Le Sri Lanka

Publié par Audesou, le 23 février 2014 à 11:47

Le mois de février 2014 arrive bientôt à son terme, et je remonte lentement l’Inde en direction du Népal, après un mois passé au Sri Lanka.

L’histoire récente de ce dernier est une histoire de mort et de souffrance. En 1983, une guerre civile silencieuse et sanglante éclate au nord du pays, pour ne se terminer officiellement qu’en 2009. Durant cette période, le 26 décembre 2004, alors que les tentatives de paix échouent les unes après les autres, les côtes sud et est du pays sont à leur tour ravagées. Frappées par un tsunami, cette fois. Conséquence directe d’un séisme sous-marin survenu quelques heures plus tôt au large de Sumatra.

Là où certains pays se seraient écroulés, le Sri Lanka a tenu bon, et regarde aujourd’hui droit devant, dans la posture typique de ceux qui, s’ils sont souvent tombés, se sont relevés à chaque fois. Force tranquille, île merveilleuse et atypique, paradoxalement riche et préservée, il y a fort à parier que, d’ici 15 ans, le Sri Lanka — longtemps meurtri mais très conscient des trésors qu’il renferme — sera devenu le nouveau Bali. Pour le meilleur et pour le pire.

Synthèse de mon aventure, anecdotes et autres conseils aux voyageurs...

Mon parcours

  1. Negombo.
  2. Kandy.
  3. Dalhousie.
  4. Nuwara Eliya.
  5. Haputale.
  6. Ella.
  7. Kandy.
  8. Embilipitiya.
  9. Tangalle.
  10. Mirissa.
  11. Negombo.
  12. Katunayake.

Pour en savoir plus sur mon parcours au Sri Lanka, consultez la page « L’itinéraire ».

Ce que j’ai apprécié

  • La beauté des femmes srilankaises.
  • Les montagnes du centre du pays.
  • L’authenticité, bien présente, dès lors que l’on fait quatre pas hors du circuit touristique.
  • Marcher des heures sur les voies ferrées.
  • Les sourires, partout, tout le temps.
  • Prendre le train, barbe et cheveux au vent.
  • Les rice & curry, toujours différents, souvent excellents.
  • Les fruits.
  • La faune.
  • Les plantations de thé.
  • L’aide reçue spontanément dans les rues, notamment dans les stations de bus.

Pour en savoir plus sur mon aventure au Sri Lanka, consultez la catégorie « Sri Lanka ».

Ce qui m’a interpelé

  • Le coût absolument dérisoire des transports en commun, y compris d’un point de vue srilankais.
  • La manière dont les postes principaux du pays (transports, économie, politique, éducation, commerce, etc.) sont structurés autour de la capitale, Colombo.
  • Le temps consacré chaque jour à la préparation des épices.
  • L’hygiène parfois catastrophique des cuisines.
  • Le coût de l’hébergement, très élevé au regard du coût de la vie.
  • Le grand nombre de serpents croisés sur mon chemin.
  • La manière dont cohabitent soldats, moines et le reste des habitants du pays.
  • Le fait que le concept de voyage en solo paraisse invraisemblable à la plupart des locaux.
  • Le nombre d’infrastructures touristiques en cours de construction, partout dans le pays.
  • Constater que les moines se nourrissent exclusivement grâce à la nourriture apportée par les habitants du coin.
  • La cohabitation des deux langues officielles, le cingalais et le tamoul, ainsi que de l’anglais, sur la plupart des panneaux du pays.
  • La lenteur des transports en commun.

Mon budget

J’ai passé au total 28 jours au Sri Lanka entre le 20/12/2013 et le 17/01/2014.

Total des dépenses
446,19 €
Budget moyen quotidien
15,94 €

Au Sri Lanka, le concept de tourisme est relativement récent, immature, et incontrôlé. Ce qui encourage régulièrement avidité, initiatives individuelles douteuses et prix exorbitants. Et tant pis si cela implique de déséquilibrer largement l’économie du pays.

Ce constat est triste, mais, de manière générale, si le coût de la vie est plutôt faible sur l’île, de trop nombreux srilankais auront tendance à ne vous considérer que comme un gros dollar, lors du premier contact. Plus qu’ailleurs, il est important ici d’apprendre rapidement la vraie valeur des choses et de savoir négocier avec le sourire, afin de rééquilibrer ce qui doit souvent l’être, créer du dialogue, réinstaurer une forme de respect de l’Homme, et ne pas voir votre budget partir en orbite.

Si vous payez vos nuits, sachez également que le poste hébergement occupera une part importante de votre budget quotidien. En particulier si vous voyagez seul. Les dortoirs et chambres simples sont très rares, partout dans le pays.

Enfin, notez que les chiffres exprimés ci-dessus intègrent le coût de mon visa touriste indien ainsi que celui de mon vol pour Chennai, pour un montant groupé d’un peu plus de 80 €.

L’unité monétaire du Sri Lanka est la roupie srilankaise (Rs).

Conseils aux voyageurs

  • Évitez de boire l’eau du robinet.
  • Négociez tout au préalable, y compris le prix des repas lorsque ce dernier est trop élevé.
  • Lorsque vous savez que l’on se moque de vous, un bon moyen de réagir face à un prix exorbitant est de demander à votre interlocuteur srilankais si celui-ci serait prêt à payer le prix qu’il vous annonce pour le même produit ou service. Si vous déclenchez un sourire un peu gêné, vous venez de gagner votre réduction.
  • Rien n’est prévu pour le stockage des bagages dans les bus classiques, souvent bondés. L’astuce consiste à placer votre sac à la gauche du chauffeur, en veillant à ne pas gêner l’accès au levier de vitesses.
  • N’évoquez jamais directement la guerre civile. Partout dans le pays, de nombreux srilankais ont perdu des proches dans les affrontements ou lors des représailles. Il s’agit aujourd’hui du plus grand tabou national.
  • Ne sous-estimez pas le poste hébergement de votre budget.
  • À Colombo, dans ses environs, et, dans une moindre mesure, dans les places touristiques, des jeunes hommes vous accosteront parfois selon la technique malhonnête du pied-dans-la-porte : « Hey l’ami, tu te rappelles de moi ? On s’est vus il y a quelques jours à Colombo ! », avant de chercher à vous vendre tout et n’importe quoi de manière plus ou moins tendre si vous engagez la conversation. Résistez à l’envie d’en savoir plus sur les circonstances de votre première rencontre, de toute façon fictive, et ignorez-les.
  • Dans les cantines locales, on vous servira soit sur une feuille de bananier, soit sur un plat en métal recouvert d’un film plastique. Une fois votre repas terminé, dans le premier cas, repliez la feuille en deux. Dans le second, détachez le film plastique des bords et ramenez-le en un petit paquet au centre du plat.
  • Le Sri Lanka ne possède qu’un seul aéroport international, Bandaranaike, situé à quelques dizaines de kilomètres au nord de Colombo. Si vous n’appréciez pas les grandes villes, préférez transiter via le populaire village de Negombo, à quelques kilomètres au nord de l’aéroport, plutôt que via la capitale, lors de votre arrivée dans le pays.
  • Dans les bus, les places situées à proximité immédiate du conducteur sont réservées aux moines. Si un moine entre dans le bus et que vous êtes assis sur l’un de ces sièges, il est attendu de votre part que vous quittiez totalement la zone, y compris si un siège restait disponible à vos côtés.
  • Ne vous asseyez pas à côté d’un moine sans y avoir été au préalable invité.
  • Dans les terminaux de bus, une mauvaise nouvelle : il vous sera souvent tout simplement impossible de trouver seul votre bus en raison du caractère totalement anarchique et chaotique de la plupart des gares routières. En contrepartie, la bonne nouvelle, c’est que l’immense majorité des srilankais vous viendra en aide pour peu que vous le leur demandiez poliment.
  • De même pour certaines grandes gares ferroviaires.
  • Des milliers de bus circulent chaque seconde sur les routes du pays, et il est absolument inutile de réserver ces derniers. Si au moment où vous arrivez à la gare routière, aucun bus ne part pour votre destination, montez juste dans le prochain bus qui part dans la direction de cette dernière, et changez de monture le moment venu. Aidez-vous d’une carte, et parlez avec les locaux !
  • Même si le coût des transports en commun est ridicule, sachez que le stop fonctionne bien au Sri Lanka.
  • Le sud du pays est exposé aux risques liés aux tsunamis. Dans cette zone, veillez à toujours identifier plusieurs itinéraires de secours qui vous permettront de rejoindre très rapidement les hauteurs et/ou l’intérieur des terres, dès votre arrivée. En cas d’alerte, n’emportez avec vous que des vies.
  • Le nord du pays a été ravagé par près de 30 années de guerre civile, et de nombreux endroits restent a priori minés. Si vous tenez à votre intégrité physique, ne sortez surtout pas des sentiers largement battus dans ces zones. Signalez également tout objet suspect aux militaires, et ne vous en approchez surtout pas.
  • Connaître quelques mots de cingalais vous permettra souvent de passer du statut d’étranger à celui d’invité.
  • Dans chaque cantine locale, vous trouverez un robinet qui vous permettra de vous rincer la main droite suite aux repas.
  • En tant qu’homme, adressez-vous aux femmes avec beaucoup de retenue, et ne vous asseyez pas à côté d’une femme seule, sauf si elle vous l’a expressément demandé. En tant que femme, adressez-vous aux hommes avec beaucoup de retenue, et montrez-vous très ferme avec les éventuels hommes qui vous manqueraient de respect.
  • Attention, au Sri Lanka, les enseignes « Hotel » annoncent parfois un hôtel, souvent un restaurant, parfois les deux !
  • Les panneaux qui indiquent le nom des rues sont souvent portés disparus. Pour connaître le nom de la rue où vous évoluez, demandez de l’aide aux locaux, ou scannez les enseignes commerciales. Certaines intègrent l’adresse, et donc, le nom de la rue.
  • Dans le bus, faites totalement abstraction des dernières unités du coût du ticket, et arrondissez le montant. En d’autres termes, si l’on vous demande 63 roupies srilankaises, tendez 60. Si l’on vous en demande 97, tendez 100. Le contrôleur vous remerciera. 1 roupie srilankaise ne vaut rien pour personne (0,006 euro au 1er janvier 2014), encombre les poches, et ne ressert jamais.
  • Selon le Rapport 2013 sur le paludisme dans le monde de l’OMS, le risque de contracter le parasite sur l’île est quasi nul. Connaissez en revanche les risques et les symptômes toujours liés aux maladies véhiculées par les moustiques. Documentez-vous notamment sur la dengue et le chikungunya.
  • Tout comme en Indonésie et en Malaisie, pas de contacts entre la main gauche et la nourriture, ou cette même main et les gens qui vous entourent.
  • Si vous passez du temps en compagnie de moines bouddhistes, prenez le temps d’apprendre à vous comporter en leur présence ainsi que dans les lieux sacrés. Soyez curieux, ouvert et respectueux. Ils vous guideront.

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...