Comment financer son tour du monde ?
Partie III : savoir optimiser ses revenus et ses dépenses

Publié par Audesou, le 10 octobre 2012 à 02:34

Cet article est le troisième d’une série de cinq articles destinés à fournir une méthode de base complète à toute personne désireuse d’autofinancer un projet de tour du monde, sans toutefois savoir ni comment ni par où commencer :

  1. Préambule.
  2. Savoir épargner.
  3. Savoir optimiser ses revenus et ses dépenses.
  4. Savoir placer ses économies.
  5. Conclusion.

Nous l’avons vu dans le précédent article, « Savoir épargner », l’un des trois leviers dont vous disposez pour atteindre vos objectifs financiers consiste à augmenter votre capacité d’épargne.

Pour augmenter cette dernière, il existe uniquement trois solutions. Ne cherchez pas plus loin, c’est mathématique : augmenter vos revenus, diminuer vos dépenses ou — c’est encore mieux — faire les deux à la fois.

Cet article sort parfois légèrement du cadre de l’autofinancement. Que vous souhaitiez financer vous-même la totalité de votre projet, ou que vous soyez à la recherche d’idées pour compléter l’apport de tel ou tel sponsor, vous y trouverez un certain nombre d’astuces qui vous permettront d’optimiser vos revenus ainsi que vos dépenses lors de la préparation de votre tour du monde.

Comme vous le constaterez rapidement, la seule limite est votre imagination, et il ne s’agit là que de quelques pistes parmi d’autres. À vous ensuite de creuser dans telle ou telle direction. N’hésitez pas à faire part de votre propre expérience par l’intermédiaire des commentaires à la suite de cet article.

Premier axe : optimiser ses revenus

Augmenter son taux horaire

Si vous êtes salarié, que vous ne pouvez pas atteindre vos objectifs financiers, et que vous pensez être sous-payé par rapport à ce que votre entreprise est prête à débourser pour vous maintenir dans ses effectifs, préparez, puis négociez votre augmentation dès demain.

Si en plus de vous considérer sous-payé votre travail vous ennuie, ne cherchez pas à négocier. Trouvez mieux ailleurs, puis démissionnez. Ayez du culot.

N’oubliez pas que lorsque vous êtes salarié, le salaire fixe qui tombe à la fin du mois n’est ni le reflet de votre valeur, ni celui de vos compétences, mais celui d’un échange convenu par contrat. Il s’agit du montant auquel vous avez accepté de vous vendre — vous et votre temps — à une entreprise, qui a elle-même accepté de débourser ce montant en contrepartie de l’achat de vos heures. En d’autres termes, vous êtes responsable de votre taux horaire.

Si vous êtes indépendant, et que vous vous retrouvez dans la même situation que le salarié ci-dessus, à savoir que votre taux horaire ne vous permet pas d’atteindre vos objectifs financiers, commencez par étudier à nouveau votre marché.

Si vous pensez justifié de vous vendre plus cher, et que vous avez isolé suffisamment de clients prêts à débourser ce prix, augmentez vos tarifs. Notez qu’il vous faudra alors peut-être cibler un autre segment de clientèle et qu’il est parfois bien plus sage d’augmenter franchement vos tarifs plutôt que de procéder à tâtons.

Diversifier ses activités

Les investisseurs le savent, il est très risqué de mettre tous ses œufs dans le même panier. C’est pourtant ce que font la plupart des salariés et beaucoup trop d’indépendants.

En plus d’absorber les risques liés à l’arrêt brutal d’une autre activité, la diversification vous permettra d’apprendre sans cesse, de rencontrer de nouvelles personnes et d’optimiser vos revenus.

Une bonne méthode pour commencer à diversifier ses activités consiste tout simplement à vous écouter. Oui, vous !

Placez-vous devant un miroir, et demandez vous... Quels sujets vous passionnent ? Quels domaines souhaitez-vous découvrir ? Quels défis souhaitez-vous relever ? Quels sont vos talents cachés ? Une fois que vous avez isolé un ou plusieurs thèmes, réfléchissez un peu, jusqu’à faire de votre curiosité et de vos talents des moyens d’optimiser vos revenus pour partir en tour du monde.

Si tout cela vous semble bien abstrait, inspirez-vous de ce qui suit :

  • Votre dada, c’est les vieilleries et curiosités en tous genres ? Fouillez les poubelles, écumez les greniers, et revendez vos trouvailles le week-end dans les brocantes.
  • Vous êtes le plus grand joueur de pétanque de toute la Lozère ? Organisez une compétition en l’honneur de votre tour du monde avec droits d’entrée et prix à la clé, puis récupérez une partie de la cagnotte pour financer votre projet de voyage.
  • Vous savez chanter comme une déesse et les fausses notes des débutants ne vous effraient pas ? Pratiquez le bouche à oreille, et mettez en place des cours de chant payants dans votre quartier.
  • Vous êtes insomniaque et après votre journée passée à enseigner le français à des élèves de cinquième, vous passez votre nuit à rédiger des essais que vous ne publiez jamais ? Rentabilisez votre temps. Trouvez un poste de veilleur de nuit, profitez de la solitude nocturne pour continuer à écrire, puis publiez vos écrits !
  • Vous êtes bricoleuse dans l’âme, et c’est armée d’une salopette et d’une perceuse que vous vous sentez heureuse ? Proposez vos services et arrondissez ainsi vos fins de mois.
  • Vous avez à la fois du talent pour détecter les besoins de vos interlocuteurs et un réseau de contacts professionnels important ? Devenez apporteur d’affaires. Mettez en relation vos contacts et leurs futurs clients, et prélevez une commission sur le montant du chiffre d’affaires réalisé grâce à votre intervention.
  • Vous tenez un blog ou un site quelconque dont l’audience est susceptible d’être monétisée, et vous n’avez pas peur de perdre le contrôle de vos contenus ? Pratiquez l’affiliation.
  • Etc.

À vous de jouer, quels que soient les domaines, les possibilités ne manquent pas.

Profiter d’aides et de bourses publiques ou privées

N’oubliez pas également la multitude d’aides et de bourses disponibles. Qu’il s’agisse du secteur publique ou du privé, encore une fois, les possibilités ne manquent pas.

Pour optimiser vos chances de décrocher une bourse, donnez un sens à votre projet. Un fil rouge. Cela permettra de susciter l’intérêt et de donner de la légitimité à votre dossier.

Avec Koonshu, nous n’avons pas fait de recherches dans cette direction car nous ne souhaitions pas donner de sens particulier à notre projet, si ce n’est celui de nos propres pas. Notre guide sera la route. Notre moteur l’intuition. Aucune liste d’entités à vous fournir pour cette fois, donc. Mais creusez, et tout comme les chercheurs d’or avant vous, vous finirez par trouver.

Vendre une partie de ses biens

Une autre manière de récolter quelques centaines (voire quelques milliers) d’euros pour votre projet de tour du monde consiste à vendre une partie de vos biens.

Par cet acte fort, non seulement vous éprouverez votre propre volonté, mais vous gagnerez en plus en légitimité, si vous décidez plus tard d’emprunter de l’argent à vos proches pour financer une partie de votre projet ou votre retour en société.

Et, surtout, ne croyez pas que vous n’avez rien à vendre.

Sauf cas d’extrême pauvreté, la plupart des sédentaires occidentaux possèdent bien plus qu’il n’en faut pour vivre heureux. Pénétrez chez vous, ouvrez les yeux, et regardez autour de vous. Faites un grand ménage dans votre garde-robe, dans vos placards, faites le tri dans vos babioles, votre garage, vos appareils électroniques, etc.

À ce propos, si vous en possédez une, commencer par exemple par vendre sa télévision est un excellent choix, qui vous rapportera bien plus que de l’argent à long terme.

Récolter les fruits de ses investissements

Une bonne manière de compléter vos revenus mensuels est enfin de procéder à la récolte régulière des fruits de vos investissements.

Pour cela, il vous suffit de posséder des actifs rentables. C’est-à-dire — très grossièrement — de posséder des supports qui génèrent des revenus. Ouvrez les yeux, ils sont tout autour de vous, et il y en a pour toutes les bourses.

Il peut s’agir, par exemple :

  • De parts dans une entreprise rentable.
  • D’immeubles, de pavillons, de bureaux, d’appartements, de places de parking, de véhicules, de matériels en tous genres, dont vous êtes le propriétaire et que vous louez.
  • De placements financiers, du classique Livret A aux produits dérivés.
  • D’un portefeuille de clients.
  • De livres ou de mobiliers anciens qui dorment dans un fond de bibliothèque ou de grenier.

Notez que le grand avantage de cette source de revenus est qu’elle pourra souvent perdurer alors même que vous serez parti à l’autre bout du monde, en train de sucer des olives les doigts de pieds en éventail. Que votre patrimoine soit important ou non, ne négligez pas les actifs.

Deuxième axe : optimiser ses dépenses

Dresser l’inventaire de ses dépenses

Pour réduire vos dépenses, encore faut-il au préalable les connaître.

Reprenez l’inventaire de vos dépenses dressé précédemment lorsque vous calculiez votre capacité d’épargne, puis analysez-les. Voyez ensuite dans quelle mesure certaines dépenses pourraient être supprimées ou diminuées.

Ne cherchez pas à vous serrer la ceinture jusqu’à ne plus pouvoir respirer, mais commencez par de petits pas. Puis maintenez vos efforts dans le temps. Peu à peu, en reprenant le contrôle de vos transactions sortantes, vous arriverez à en diminuer le flux.

Pensez également à consigner l’ensemble des dépenses consacrées à votre projet de tour du monde dans un tableau. Ces données pourront vous servir par la suite. À titre informatif, nous avons classé nos dépenses par grands postes avec Koonshu.

Les voici :

  • Communication.
  • Administratif.
  • Transport et logement.
  • Information.
  • Assurance, hygiène et santé.
  • Matériel.

Prendre du recul sur ses émotions

Apple annonce la sortie d’un nouvel iPhone qui vous fait instantanément détester votre actuel smartphone ? Guerlain dévoile un nouveau parfum que vous sauriez si bien porter ? Levi Strauss & Co. vous invite à essayer sa toute nouvelle collection que-même-qu’on-dirait-qu’elle-a-été-taillée-pour-vous ?

Problème : vous n’avez toujours pas réussi à atteindre les objectifs financiers que vous vous étiez fixés pour ce mois.

Plutôt que de faire chauffer votre carte bancaire et rougir votre compte en banque, prenez donc du recul sur vos émotions. Avez-vous vraiment besoin d’un nouveau smartphone, que l’obsolescence programmée vous forcera à abandonner pour un autre d’ici deux ans ? N’êtes-vous pas déjà savoureuse lorsque vous portez votre actuel parfum ? Pensez-vous que vous emporterez avec vous vos trois nouveaux jeans quand vous partirez dans trois mois ?

Vraiment, tant que vous avez besoin de fonds pour financer votre projet, surveillez vos émotions.

Une bonne manière de faire face au marketing ambiant est de s’engager auprès de soi à respecter systématiquement un délai de réflexion avant chaque « dépense émotion ». Un délai d’une semaine est un bon compromis.

Si après une semaine de réflexion, l’envie est toujours aussi forte, que voulez-vous ? Succombez !

Mais gardez à l’esprit que derrière chaque achat futile se cache un besoin d’exister aux yeux du monde. Plus vite vous apprendrez à exister indépendamment de votre portemonnaie, plus vite vous verrez votre projet se réaliser.

Arrêter de consommer du tabac, de l’alcool ou des stupéfiants

Si vous êtes accro à une ou plusieurs substances, peu importe lesquelles, et que vous cherchez un moyen d’optimiser vos dépenses, commencez tout simplement par arrêter d’en consommer.

Renseignez-vous au préalable sur les différentes étapes du sevrage et du deuil, préparez-vous psychologiquement, puis arrêtez du jour au lendemain. Gardez le cap. Ne vous laissez pas le choix d’échouer.

Respectez-vous.

Si besoin, trouvez d’autres drogues de substitution moins autodestructrices. Choisissez-les utiles. Les idées ne manquent pas pour affecter à d’autres utilisations le temps et l’argent gagnés : donnez bénévolement une partie de votre temps, devenez expert dans un domaine qui vous passionne, faites du sport, rencontrez de nouvelles personnes, etc.

Négocier les dépenses destinées à la préparation de son projet

Avec Koonshu, nous avons avons fait en sorte de négocier la plupart des dépenses consacrées à la préparation de notre tour du monde.

Qu’il s’agisse de parler le langage de fabricants, de revendeurs, d’assureurs, de banquiers, ou encore d’agences, nous n’avons jamais hésité à aller à leur rencontre en leur présentant notre demande ainsi que notre projet avec intégrité et culot.

Savoir négocier, cela s’apprend peu à peu, lentement. Cela demande du temps, de l’écoute, de l’assertivité et de l’énergie. Nous avons parfois essuyé des refus à cause de notre manque d’expérience dans le domaine, mais nous n’avons jamais baissé les bras.

En négociant, nous avons réussi à économiser quelques milliers d’euros, avant même d’être partis.

Moralité : soyez assertif, recherchez des contacts et apprenez à négocier.

Ne pas vivre au-dessus de ses moyens

Cela paraît naïf, écrit comme cela, mais beaucoup d’individus vivent au-dessus de leurs moyens. Parfois sans le savoir. Si vous faites partie de ceux-là, et que vous avez des projets à court, moyen et long terme, réagissez.

Commencez par admettre l’idée que la vie n’a pas à être juste. La vie n’a absolument aucun compte à vous rendre. Certaines personnes peuvent se permettre des dépenses en une journée que d’autres pourraient difficilement envisager dans une vie entière. Admettez-le, et allez de l’avant.

Vivre au-dessus de ses moyens, c’est dépenser plus que l’on ne gagne. Si l’on pousse la réflexion, c’est dépenser de l’argent qui ne nous appartient pas. En tout cas, pas encore. Sauf cas particuliers, chaque fois que vous dépensez de l’argent qui ne vous appartient pas, vous devrez tôt ou tard le rembourser, souvent avec intérêts. Seuls les États, les banques, et certains types d’investisseurs, créent de l’argent à partir du néant.

Encore une fois, sachez exactement ce que vous gagnez et ce que vous dépensez. Et faites en sorte de maintenir vos comptes créditeurs.

Adopter une mentalité d’investisseur

En finance, un investisseur est une personne qui sait détecter avant le reste du monde des gains potentiels et optimiser ses dépenses de manière à ce que celles-ci finissent par lui rapporter plus que la somme déboursée.

Vous souhaitez vivre vos rêves ? Étendez ce mode de pensée à tous les secteurs de votre vie. Pensez différemment. Quand tout le monde pense « noir », analysez systématiquement la pensée radicalement opposée, le « blanc ». Demandez-vous si cette pensée vaut vraiment la peine d’être ignorée. Devenez adepte de la marge. Pratiquez le pas de côté. Soyez toujours attentif. Développez votre capacité à détecter les opportunités. Sachez distinguer les dépenses utiles de celles qui ne le sont pas. Libérez-vous peu à peu des systèmes qui cherchent à vous prendre plutôt qu’à vous donner.

Retenez qu’un investisseur :

  • Préférera dépenser 30 € dans un bon ouvrage qui lui permettra d’apprendre les bases du chinois, plutôt que dans un repas au restaurant qui ne lui apportera que des calories.
  • Choisira toutefois le restaurant, s’il sait qu’il passera la soirée avec des personnes qui l’enrichiront d’idées nouvelles et lui prodigueront des conseils avisés qui l’aideront plus tard à préparer son projet de voyage.
  • N’hésitera pas à dépenser 10 000 € s’il a acquis la certitude que cette mise lui en rapportera au final 15 000 €.
  • Sera toujours riche, même sans un sou en poche.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...