Singapour

Publié par Audesou, le 17 décembre 2013 à 10:27

Entre l’Indonésie et la Malaisie, Singapour a été une étape majeure pour La Piste Inconnue. Après 376 jours passés à mes côtés, c’est le lieu où Koonshu a quitté l’aventure. Le lieu où La Piste Inconnue aurait pu s’arrêter, brutalement. Le lieu où La Piste Inconnue a continué, finalement.

Ex-Dragon en recherche perpétuelle de l’excellence, cité-État verte à la plastique impeccable et à l’économie prospère, véritable havre de paix multiculturel pour qui arrive de la trépidante Indonésie, Singapour a assurément de nombreux atouts. À y regarder de plus près, on voit pourtant apparaître les failles derrière le masque lisse. Qu’importe : plongés dans une valse frénétique entre travail, restaurants et shopping, bien peu de Singapouriens s’en soucient. Alors on continue la danse, dans cette belle et paradoxale ville qui s’enorgueillit de sa réussite et de son indépendance.

Synthèse de mon aventure, anecdotes et autres conseils aux voyageurs...

Ce que j’ai apprécié

  • Retrouver un lieu propre, organisé et relativement calme — au sens occidental du terme — après presque un mois passé dans le tourbillon indonésien.
  • La nourriture, très bon marché et très variée, dans les cantines locales.
  • Constater que les processus d’urbanisation de Singapour sont pensés et réfléchis longtemps avant d’être déployés.
  • La diversité ethnique et culturelle, entre Chinois, Malais et Indiens.
  • Les « passages secrets ». À Singapour, il semble toujours y avoir mille et une façons de se rendre d’un point A à un point B. Souvent interdites et souterraines.
  • Le nombre d’espaces verts, même dans le centre-ville.
  • Ne plus me faire harceler par des vendeurs de bouts de ficelles dans la rue, et pouvoir de nouveau compter sur mes interlocuteurs sans problème.
  • Le superbe aéroport Changi.
  • La qualité de l’architecture de la plupart des grands bâtiments.
  • Traverser le quartier Little India bondé un dimanche. Une expérience simplement inoubliable et indescriptible.
  • Marcher des heures, de nuit, dans le quartier de Marina Bay.
  • Le côté très serein de la ville, malgré une densité plutôt élevée.

Pour en savoir plus sur mon aventure à Singapour, consultez la catégorie « Singapour ».

Ce qui m’a interpelé

  • Le côté « trop beau pour être vrai » de Singapour, qui se confirme un peu lorsque l’on commence à creuser et échanger avec les locaux.
  • Le nombre hallucinant de caméras dans les rues, souvent camouflées, mais dont l’œil inquisiteur est bien ouvert sur vous.
  • La superstition très répandue et palpable chez les Chinois.
  • La violence et la soudaineté des orages.
  • L’anglais, parlé par de nombreux Singapouriens, mais souvent de manière très approximative. À Singapour, on parle plutôt Singlish.
  • Le manque d’intérêt général des Singapouriens pour la culture, malgré le haut niveau d’instruction du pays.
  • Le rythme de vie travail/shopping/restaurants, que semblent avoir adopté de façon plus ou moins consciente et souhaitée de très nombreux Singapouriens.
  • La ghettoïsation déconcertante, bien que totalement assumée, notamment chez les Chinois et Indiens.
  • Malgré une recherche architecturale évidente, de nombreux bâtiments ne semblent pas conçus pour résister à l’épreuve du temps.
  • Le fait que tout tourne autour du travail à Singapour : ici, si vous ne travaillez pas, vous n’existez pas ou peu, socialement parlant.
  • L’extrême discrétion des forces de l’ordre, qui sont pourtant sur les lieux en quelques dizaines de secondes en cas de besoin. La majorité des policiers de Singapour qui patrouillent les rues sont en civil. Sans compter le nombre d’yeux qui scannent, à distance mais constamment, les images renvoyées par les caméras.
  • Le nombre hallucinant d’interdictions en tous genres, qui diffèrent selon les lieux : interdit de mâcher un chewing-gum, interdit de courir, interdit de manger ou de boire, interdit de s’arrêter, interdit de transporter du durian, interdit de traverser la rue, interdit de faire la grève, interdit de posséder des armes blanches ou à feu, etc.
  • Et les amendes salées qui sanctionnent ceux qui oseraient braver les interdits mentionnés ci-dessus.
  • Les animations et investissements mis en place par le gouvernement pour dynamiser les nouveaux quartiers de la ville.
  • La culture du paraître et de l’avoir, qui consume chaque jour un peu plus celle de l’être.
  • Le nombre de centres commerciaux.

Mon budget

J’ai passé au total 4 jours à Singapour entre le 14 et le 18/11/2013.

Total des dépenses
56,70 €
Budget moyen quotidien
14,17 €

Ne vous y trompez pas : si mon budget moyen quotidien est relativement bas, c’est parce que, malgré quelques achats qui devenaient nécessaires après plus d’une année sur la route, j’ai eu la chance d’être hébergé gratuitement lors de mon séjour à Singapour. Il est possible de s’y nourrir très bien et pour pas cher quand on sait où manger, mais gare à tous les autres postes, qui siphonnerons tranquillement votre portefeuille. En particulier l’hébergement. Le coût de la vie à Singapour est — de loin — le plus élevé de tous les pays d’Asie du Sud-Est.

L’unité monétaire de Singapour est le dollar de Singapour (S$).

Conseils aux voyageurs

  • L’eau du robinet est parfaitement potable partout à Singapour.
  • Si vous envisagez de vous rendre en bus en Malaisie suite à votre séjour à Singapour, il est bien plus intéressant financièrement de se rendre en bus public depuis Singapour jusqu’à la ville-frontière malaisienne de Johor Bahru avant de prendre un autre bus depuis ce point vers votre destination en Malaisie, plutôt que d’acheter un ticket de bus direct depuis Singapour vers votre destination en Malaisie.
  • Singapour est une ville particulièrement sûre. Ne jouez pas au héros, mais marcher seul dans les rues, même pour une femme, même très tard la nuit, n’est la plupart du temps pas un souci.
  • Le moyen le plus rapide et bon marché de se rendre en centre-ville depuis l’aéroport est d’emprunter le MRT.
  • Si vous transportez avec vous des couteaux, expliquez spontanément avec un grand sourire pourquoi ils vous sont utiles ou nécessaires à l’agent des douanes, en rentrant sur le territoire. Notez que, comme les armes blanches sont interdites, la confiscation temporaire ou totale est un droit à leur propre discrétion.
  • Ne tentez jamais de corrompre un représentant d’une quelconque autorité à Singapour. La corruption est quasi absente du pays, et les tentatives sont lourdement sanctionnées.
  • Pour manger pas cher, comme partout, suivez les locaux et cherchez la food court (cantine collective) la plus proche. Elles sont partout, et les meilleures sont parfois volontairement peu évidentes à repérer depuis la rue.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...