Dans la sérénité des montagnes srilankaises

Publié par Audesou, le 17 janvier 2014 à 09:53

Né au niveau de ma mère, j’ai pourtant toujours aimé la montagne. Fin décembre 2013, lorsque j’ai débarqué au Sri Lanka sans rien connaître du pays, après avoir déposé ma demande de visa touriste indien dans la ville de Kandy, une carte topographique en main, c’est à sa recherche que je suis parti.

Dans la sérénité des montagnes srilankaises, des plantations de thé flamboyantes aux sommets brumeux, de la crête de l’authentique Haputale au défilé de la touristique Ella, j’ai marché à l’intuition et au hasard, des heures durant.

Travaillant sans relâche la langue du monde, que le soleil ne rayonne ou que la pluie ne tombe, j’ai retourné les centaines de sourires qui m’étaient adressés. Lorsque ma route croisait celle de ces enfants émerveillés de voir arriver un blanc sur leurs terres isolées et qui me demandaient par réflexe tristement conditionné des bonbons ou de l’argent, j’ai préféré partager des fruits et laisser derrière-moi le souvenir de cinq mots de français dont la sonorité faisait bien rigoler. Au hasard des rencontres, j’ai finalement eu l’immense honneur d’être accueilli les bras ouverts par une communauté de moines bouddhistes au sein de laquelle j’ai vécu quelques jours au rythme du monastère. J’y ai réalisé que la meilleure nourriture du Sri Lanka ne se trouve pas — quoi que l’on en dise — dans les cantines locales ou dans les restaurants hors de prix. La meilleure nourriture, c’est dans l’assiette des moines que l’on peut la trouver. Offerte jour après jour par les habitants des environs qui apportent inlassablement ce qu’ils ont à proposer de mieux, ils reçoivent en échange l’assurance d’une bénédiction et d’une protection spirituelle, depuis des générations.

Dans la sérénité des montagnes srilankaises, j’ai enfin passé de longs moments assis, à contempler humblement en silence et les larmes aux yeux, l’une de celles qui, depuis le premier cri, me supportent discrètement chaque jour. À tel point que, parfois, tristement, je ne le perçois plus. Je parlais en introduction de ma mère. Je parle cette fois de la Terre.

Le temps d’un souffle, nous sommes en vie sur une planète merveilleuse, qui ne nous appartient pas, qui est capable d’un seul soubresaut de ramener chacune et chacun d’entre nous à terre, pour qui l’humanité tout entière n’est rien, qui nous survivra probablement tous, et qui pourtant, nous accueille.

Nous sommes en vie. Et c’est déjà beaucoup.

Ne l’oublions jamais.

Dans la sérénité des montagnes srilankaises #1
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Déjà 8 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Djibey, le 17 janvier 2014 à 11:41

Très bel article :)

2. Neovov, le 19 janvier 2014 à 15:54

♥︎♥︎♥︎

3. Audrey, le 19 janvier 2014 à 21:43

"Nous sommes en vie. Et c’est déjà beaucoup.
Ne l’oublions jamais." ♥︎

Ces photographies sont sublimes... presque irréelles.

4. Anael et isa, le 25 janvier 2014 à 13:58

Encore une fois un article très émouvant...
Merci, merci et encore merci de nous faire partager ta vie sur la piste...
les photos sont magnifiques...!

5. Marine Philomen Roux, le 30 janvier 2014 à 01:01

Ton calme s’envole et effleure nos pensées, même aussi loin.

6. Audesou, le 30 janvier 2014 à 06:12

@Djibey, Neovov, Audrey, Anael et isa, Marine Philomen Roux : Vous me touchez, les amis. Merci à vous d’être toujours là.

7. _kud, le 3 février 2014 à 11:47

Superbe texte et superbes photos ! Je t’envie tellement ;)

Profites-en bien l’ami.

8. Audesou, le 9 février 2014 à 17:54

Merci pour les bons mots, mon cher _kud. ;-)

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...