leur excursion. Le prix est alors très élevé…

Nous savons donc comment nous rendre à Punta Tombo. Mais si je sais bien compter, entre Audesou et moi-même, nous ne sommes que deux… Hors, il faut au moins être quatre pour que la location d’une voiture devienne vraiment intéressante. Installés pendant une durée proche de deux semaines à Puerto Madryn, nous croyons de nouveau en notre bonne étoile pour nous dégoter un bon plan, ici, directement dans l’auberge La Casa de Tounens.

Notre flair est plutôt bien aiguisé. En tout, nous aurons eu deux occasions pour visiter ce petit bout de terre sélectionné comme habitat par des milliers de manchots de Magellan.

Le premier plan était associé à un couple d’australiens d’environ 50 ans chacun et d’une jeune allemande. Nous avions sympathisé avec eux au sein même de l’auberge de jeunesse. Ils souhaitaient également se rendre à Punta Tombo en louant une voiture, au départ. Mais, après avoir pris connaissance des conditions des agences de location de voitures, on peut dire qu’un petit coup de vent de Patagonie les a fait subitement virer de bord, et du coup, changer d’avis… En cause, la franchise assez élevée de 12 000 pesos argentins (environ 2 000 euros) en cas de dommages. Les routes présentes dans cette région d’Argentine ne sont pas les plus goudronnées au monde. Il n’est pas rare de rouler sur des chemins faits que de terre et de cailloux. La petite pierre qui vient gentiment se frotter à la carrosserie n’est jamais très loin ici, d’où la peur de devoir payer cette franchise assez facilement…

Dommage, j’aurais bien aimé voir les manchots de Magellan le jour de mon anniversaire, cela m’aurait fait un beau cadeau.

Ce n’est que partie remise. Nous avons encore du temps, un peu plus d’une semaine, pour trouver un autre plan. Mais celui-ci n’arrivera qu’à la fin de notre séjour, lorsque je commençais à ne plus y croire.

Seulement quatre jours avant notre départ de Puerto Madryn, pour de nouvelles aventures que vous aurez l’occasion d’apprécier dans un article très détaillé prochainement, un jeune couple de français arriva dans l’hostel. Aussitôt, notre sympathie naturelle et notre tchatche nous ont permis de nous rapprocher immédiatement. La raison de leur venue ici ? La péninsule Valdés et Punta Tombo, bien évidemment. Comment comptent-ils s’y rendre ? En louant une voiture, bien évidemment. Si je sais toujours compter, nous serions quatre à présent, pour louer la voiture, ce qui est juste parfait. Après seulement 10 minutes de discussions et le culot de Audesou, nous voici donc associés avec Pierre et Bénédicte, pour passer ensemble la journée du dimanche 16 décembre et visiter les terres de la colonie de manchots de Magellan. Comme nous, ils réalisent un tour du monde, avec sensiblement les mêmes pays à visiter.

Nous surfons sur notre chance habituelle.

Les manchots de Magellan

C’est donc vers 8 heures du matin, le dimanche 16 décembre, que nous nous lançons, accoudés aux fenêtres d’une petite Fiat Punto, à l’assaut de Punta Tombo. Il faut compter environ deux heures (approximativement 150 kilomètres) depuis Puerto Madryn pour se rendre sur les lieux.

« L'opération Punta Tombo » #1

La réserve n’est pas très grande, seulement 2,10 kilomètres carrés. De plus, le public n’a pas accès à toute cette superficie, puisque des chemins sont tracés.

« L'opération Punta Tombo » #2

C’est un parc très règlementé et surveillé.

Il n’est pas autorisé de se frayer sa propre route, sous peine de se faire réprimander par les gardes présents tout le long du parcours. Autre restriction : ne pas s’approcher à moins de deux mètres d’un manchot, pour éviter de les déranger. Ainsi, si un manchot, dans un surplus d’énergie, décide de franchir le chemin, il est tout simplement de notre devoir de nous arrêter et d’attendre la fin de son passage. Mieux vaut avoir en tête cette restriction, puisque ce n’est pas rare d’en croiser. Certains en profitent même pour faire une sieste, car oui, ils sont plutôt flemmards…

« L'opération Punta Tombo » #3

Malgré tout, ce ne sont pas des restrictions trop gênantes, tant le reste de la réserve est magnifique. Les manchots sont éparpillés un peu partout. Impossible de les louper. Lors de certaines périodes de l’année, la réserve peut compter jusqu’à un million de manchots. Bien assez donc pour faire chauffer la carte SD de son appareil photo.

« L'opération Punta Tombo » #4

Nous avons même eu l’occasion d’observer des bébés, durant notre visite. C’est toujours attendrissant de contempler des bambins accolés aux parents. Encore mieux, Audesou a eu la chance d’assister au dîner d’un tout petit, donné directement depuis la gorge de la maman. Ce n’est pas très sexy, mais au moins, le bébé est nourri sans bouger, directement depuis le nid.

« L'opération Punta Tombo » #5

L’ensemble du parc se boucle relativement rapidement, en deux ou trois heures si l’on marche lentement. Cela est cependant amplement suffisant pour apprécier correctement la marche au milieu de ces drôles d’animaux, à la démarche qui semble peu assurée.

« L'opération Punta Tombo » #6

Éléphants de mers

Notre faim de découverte n’est jamais rassasiée. Nous avions repéré avant notre départ une plage un peu plus au nord de Punta Tombo qui se nomme « Islas Escondidas », depuis laquelle nous pouvons observer des éléphants et lions de mer, lorsqu’ils se reposent sur la plage. Vers 13 heures, nous voici donc tous les quatre en route vers ce lieu, pour de nouvelles aventures.

Ce n’est pas ni parc, ni une réserve. Il s’agit juste d’une plage. Pour une fois, en Argentine, il est possible de d’apprécier une merveille naturelle sans payer une contrepartie.

Malgré la gratuité du lieu, il n’y a pas foule le jour où nous posons nos pieds sur le sable fin de la plage « Islas Escondidas ». Nous sommes au grand maximum 10 en nous comptant, et c’est agréable.

Les éléphants de mer sont au rendez-vous. Tranquillement installés sur la plage, proches de la mer, à profiter du soleil, ils dorment tous. Il est possible de les approcher de très près, voire de les toucher mais ce n’est pas vraiment conseillé, pour éviter de trop les déranger. En étant accroupis, à côté d’eux, nous pouvons vraiment les observer sous tous les angles.

« L'opération Punta Tombo » #7

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éléphant de mer est un animal très impressionnant. Plein de graisse, avec sa masse importante, on se demande comment il se débrouille pour ne pas couler dans l’eau.

« L'opération Punta Tombo » #8

Parfois, à cause du bruit produit par nos pas sur le sable, nous réveillons certains spécimens. Ils ne sont jamais rassurés de nous savoir à côté d’eux, et montrent très rapidement les crocs. Souhaitant garder mes doigts intacts, je préfère ne pas trop m’approcher.

« L'opération Punta Tombo » #9

Par moment, certains se déplacent, c’est suffisamment rare pour le noter. Le spectacle est assez amusant à regarder. Tel un ver de terre, l’éléphant de mer se déplace en recroquevillant son corps sur lui-même, puis en s’allongeant. Autant vous le dire, ce n’est pas l’animal le plus rapide sur sable, loin de là. Surtout que pour bouger sa masse, vraiment énorme, il doit produire un effort très important, l’obligeant à s’arrêter pour faire des pauses.

« L'opération Punta Tombo » #10

Au final, nous n’aurons vu que des éléphants de mer femelles ce jour-là, sur cette plage. Pas de mâles, ni de lions de mer tout court. Malgré tout, nous sommes heureux d’avoir eu la chance d’admirer ces animaux hors du commun pour nous français, dans leur habitat naturel loin du tumulte des zoos.

Que la journée fut bonne et riche en découvertes, passée avec Pierre et Bénédicte, très loin de nous à présent puisqu’ils sont en compagnie des kangourous, en Australie. Nous vous souhaitons une bonne route à vous deux, nous avons passé une journée inoubliable tous les quatre, vous nous manquez déjà.

Déjà 5 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Fana, le 14 janvier 2013 à 13:32

Salut les « Tourdumondistes »,
Si je comprends bien, nous en sommes encore en 2012 dans vos aventures, vos co-voituriers pour cette opération étant déjà en Australie pour le nouvel an....
Au fait, KOONSHU, t’es trop mignon avec ton bonnet rouge, mais question carrure, t’es pas vraiment crédible en Père Noël :-D
Continuez à nous faire rêver avec vos rencontres avec, si c’est possible, un peu plus de fréquence dans vos articles... Et oui, je suis un peu accroc à vos récits et photos, alors, très égoïstement, je l’avoue, j’aimerai en voir plus souvent ;-)))

2. Christine, Xavier et les filles, le 14 janvier 2013 à 19:54

Bonjour les jeunes,
Enfin des nouvelles et de belles photos !
Nous savons qu’au bout du monde les liaisons wifi ne sont pas simples.
Bravo de réussir a nous donner des nouvelles.
Mon petit Koonshu, heureusement que tu es loin de ta famille, sinon coiffeur, barbier et j’en passe....
Continuez de profiter à fond de cette merveilleuse expérience !
Rêvons ensemble......Merci

3. Papa Koonshu, le 15 janvier 2013 à 00:20

En fait, pour voir des photos de vous, il faut aller sur d’autres blogs ... Laurent, tu es démasqué, nous t’avons reconnu !

4. Pierre et Béné, le 21 janvier 2013 à 03:08

C’est pas bien de toucher les animaux sauvage !! C’est pas bien !!
sinon Geoffray, je n’oublie pas le jeu de la grenouille, j’ai toujours une revanche à prendre !!
Bonne route à vous...
Bisous

5. Koonshu, le 30 janvier 2013 à 00:58

@Fana : Nous accusons en effet un petit retard sur notre blog. Il faut savoir que pour chaque article, il nous faut au moins cinq heures de travail, et c’est vraiment le minimum. Nous prenons du temps dès que nous le pouvons, mais ce n’est pas facile tous les jours.

Cependant, pas d’inquiétude, nous allons rattraper ce retard progressivement.

@Christine, Xavier et les filles : Merci pour votre soutien. ;-)

Question barbe, mon rasoir est étrangement caché dans ma trousse de toilette. Impossible de remettre la main dessus. :-P

@Papa Koonshu : Oui, mais le plus important, c’est le récit de notre aventure. N’oublie pas de rester sur ce blog pour découvrir la suite de la piste. :-)

@Pierre et Béné : Tu as une revanche à prendre au billard aussi. :-P

Bonne route à vous aussi les amis.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...