L’Inde

Publié par Audesou, le 3 juin 2014 à 03:25

Pays où l’on se perd. Pays où l’on se trouve. Pays de lumières, de poussière. Pays où la sombre révolte couve. Pays de vie. Pays de larmes. Pays de souffrances et de joies. Pays où les regards désarment. Pays très singulier, je crois.

Pays curieux, pays sordide. Pays furieux, pays candide. Pays des dieux dans les cités. Pays des pires atrocités. Pays du cricket, du paneer. Pays où la barbe fait sourire. Pays qui crie. Pays qui piaille. Pays, sans doute, du meilleur chai.

Pays qui change, une fois cerné. Pays que l’on ne connaîtra jamais. Pays des savoirs ancestraux. Pays où rien semble toujours trop. Pays des slums, des quartiers bas. Pays de l’empire de Tata. Pays des sikhs, fief des gourous. Pays pluriel, bien avant tout.

Synthèse de mon aventure, anecdotes et autres conseils aux voyageurs...

Mon parcours

  1. Chennai.
  2. Mahabalipuram.
  3. Puducherry.
  4. Thanjavur.
  5. Madurai.
  6. Kodaikanal.
  7. Munnar.
  8. Kochi.
  9. Ooty.
  10. Mysore.
  11. Shimoga.
  12. Hampi.
  13. Mumbai.
  14. Aurangabad.
  15. Omkareshwar.
  16. Bhopal.
  17. Orchha.
  18. Khajuraho.
  19. Varanasi.

Pour en savoir plus sur mon parcours en Inde, consultez la page « L’itinéraire ».

Ce que j’ai apprécié

  • Les masala dosas.
  • Le paneer butter masala.
  • La cuisine indienne en général, d’une richesse époustouflante. En Inde, j’ai compris pour la première fois l’intérêt des voyages à tendance culinaire.
  • Le talent des tailleurs indiens, en particulier pour ce qui a trait à la qualité de la coupe des pantalons. Simplement remarquable.
  • L’élégance des saris.
  • Apprendre à maîtriser le dodelinement de la tête à l’indienne. Et déclencher des sourires mêlés de surprise, dans les rues.
  • Regarder les Indiens boire des litres à la régalade.
  • Assister à la préparation du chai, et le partager dans la rue avec de parfaits inconnus.
  • L’imprévu et le fait que déambuler dans les rues indiennes soit toujours synonyme d’aventure.
  • La facilité à rentrer en contact avec les hommes indiens.

Pour en savoir plus sur mon aventure en Inde, consultez la catégorie « Inde ».

Ce qui m’a interpelé

  • La difficulté à rentrer en contact avec les femmes indiennes, pour un homme.
  • L’Inde est une décharge publique.
  • Le manque de culture hindoue, chez les hindous.
  • Le manque apparent de formules de politesse dans la culture hindoue indienne.
  • Le bruit, perpétuel.
  • Le nombre de langues parlées dans le pays.
  • Très souvent, le manque total de maîtrise de l’anglais, malgré son statut de langue officielle.
  • Le rapport à la mort et à la maladie.
  • La complexité des techniques de drapé du sari.
  • La multiplicité des cultures.
  • Le système de castes.
  • Le très fort sentiment d’appartenance partagé par la majorité des Indiens, malgré des fossés culturels incontestables et colossaux entre les différentes communautés qui constituent le pays.
  • Les odeurs. Souvent nauséabondes. Parfois agréables. Toujours présentes.
  • Le fait que l’Inde soit un pays virtuellement mort, la nuit.
  • L’absence de sentiment d’insécurité, y compris seul le soir dans les bidonvilles de Mumbai.
  • Le manque d’hygiène dans les cuisines.
  • Les étrangers, qui, pour la plupart, s’habillent « à l’indienne » dans des tenues improbables et bariolées, quand les Indiens privilégient de loin le combo chemise-pantalon-parfaitement-taillé, le dhoti-kurta ou le sari.
  • La difficulté à trouver un lieu où manger, régulièrement.
  • Cette capacité qu’ont les Indiens à passer à autre chose, en l’espace de quelques secondes.
  • L’immensité et la densité des villes indiennes.
  • Le nombre d’étrangers totalement perdus — dans tous les sens du terme — croisés sur mon chemin.
  • Le nombre de personnes réalisées rencontrées dans le pays de Gandhi, dans le même temps.
  • Les faux sâdhus et autres charlatans en tous genres.
  • La quantité hallucinante de faux billets en circulation, y compris en sortie de distributeurs.
  • De fait, la réticence qu’ont les Indiens à échanger de grosses coupures contre de la petite monnaie.
  • Le caractère franchement épuisant d’un voyage indépendant en Inde.
  • La miction, la défécation, et les autres formes de régurgitations : publiques et constantes.

Mon budget

J’ai passé au total 76 jours en Inde entre le 17/01 et le 02/04/2014.

Total des dépenses
739,19 €
Budget moyen quotidien
9,73 €

Notez que, comme pour chacune des précédentes fiches pays, ces chiffres intègrent rigoureusement la totalité de mes dépenses. Notamment, ici : deux visites chez le médecin, une demi-journée d’hospitalisation, et le coût d’un visa touriste népalais de 3 mois, pour un total d’environ 120 €.

Malgré une augmentation relativement rapide du coût de la vie ces dernières années, en 2014, l’Inde reste un pays très bon marché pour le voyageur, selon les standards occidentaux.

L’unité monétaire de l’Inde est la roupie indienne (र).

Conseils aux voyageurs

  • Évitez de boire l’eau du robinet.
  • Négociez tout, tout le temps. Avec le sourire.
  • Sachez vous ménager des instants de trêve.
  • Amusez-vous à perturber les vaches ou les cérémonies religieuses et vous irez au-devant de graves ennuis.
  • L’Inde est l’un des rares pays où il est plus sûr de marcher dos au trafic — c’est-à-dire côté gauche de la route — plutôt que face à ce dernier. Marcher face aux véhicules — à droite de la route, donc — vous expose au danger : les conducteurs qui vous croisent vous enverront régulièrement dans le décor, estimant toujours que vous les avez vus et que c’est à vous de vous effacer.
  • Souvent, le seul moyen de vous orienter dans un terminal de bus est de solliciter l’aide des locaux.
  • En Inde, toute démarche prend du temps, on se mettra régulièrement en travers de votre route, dans tous les sens du terme, on vous mentira souvent, etc. Travaillez sévèrement votre patience.
  • Les Indiens aboient très rapidement, mais mordent très rarement. Ne soyez pas impressionnable, et continuez calmement mais fermement à faire valoir vos droits, en cas de soucis.
  • En tant que femme, ne laissez jamais un Indien vous manquer de respect. À tous niveaux. Le débordement à caractère sexuel n’est malheureusement jamais loin. Apprenez à jongler entre fermeté et indifférence. Déclenchez un scandale public, si besoin.
  • En tant qu’homme, comportez-vous avec beaucoup de pudeur et de retenue lorsque vous êtes en contact avec des Indiennes. Évitez par exemple de vous asseoir à côté d’une femme seule.
  • Fermez toujours la porte de votre chambre à clé lorsque vous êtes à l’intérieur. Il est très courant que l’on y débarque sans frapper. Y compris en pleine nuit.
  • Si vous comptez dormir dans des établissements très bon marché, sachez que vous partagerez régulièrement votre chambre avec une armée de punaises de lit.
  • Écoutez votre intuition et votre cœur, mais ne cédez jamais à la pitié lorsque confronté à la maladie, la misère ou la mendicité. Rappelez-vous que l’on n’aide jamais les gens s’ils ne souhaitent pas au préalable s’aider eux-mêmes. Rappelez-vous également que l’on ne devient pas libre en recevant du poisson, mais en apprenant à pêcher.
  • Attention où vous mettez les pieds : on trouve absolument tout et n’importe quoi sur le sol indien.
  • Avant de vous aventurer dans les jungles indiennes, connaissez précisément les risques liés aux éventuelles rencontres avec les tigres, les éléphants, les serpents, les gaurs et les ours lippu.
  • Respectez les anciens encore plus que le reste des habitants du pays.
  • Vous ne pourrez pas le louper, les Indiens passent leur temps à dodeliner la tête. Retenez qu’en Inde, on dit « Non » en secouant la tête de droite à gauche, comme en Occident. Toute autre forme de dodelinement veut dire tout sauf « Non ». À savoir : « Oui », « Ça va », « OK », « Je comprends », « Merci », « On y va ! », etc.
  • Dire « Merci » est considéré comme très formel chez les hindous indiens. C’est même pire pour « S’il vous plaît » ! Par rebond, l’immense majorité des Indiens remercie d’un regard ou d’un dodelinement de la tête. Adoptez ce comportement, et vous vous ferez des amis.
  • Apprendre rapidement à reconnaître les faux billets au toucher et à refuser fermement tout billet suspect vous fera gagner une forme toute particulière de respect.
  • Privilégiez la nourriture que l’on aura préparée sous vos yeux. Afin d’éviter ou au moins limiter les mauvaises surprises, écoutez votre corps et vos envies.
  • Sachez que l’on parle très peu hindi, dans le sud du pays.
  • Dès que possible et l’air de rien, cassez vos grosses coupures, mais attendez-vous à rencontrer les plus grosses des difficultés. Les gros billets sont fuis comme la peste.
  • Emporter une moustiquaire avec soi est une bonne idée.
  • L’Indien moyen est malheureusement très lâche et évitera souvent de prendre la moindre responsabilité. En cas de besoin et dans le doute, de toutes les personnes susceptibles de vous venir en aide, adressez-vous à la plus âgée.
  • N’enjambez jamais personne. Jamais. Cette action est considérée comme l’un des plus profonds signes de mépris du pays.
  • Le sol est considéré comme particulièrement impur. Ne le touchez pas, ne vous y asseyez pas. Notez que ce point explique en grande partie pourquoi les Indiens privilégient le squat à toute autre forme de position de repos actif.
  • Un point vital en Inde : veillez constamment sur votre santé mentale. De nombreux étrangers perdent totalement pied lors d’un long séjour dans ce pays. Universelles, ces deux astuces vous permettront de conserver un certain équilibre : gardez toujours l’esprit entièrement ouvert, et ne cherchez surtout pas à lutter de front ou à résister face à ce qui pourrait vous malmener. L’Inde est bien plus forte que vous. En d’autres termes : abandonnez toute forme de certitude, lâchez prise, et surfez.
  • L’une des clés de la compréhension de l’Inde est d’admettre que les Indiens sont de grands enfants.
  • Dans les cantines de l’Inde du Sud, il est d’usage de nettoyer vous-même la feuille de bananier qui vous sert d’assiette, avec la main droite et de l’eau, avant que la nourriture n’y soit déposée.
  • Conserver un savon sur soi est une bonne idée. Parfois, il s’agira du seul savon à des kilomètres à la ronde.
  • Pour demander pardon, par exemple lors d’une bousculade dans un bus, la personne responsable se lance parfois dans un rituel gestuel remarquable : de sa main droite, elle va toucher l’épaule de son vis-à-vis, puis revient toucher successivement sa propre poitrine et son visage, avec cette même main. Le tout répété en boucle, durant quelques secondes, avec la rapidité de l’éclair. Si, en tant qu’étranger, vous arrivez à placer vous-même ce geste et que l’on vous remarque, attendez-vous à faire sensation et à devenir la reine ou le roi de la zone !
  • Sachez que, la plupart du temps, une personne qui vous vient spontanément en aide dans la rue vous demandera ultimement de l’argent en retour.
  • En Inde, si le concept d’hygiène est souvent absent, celui de pureté est toujours bien présent. Ainsi, certains comportements sont à proscrire, parmi lesquels : toucher les gens ou la nourriture avec la main gauche, boire au contact du goulot d’une bouteille à usage commun, pénétrer une habitation avec ses chaussures aux pieds, etc.

Déjà 2 traces de pas sur ce bout de piste :

1. Jipé, le 7 octobre 2014 à 17:29

Merci pour le contenu fourni et vécu de ce blog !

2. Audesou, le 7 octobre 2014 à 17:57

Au plaisir, Jipé !

Vous aussi, laissez vos traces sur la piste...