Démission

Publié par Audesou, le 29 juin 2012 à 22:01

C’était annoncé de longue date à mes compagnons de travail, c’est désormais officiel : j’ai déposé ce matin ma lettre de démission.

Le vendredi 12 octobre 2012 — soit, dans un peu plus de trois mois — je quitterai mon poste de consultant accessibilité numérique au sein du cabinet de conseil Atalan.

J’ai choisi de libérer trois semaines pleines avant le jour du départ, le 06 novembre 2012. Car certaines personnes me sont chères, que de dernières choses seront à préparer, et que je ne souhaite pas débuter le voyage l’esprit encore agité par le tumulte de la vie parisienne.

Une sensation étrange m’habite ce soir.

Pour la première fois de ma vie, je n’ai aucune idée de quelle sera la prochaine grande étape, le prochain grand obstacle à franchir, le prochain grand choix à assumer, après mon départ. Enfant, il y a eu l’école. Puis, plus tard, le collège, le lycée, les études supérieures. Jusqu’aux premières expériences professionnelles. Même si je ne me suis jamais vraiment senti à ma place dans cette ornière mille fois parcourue avant moi, la route avait le mérite d’être plus ou moins tracée. Elle canalisait mon énergie et mes rêves. Au moins jusqu’à un certain point.

J’ai toujours été fasciné par les explorateurs. En tous genres. Par ces personnes qui sortent des sentiers battus dans le but de revenir partager leurs découvertes avec ceux restés sur le chemin. Quand j’étais petit, je regardais souvent un dessin animé que mon père m’avait enregistré sur cassette VHS. Il s’appelait « Les Aventures de Christophe Colomb ». L’une des scènes de ce film me revient aujourd’hui. On y voyait les trois navires de l’expédition, la Pinta, la Niña, et la Santa María, arriver au bout de ce qu’étaient à l’époque les eaux explorées. En 1492, la Terre était plate, et entourée d’immenses chutes d’eau qui venaient se vider avec un fracas sans nom dans l’espace.

Derrière les chutes, l’inconnu, qu’aucun occidental n’avait, nous dit-on, osé braver.

J’ai visiblement été marqué par cette image, qui décrit assez bien ce que je peux ressentir aujourd’hui. Plus de quinze ans que je pense à ce tour du monde, et quelques années que je le prépare. Il y a quelques mois, je pensais que l’angoisse du saut dans l’inconnu serait difficile à gérer. Et pourtant — fait rarissime — je ne ressens jusqu’à présent aucune peur.

Seulement la confiance absolue en mon instinct, mon intuition et en ma chance.

J’ai déposé ma démission ce matin, donc. Et finalement, ce qui m’interpelle le plus, c’est de me dire que je vais quitter un métier qui m’est cher. Un métier que j’aime, que je crois noble et utile. En quittant ce poste, je quitterai également une équipe que j’apprécie et au contact de laquelle j’ai beaucoup appris, ainsi qu’une entreprise à laquelle je suis fier d’avoir participé au moins un temps.

Aucun regret, pourtant.

Juste une belle expérience qui deviendra bientôt un souvenir, et la sensation aussi rare qu’enivrante de sabrer volontairement une situation plutôt épanouissante pour un saut total dans l’inconnu.

La sensation d’être libre, et vivant.

Déjà 2 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Antonin, le 17 juillet 2012 à 09:48

Salut,

Je viens de découvrir ce blog, ou plûtot ce carnet de voyage à travers ton twitter.

C’est une bien belle expérience que vous vous apprêtez à vivre, je comprends bien toute l’impatience et l’énergie qui déborde en toi en vue de ce voyages aux milles et unes découvertes.
Le fait d’avoir posé ta lettre de démission, ca a du être encore un pas en avant vers celui-ci.

Gardez à jour ce carnet pour nous permettre de suivre votre épopée.

2. Audesou, le 17 juillet 2012 à 12:59

Salut à toi, Antonin,

Merci pour ton passage ici. Nous veillerons à tenir notre carnet à jour lors du voyage. Partager est l’un de nos objectifs !

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...