Le Népal
Nepal, once is not enough.
C’est ce qui était écrit sur un poster collé derrière le bureau de l’agent d’immigration qui m’a accueilli, lorsque je débarquais pour la première fois au Népal, une nuit d’avril 2014. Cela peut se traduire en français par : Népal, une fois n’est pas assez.
Les paupières lourdes et les épaules fatiguées, j’avais trouvé cette formule pieuse qui surmontait une photographie du profil ouest de l’Everest un tantinet prétentieuse. Quelques instants plus tard, je pénétrais sur le territoire d’un pays au moins autant fantasmé qu’inconnu, qui allait m’accueillir pour les trois derniers mois de l’aventure.
Aujourd’hui, de retour en France depuis une demi-dizaine de semaines, alors que je publie la dernière des fiches-pays de La Piste Inconnue, cette formule, je la trouve simplement juste.
Synthèse de mon aventure, anecdotes et autres conseils aux voyageurs...
Mon parcours
- Kathmandu.
- Khudi.
- Ghermu.
- Dharapani.
- Koto.
- Upper Pisang.
- Braga.
- Ghusang.
- Ledar.
- Thorung Phedi.
- Muktinath.
- Kagbeni.
- Marpha.
- Kalopani.
- Ghasa.
- Tatopani.
- Chitre.
- Tadapani.
- Chhomrong.
- Dovan.
- Deurali.
- Machhapuchhre Base Camp.
- Annapurna Base Camp.
- Sinuwa.
- Chhomrong.
- Landruk.
- Pothana.
- Kaskikot.
- Pokhara.
- Kathmandu.
- Pokhara.
- Kathmandu.
Pour en savoir plus sur mon parcours au Népal, consultez la page « L’itinéraire ».
Ce que j’ai apprécié
- La beauté des femmes népalaises.
- Le dal bhat et les momos.
- Passer des semaines loin de tout dans l’Himalaya.
- L’incroyable rituel du « Namaste », qui m’a souvent permis de tisser des liens complices et hilarants avec de parfaits inconnus, locaux ou non, à base d’échanges de « NAMAAAAAAASTE », « NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAMASTE » et autres « NAMASTE ! NAMASTE ! NAMASTE ! », lorsque nous nous croisions dans les montagnes.
- Les sourires.
- La très haute altitude.
- Faire de nouveau l’expérience de la sédentarité à Pokhara, durant quelques semaines, après plus d’une année et demie passée à vagabonder.
- L’hospitalité des Népalais.
- L’impression de « voler » lors du retour à basse altitude après un long séjour au-dessus des 3 500 mètres.
- Éprouver finalement la sensation enivrante d’être arrivé au bout de ma quête, du haut du Thorung La.
Pour en savoir plus sur mon aventure au Népal, consultez la catégorie « Népal ».
Ce qui m’a interpelé
- La poussière, omniprésente dans l’air en fin de saison sèche, en particulier à Kathmandu.
- La facilité avec laquelle il est possible de rentrer en contact avec les femmes népalaises, y compris pour un homme. Rien à voir avec la distance largement maintenue par la plupart des femmes indiennes avec les membres du sexe opposé.
- L’agilité et le courage des porteurs en montagne, qui embarquent parfois jusqu’à deux fois leur poids sur leur dos.
- Le raclement de gorge, sport national au Népal.
- Le poids obsédant de la faim, après quelques semaines à crapahuter dans les montagnes.
- Les problèmes sociaux liés à l’alcool, tabous et masqués, bien qu’évidents, dans les villages.
- La manière dont les Népalais transportent les lourds chargements lorsqu’ils se déplacent à pied : point de sac à dos à bretelles à la sauce occidentale ici, mais une simple sangle qu’ils font passer autour du fardeau avant de la ramener sur le haut du crâne, ce qui leur permet de plaquer ce dernier contre leur dos et de le transporter sur des dizaines de kilomètres en le maintenant en position à l’aide de leur front.
- Les grandes similitudes entre la Bolivie et le Népal : culture, relief, climat, fierté, courage, histoire, inclination à la révolte, etc.
- L’endurance physique et mentale des Népalais : absolument remarquable, y compris chez les tout-petits.
- Le nombre de touristes frappés plus ou moins lourdement par le mal aigu des montagnes car absolument non préparés à un séjour en haute altitude sur les sentiers himalayens.
- Les coupures de courant perpétuelles, y compris dans les grandes villes.
- Les morts mystérieuses et autres disparitions inexpliquées, dans les montagnes.
- L’impressionnante maîtrise de l’anglais chez les nouvelles générations.
- Réaliser que, si le rêve de beaucoup de Népalaises et de Népalais est de partir travailler à l’étranger afin de faire fortune avant de revenir s’installer dans leur pays natal, la réalité est encore trop souvent particulièrement rude et taboue : bon nombre de Népalaises finissent exploitées par des réseaux de prostitution, quand trop d’hommes le sont dans les chantiers, les cuisines, ou les entreprises de sécurité du Moyen-Orient, après la confiscation de leur passeport.
- L’histoire des Gurkhas.
Mon budget
J’ai passé au total 89 jours au Népal entre le 02/04 et le 28/06/2014.
- Total des dépenses
- 994,84 €
- Budget moyen quotidien
- 11,18 €
À noter que ces comptes intègrent bel et bien la totalité de mes dépenses sur place, et notamment le coût de l’achat des permis d’accès à l’Annapurna Circuit, d’un sac de couchage isolant, ainsi que celui de mes vols de retour vers la France, pour un total d’environ 390 €.
Lors du long séjour relativement sédentaire à Pokhara qui a clôturé l’aventure, je vivais très bien avec un peu moins de 4 € par jour. Tout compris.
L’unité monétaire du Népal est la roupie népalaise (Rps).
Conseils aux voyageurs
- Évitez de boire l’eau du robinet, en particulier à Kathmandu.
- Au Népal, comme dans le nord de l’Inde, on se salue avec un « Namaste » (ou sa variante plus formelle : « Namaskar ») et les paumes jointes. Par défaut on joint les mains au niveau du cœur, mais leur position doit être adaptée à chaque rencontre. Sachez que plus les mains sont jointes haut par rapport à cette position de base, plus le respect manifesté envers votre interlocuteur est important. Une personne qui vous salue avec la variante « Namaskar » et les mains jointes au-dessus du visage vous témoigne le plus grand des respects.
- L’électricité est rarement disponible tout au long de la journée, y compris dans la capitale. Gardez ce point à l’esprit pour gérer le rechargement de vos appareils électriques et ayez une lampe sur vous, lorsque vous sortez de nuit. Ainsi que des batteries de rechange, en particulier dans les montagnes.
- Sachez que le Népal est le théâtre de la mousson de juin à septembre. Limitez franchement vos déplacements par la route à cette période de l’année, tant les accidents dus aux glissements de terrain et autres inondations sont fréquents. De même, évitez les zones susceptibles d’être dangereuses en cas de coulées (flancs de montagnes, bordures de précipices, etc.), en particulier lorsqu’il s’agit d’y dormir.
- Ne vous aventurez jamais en haute montagne sans connaître précisément les symptômes, les traitements, et les manières de limiter les risques liés au mal aigu des montagnes.
- En cas d’atteinte modérée à sévère par le mal aigu des montagnes, il n’y a que trois véritables traitements : redescendez, redescendez, et redescendez vite. Perdez au moins 1 000 mètres, partez accompagné, et tant pis s’il fait nuit. Sachez écouter votre corps, et portez une grande attention à l’évolution des symptômes. Veillez également sur vos compagnons de route, car la lucidité est rapidement mise en pièces en cas d’atteinte par ce mal.
- Sans pouvoir le prouver, j’ai la conviction que la pratique perpétuelle de la respiration consciente, lente, et pleine, aide le corps à gérer au mieux le gain d’altitude en haut montagne.
- L’air a tendance à être de plus en plus sec à mesure que l’altitude augmente. Pensez à boire davantage pour compenser les pertes en haut et favoriser le processus d’acclimatation, en phase d’ascension.
- Ne laissez derrière-vous aucun déchet, y compris organique, une fois la barre des 3 000 mètres dépassée.
- Les Népalais vous proposeront systématiquement des portions supplémentaires, lorsque vous mangez un dal bhat. En dehors des grandes villes, il est très mal perçu de refuser d’être resservi au moins une fois.
- D’autre part, dans les villages isolés, si des locaux vous invitent chez eux pour partager le dal bhat, on vous servira quasi systématiquement en premier, avant de vous regarder manger, tout en rechargeant votre plat régulièrement. Gardez à l’esprit que le dal bhat n’est traditionnellement cuisiné que deux fois par jour. Les Népalais ne vous le diront jamais, mais, si vous mangez tout, eux, ne mangeront pas. Quel que soit votre degré de faim, veillez à ne pas laisser vos hôtes le ventre vide en partant.
- Dans la tradition bouddhiste, il est d’usage de toujours contourner les chörtens et autres monuments religieux par la gauche, c’est-à-dire le côté droit dans leur direction, quelle que soit la difficulté de la voie. De même, donc, lorsque vous croisez des rangées de moulins à prières.
- Si l’envie vous prend d’actionner ces derniers, utilisez toujours votre main droite, et faites-les tourner dans le sens de votre marche, afin que les mantras soient récités correctement, et pas à l’envers.
- Le Népal est le royaume de la contrefaçon et il y est très difficile de trouver des produits robustes et de qualité. À l’exception de ceux disponibles directement dans les très rares boutiques officielles à des prix comparables à ceux pratiqués en Occident, trouver de l’équipement technique authentique relève souvent du parcours du combattant. Une entreprise népalaise s’est toutefois fait un nom parmi les plus grands : Sherpa Adventure Gear.
- Lorsque vous donnez ou recevez un objet, utilisez toujours la main droite, ou les deux mains, si l’objet est lourd et/ou volumineux. Jamais la main gauche seule.
- Lorsque vous n’utilisez que la main droite pour donner ou recevoir un objet, tendez le bras droit et repliez le bras gauche de manière à venir toucher votre coude droit du bout des doigts de la main gauche. Ce geste de respect sera toujours remarqué et apprécié par vos interlocuteurs Népalais, qui le mimeront souvent en retour.
- Exprimer en public des émotions négatives ou agressives est considéré comme une preuve de grande faiblesse, au Népal.