Instant magique #3

Publié par Audesou, le 16 février 2013 à 18:12

Amis Audrey, Maxime et Tim, c’est avec une forte pensée pour vous que je rédige ce soir cet article.


Qu’ils soient colossaux ou dérisoires, frais ou profondément enracinés, compréhensibles par l’entourage ou impénétrables, le grand voyageur ne part pas à l’autre bout du monde sans des rêves plein la tête. Tout comme il ne part pas, je le crois, sans la volonté furieuse de les réaliser (cf. « La théorie du rêve »).

Depuis que j’ai entamé, il y a plus de trois mois, ma quête sur La Piste Inconnue, tous les jours, certains nouveaux rêves naissent tandis que d’autres périssent, à l’instant même où ils sont vécus.

Laissez-moi vous conter ce soir une nouvelle histoire : celle de la mort de l’un d’entre eux.

Nous étions le samedi 26 janvier 2013, aux environs de El Bolsón, en Argentine. Après une semaine de travail dans le verger de CIESA, nous venions de passer l’après-midi à flâner au bord d’un lac de montagne jusqu’auquel nous avions grimpé toute la matinée durant. Aux portes de la cordillère des Andes, nous dévalions désormais les pentes à toute vitesse, visages au vent sur une piste de terre, peu avant le couchant. Quelques minutes plus tôt, nous avions été pris en stop par un habitant du coin.

Très jeune déjà, le fait de voyager assis en plein air sur le rebord du plateau d’un pick-up était pour moi synonyme d’aventure. Il faut dire que ce mode de déplacement aussi inconfortable que périlleux a surtout l’exquise saveur de la liberté et du passage à l’action. Comme me le faisait remarquer un vieil homme rencontré plus tôt à Los Antiguos, on ne monte pas à l’arrière d’un pick-up par défaut, mais parce que l’on en a décidé ainsi.

Ce rêve — pourtant tout simple — était né dans la tête du petit garçon que j’étais et avait perduré dans l’esprit du jeune homme que je suis aujourd’hui. Des étoiles dans les yeux lorsque je voyais à la télé ces personnes, en Afrique ou ailleurs, qui parcouraient des milliers de kilomètres ainsi installés face au vent, en 24 années d’existence, je n’avais pourtant jamais eu l’occasion de vivre cette expérience. Jusqu’à cette fameuse semaine où par trois fois j’ai embarqué sur une pareille monture.

Fin janvier 2013, j’ai une nouvelle fois perdu l’un de mes rêves. Vingt ans qu’il m’accompagnait. Tant pis, car fin janvier 2013, j’ai une nouvelle fois gagné un souvenir qui, lui aussi, m’accompagnera longtemps.

C’est la morale de mon histoire. Moi, je la trouve chouette. Pas vous ? Ah bon.

Instant magique #3-1
Instant magique #3-2
Instant magique #3-3
Instant magique #3-4

Déjà 5 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Djibey, le 16 février 2013 à 19:47

Marrant, j’ai eu une sensation similaire quand je l’ai fait pour la première fois à 17 ans, à l’arrière d’un vieux pick-up Dodge dans une plaine du Montana (sortie du contexte cette phrase peut porter à confusion).

J’ai eu une petite pensée pour vous deux quand je suis passé par votre ville hier pour me rendre à la réunion des anciens élèves du DUT, continuez à nous faire voyager, ici il fait moche et ça fait du bien :)

2. Audrey, le 20 février 2013 à 22:26

Quels instants exceptionnels. Je n’ose imaginer ta délectation à l’arrière du pick-up... Ou encore le plaisir lorsque tu y repenses.

Merci de partager cette aventure avec nous !

3. Audesou, le 21 février 2013 à 16:18

@Djibey : Ah ah, même à distance, tu arrives toujours à me faire rire, cher Djibey ! L’arrière d’un vieux pick-up, il n’y a que ça de vrai. À bientôt pour d’autres aventures. ;-)

@Audrey : Merci à toi de nous suivre ! « La bise », comme tu aurais sûrement dit !

4. n0unours, le 5 mars 2013 à 18:29

Ce rêve devenu souvenir qui restera ancré dans ta mémoire comme l’était ton rêve autrefois.

Instant magique, oui.

5. Audesou, le 9 mars 2013 à 14:55

 ;-)

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...